Distributive justice is one of the central questions of contemporary moral and political philosophy. Discussions on this topic are often presented as a confrontation between two groups of thinkers: libertarians and luck egalitarians. The former emphasize the dependence of the existing distribution on the individual choice and personal responsibility of people, and therefore are skeptical about various redistribution programs. The latter, on the contrary, emphasize the influence of morally arbitrary luck on the economic situation of people, and therefore welcome redistributive (...) measures to compensate for this brute luck. Left-libertarian claims to reconcile these two types of moral considerations. The classical left-libertarian point of view seeks to offset the influence of brute luck through an egalitarian distribution of the benefits of owning natural resources that are independent of anyone’s choice and responsibility. However, this position does not sufficiently take into account the influence of other factors of brute luck and, in particular, genetic endowments on the distribution of economic wealth. This article discusses three approaches that allow left-libertarians to take into account the factor of genetic luck in interpersonal distribution. First, it is Hillel Steiner’s proposal to attribute genetic information to natural resources, the benefits of which are subject to egalitarian redistribution. Second, it is the concept of equal opportunity for welfare by Peter Vallentyne, Michael Otsuka and Eric Roark. Thirdly, it is the universal dominance criterion of Philippe Van Parijs and Kasper Ossenblok. The first two approaches face a number of moral and practical difficulties, but the third approach is able to overcome them. Thus, the universal dominance criterion is the most promising way to reconcile left-libertarianism and justice in the distribution of genetic endowments. (shrink)

Le présent essai soutient une position qui s’inscrit dans le courant dit « libertarien » tout en explorant les implications de la politique qui prône un revenu de base et suscite présentement un débat vivace à travers le monde, y compris au Japon. Il existe diverses formes d’éthique libertarienne. Ici, dans la lignée de Nozick, la « propriété de soi » et la clause lockéenne sont reconnus comme deux rouages essentiels de l’argumentation qui conduit à leur ajustement en vue d’une (...) éthique spécifique. Nous examinons comment Nozick défend la « propriété de soi » : son argumentation respecte la séparabilité des personnalités et elle accorde une grande importance à l’élaboration libre par chacun d’un mode de vie lui convenant. Une fois révisées la nature du droit dit « d’appropriation » et de la clause dite « lockéenne », nous réinterprétons cette position centrale des libertariens en considérant la position fondamentale de Nozick comme prenant appui sur une conception égalitariste de la notion de dispositions suffisantes. Les avantages de cette position sont dus non seulement à l’adéquation entre la théorie et un principe de distribution, mais encore à l’image de l’individu doté d’une propriété de soi réaffirmée, dans la vision libertarienne que Nozick déploie. Cette approche fournit les bases de la morale d’une activité libre exercée sur les marchés : ce point est essentiel pour les auteurs libertariens, qui refusent toute aliénation de la propriété privée et toute redistribution. Une version simplifiée du revenu de base une fois définie en l’adaptant à des cadres variés, dont le cadre japonais nous mène à conclure que le revenu de base, quoique séduisant, est partiellement conforme aux thèses libertariennes et qu’une version minimale serait à retenir. (shrink)