Couverture fascicule

Jacob T. Levy, The multiculturalism of fear
James Tully, Une étrange multiplicité. Le constitutionnalisme à une époque de diversité. Traduction de l'anglais par Jude Des Chênes

[compte-rendu]

Année 2003 101-2 pp. 348-352
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 348

348 Comptes rendus

Jacob T. Levy, The multiculturalism of fear. Un vol.16 x 24 de 268 pp. Oxford, Oxford University Press, 2000. Prix: 19,99£.

James Tully, Une étrange multiplicité. Le constitutionnalisme à une époque de diversité. Traduction de l'anglais par Jude Des Chênes (Prisme). Un vol. 24 x 15 de xiv-242 pp. Sainte-Foy (Québec), Presses de l'Université Laval; Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, 1999. Prix: 25 $ canadiens.

Dans la ligne des nombreuses études qui aujourd'hui tentent de donner un fondement philosophique à la résolution des problèmes liés au pluralisme et au multiculturalisme, voici deux ouvrages qui offrent des pistes de réflexion et des suggestions pour dépasser les formulations reçues dans le cadre de la philosophie politique — ou des philosophies politiques — dominantes.

Le «multiculturalisme de la peur» de Jacob Levy apporte une note de sagesse et de prudence. L'idée générale s'inspire de Montesquieu et plus directement du «libéralisme de la peur» de Judith Shklar, qui ne défendait pas un libéralisme de la reconnaissance positive des différences ou des droits des minorités, mais qui proposait une philosophie politique «négative», centrée essentiellement sur les dangers du pluralisme culturel: inclusion violente d'une minorité culturelle, exclusion de tel ou tel groupe de la citoyenneté et de la protection de l'État, cruautés internes, pour ne pas parler des nettoyages ethniques ou autres formes barbares de résoudre les problèmes de la diversité ethnique, culturelle ou religieuse par l'élimination pure et simple.

Ce qui caractérise la position de Levy pourrait être défini comme un pragmatisme radical, mais tempéré par un profond sens de la justice, un respect des communautés et des personnes et l'espoir qu'une prudence adaptée à la très grande diversité des situations est plus à même de proposer des solutions qu'une théorie générale, quelle qu'elle soit. Dans cette perspective, l'auteur met en question les arguments moraux, souvent agressifs, qui visent à donner un fondement métaphysique au pluralisme culturel, qui visent à défendre la valeur absolue de la diversité en tant que telle. Au contraire, il affirme qu'il faut dissocier le pluralisme moral du pluralisme culturel, que ce dernier ne doit pas être compris comme l'expression ou 1' exemplification du pluralisme moral. Cette attitude ne le conduit pas à défendre un universalisme moral, comme le serait par exemple l'univer- salisme des droits de l'homme, mais à soutenir qu'il n'y a aucune raison de croire à une pluralité irréductible de croyances morales incommensurables. Ces thèses sont alors illustrées de façon convaincantes par une série d'analyses concrètes qui vont des réflexions sur les aventures coloniales et les destructions des communautés indigènes aux problèmes contemporains de mouvement sécessionnistes, nationalistes ou irrédentistes.

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw