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Controverses antiques autour de la dissection et de la vivisection

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Fait partie d'un numéro thématique : Antiquite - Oudheid
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Controverses antiques autour de la dissection

et de la vivisection*

Simon Byl

II est difficile - sinon impossible - de savoir quel est le premier naturaliste ou médecin qui a pratiqué une dissection. Dans l'état de nos connaissances, il semble possible de songer à Anaxagore de Clazomènes. C'est Plutarque qui raconte que le philosophe de Clazomènes amena Périclès au-dessus de la superstition, notamment en lui montrant, par une dissection, qu'une anomalie du crâne d'une chèvre était due à la conformation du cerveau de l'animal qui n'était pourvu que d'une seule corne ('). Sans doute, le rite du sacrifice animal a dû favoriser l'anatomie animale. Peu d'années après Anaxagore, Hérodote recourt aux résultats d'une dissection pour prouver qu'en Scythie les herbages sont ceux qui développent chez le bétail le plus la bile. «En ouvrant les animaux, on peut juger qu'il en est bien ainsi» (2).

Dans les écrits du Corpus hippocratique, les allusions à des dissections sont encore rarissimes. Mais l'auteur du traité de la Maladie Sacrée propose d'ouvrir la tête d'une chèvre épileptique - animal qui serait particulièrement exposé à cette maladie - pour prouver que cette affection est due à une accumulation de liquide dans la tête; il écrit notamment ceci: «Vous trouverez le cerveau humide, rempli d'hydropisie et sentant mauvais ...» (3) Robert Joly a commenté ainsi cette expérience: «S'il a fait l'expérience - rien ne nous le garantit, mais nous voulons bien le croire - l'auteur n'y a rien gagné: elle n'a fait que le confirmer dans son erreur ... L'auteur n'a pas l'idée d'ouvrir simultanément le crâne de deux chèvres, l'une épileptique, l'autre, saine. L'aurait-il fait que le résultat aurait sans doute été le même: il est plus facile de mal regarder que de bouleverser une théorie fortement ancrée» (4).

Un passage du remarquable traité De l'ancienne médecine XXII prouve que les Hippocratiques ne pratiquaient pas la dissection humaine: «Pour le comprendre, il convient de se référer à l'extérieun> (L I, 626). Jacques Jouanna, Hippocrate. L'ancienne médecine, Paris, Les Belles Lettres, 1990, p. 215, commente ainsi ce paragraphe: «Comme les médecins

* Texte d'une communication donnée le 19 mai 1995 à l'Université de Picardie (Amiens), lors du Colloque «Éthique et vérité dans les sciences bio-médicales».

(1) Cf. Plutarque, Vie de Périclès > 6.

(2) Hérodote, Histoires IV, 58.

(3) Maladie Sacrée, 1 1 (L VI, 382).

(4) Robert Joly, Le niveau de la science hippocratique, Paris, Les Belles Lettres, 1966, pp. 214-215.

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