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Introduction. La question du temps. Perspectives antico-médiévales

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Année 2003 101-2 pp. 221-222
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Introduction

La question du temps. Perspectives antico-médiévales

Le temps n'est certes pas la moindre des énigmes philosophiques. En un certain sens, il est pour les philosophes de notre temps l'énigme par excellence, celle de notre existence et de son rapport au réel qui la porte. Ces penseurs marquants du XXe siècle ont renoué à leur manière avec les réflexions de leurs illustres prédécesseurs de l'Antiquité et du Moyen Age sur le sujet. S'il est un domaine en effet où les investigations des grands penseurs du passé continuent à nous interpeller, en dépit de la distance qui nous en sépare, c'est bien la question du temps. A l'instar de l'instant qui divise et réunit ce qu'il divise, la question du temps souligne avec acuité les différences d'horizons culturels des diverses époques, mais rassemble en un espace commun ceux qui s'efforcent de la penser.

Michel Narcy montre bien comment chez les sophistes, une vérité n'existe qu'au moment même de son énonciation. Cette disloquation du devenir, comme Monique Dixsaut le rappelle, se retrouve également chez Platon lui-même, notamment dans les célèbres hypothèses du Par- ménide, qui contiennent des considérations sur le temps souvent négligées au profit du Timée. Chez Plotin, le temps exprime la chute de l'Ame et son exil par rapport à sa nature profonde. Sa genèse fait l'objet, selon Joachim Lacrosse, d'un discours de type mythico-transcendan- tal, c'est-à-dire d'un mythe qui va lui-même rendre compte des conditions de possibilité de tout mythos. Agnès Pigler se fait l'écho de Plotin pour qui le mouvement fondamental pour le temps est celui de l'âme elle-même, prise par l'inquiétude et le désir.

Pour ce qu'il en est chez Al-Kindi, Jean Jolivet voit dans le temps l'expression même de la finitude du créé. L'intérêt de la théorie du père de la philosophie arabe est qu'il s'appuie sur des théories aristotéliciennes, mais qu'il retourne pour ainsi dire contre elles-mêmes en en déduisant l'essentielle finitude du temps du monde.

Signe de la dispersion et du non-être qui transit tout ce qui entre dans le labyrinthe de l'existence, le temps, tel le fil d'Ariane, pointe

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