Figures

Chargement...
Couverture fascicule

La statue assise de la Voie Sacrée à Delphes

[article]

doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 587

LA STATUE ASSISE DE LA VOIE SACRÉE À DELPHES

Depuis 1894 se dressait au bord de la Voie Sacrée1, près de l'extrémité Est du Mur Polygonal, une grande figure drapée assise, en marbre, que son état de grave mutilation avait fait d'emblée négliger, et à qui la tradition orale avait laissé le sobriquet fort gratuit de « Romaine », sans que jamais on se fût préoccupé de vérifier ou d'infirmer par des arguments précis cette impression des premiers fouilleurs. Il suffisait pourtant de l'examiner avec un peu de soin2 pour s'apercevoir que non seulement le type n'avait rien de romain, puisqu'il dérivait directement d'une création de la fin du ve siècle, où l'on a proposé non sans vraisemblance de reconnaître la Mère des Dieux d'Agoracrite3, mais que le travail, là où les épaufrures et l'usure du marbre n'empêchaient pas de l'apprécier, était de bonne qualité et suggérait plutôt une datation haute, au me ou même au ive siècle av. J.-C. Encore que l'étroite parenté qui l'unissait aux documents étudiés par M. Bieber et A. von Salis, en particulier à la petite statue d'Athènes et à la Gybèle de Pergame4, invitât plutôt à y voir une figure féminine, l'état du torse ne permettait pas d'exclure une adaptation masculine du type, et l'interprétation de la statue comme un Apollon ou un Dionysos trônant5 demeurait possible.

Aussi, dès que nous eûmes, J. Marcadé et moi-même, à l'automne de 1971, acquis la conviction que l'hypothèse d'Homolle sur la disparition complète des frontons du temple du ive siècle n'était plus soutenable, puisqu'il existait, tant dans les réserves du Musée que dans les dépôts de pierres du Sanctuaire d'Apollon, une série de marbres sculptés qui ne pouvaient provenir que de la décoration tympanale décrite par Pausanias6, l'idée nous vint-elle tout naturellement que la grande figure assise de la Voie Sacrée, trouvée à l'Est du temple, et dont les proportions correspondaient, au moins à première vue, à celles du Dionysos Mitréphoros, pouvait bien être en fait une des figures centrales du fronton Est, Apollon ou Létô.

(1) C'est par commodité que je me réfère ici, pour désigner la statue, à cette situation ancienne, car elle a été en 1977, sur l'heureuse initiative de P. Thémélis, transportée au Musée, affectée d'un nouveau numéro d'inventaire (10950), et se trouve actuellement devant les bureaux de l'Éphorie (flg. 1). (2) Ce que je fis en 1967, sur le conseil de J. Marcadé, lorsque je fus chargé par l'École de la publication de la statuaire hellénistique et romaine dans les Fouilles de Delphes. (3) A. von Salis, « Die Gôttermutter des Agorakritos », Jdl 28 (1913), p. 1-26. Cf. aussi M. Bieber, AthMitt 37 (1912), p. 159-173, et The Sculpture of Ihe Hellenistic Age2, p. 119, fig. 474. (4) AthMitt 37 (1912), pi. XI-XII ; Jdl, 28 (1913), p. 3, fig. 2. (5) Le Dionysos du monument de Thrasyllos (Smith, Br. Mus. Cal. I, p. 257, n° 432 ; Bieber, Se. Hell. Age, p. 66, flg. 213) fournit un bon exemple d'une telle adaptation au début de l'époque hellénistique. (6) BCH 96 (1972), p. 887-895.

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw