Une fresque du viale Manzoni expliquée par un texte de Porphyre
Les peintures du viale Manzoni, à Rome, si intéressantes au point de vue artistique, philosophique et religieux, ont donné lieu aux interprétations les plus diverses. Fallait il les rattacher au christianisme, au p.iganisme ou b'en chercher quelque solution intermédiaire?
Lorsque des photographies furent soumises à l'Académie de Rome, les opinions furent fort partagées (>). Une des fresques embarrassa surtout les archéologues Elle représente un métier à tisser à droite duquel une jeune femme, debout, converse avec un homme assis. A gauche du métier figurent trois jeunes hommes nus.
Bendinelli, qui le premier publia cette fresque (*), y voit Pénélope devant son métier, à côté d'Ulysse. Les trois hommes seraient des prétendants représentés à la manière antique, c'est-à-dire nus. Cette opinion fut généralement accueillie sans grand enthousiasme (3). D'aucuns prirent les μνηστήρες dans un sens à la fois étymologique et figuré : ce sont les hommes qui se souviennent, qui
(') Voir à ce sujet la conférence de Mf Wilpert reproduite dans VOs$»rva- lore romano du 10 mars 1922. — Dans la Revue arche'oloyique de janvier- juin 1924, p. 40.3 à 409, est reproduit un article de H. Chéramy paru dans les Débats, le 22 avril 192 i, au sujet de l'hypogée du v. M. Il résume fort bien les principaux problèmes posés par cette découverte archéologique et examine plusieurs solutions. Un premier article avait paru dans les Dcbatx, le 28 septembre 1922.
(f) Atti délia R. Accademia dei Lincei. — Notizie rfegfi smvi ili Antichità, 1920. p. 123 sqq. Roma, Ipogeo con pitture, scoperto presso il viale Manzoui par G Benmnelli.
(f) Salomon Reinach reproduit la fresque avec la mention : « Paysage et scène mythologique. On a pensé aux prétendants de Pénélope et à Ulysse mendiant; Pénélope ?) se tient près de son mélier à tisser. » R. P. G. R., p. 217, fig. 1.
