VIII.
NOTION
DE LA
SCOLASTIQUE MÉDIÉVALE.
Goethe nous raconte que ses préjugés contre l'architecture gothique se dissipèrent pendant son séjour, à Strasbourg, et qu'après l'avoir honnie sans la- comprendre,, il s'éprit de - la . belle cathédrale qui dresse sa flèche rouge au-dessus des plainesde l'Alsace. « Elevé parmi les détracteurs de l'architecture gothique,- écrit-il, je nourrissais mon antipathie pour ces ornements confus, entassés de» mille manières, dont le choix arbitraire rendait extrêmement désagréable un caractère religieux et sombre ; je me fortifiai dans cette répugnance, parce que je n'avais vu,- dans ce genre, que des œuvres sans génie où l'on ne découvre ni' de bonnes proportions ni une harmonie pure. Mais ici je crus assister à une révélation nouvelle ; ce que j'avais dû blâmer autrefois ne se montrait plus : c'était tout le contraire qui frappait mon regard» 1). .
Le cas de Goethe n'est pas isolé. Schopenhauer et bien f d'autres- écrivains; de la première moitié du- xixe siècle parlent en termes méprisants de l'art du moyen âge. Ils perpétuent les errements de la Renaissance qui taxa de
l) Wahrheit und Dicktung, trad, de J. Porchat,' Mémoires:1 Vérité et Poésie, p. 333. Paris, 1862.
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