HENRI Ier, L'EMPIRE ET L'ANJOU
(1043-1056)
L'année 1043 marque un tournant dans l'histoire d'Henri Ier. Depuis le début de son règne, en 1031, le roi n'a cessé de lutter contre ses rivaux les plus directs, ses vassaux les moins soumis, les comtes de Blois - Chartres - Tours - Champagne.
Par deux fois il les a vaincus et désormais, n'aura plus à s'en inquiéter. Dans toutes ces luttes, les comtes d'Anjou ont fidèlement servi le roi. Rien de plus normal ; les comtes de Blois et de Champagne sont leurs ennemis naturels ! Tours, l'une des principales citadelles d'Eudes II et de ses fils, est aussi l'objectif que Foulques Nerra et Geoffroi Martel ont tenté d'atteindre durant des dizaines d'années.
Après la défaite des Champenois par le roi Henri, en 1043-44. défaite dans laquelle les Angevins ont joué un rôle décisif, la situation se modifie profondément. A vrai dire, le renversement n'a même pas attendu la consommation de la défaite des fils du comte Eudes.
Nous montrerons ailleurs comment le roi Henri, après avoir porté de rudes coups aux princes de la « Francia » qui, sous la conduite de Thibaut de Blois-Chartres-Tours et d'Eudes de Champagne, s'étaient révoltés contre lui (1041-1043), a donné par avance à Geoffroi Martel, comte d'Anjou, l'investiture de Tours qui appartenait toujours à Thibaut (1043) (x).
(1) On peut se demander si cette initiative du roi implique la continuation des bonnes relations entre le roi de France et le comte d'Anjou et nous montrerons plus loin qu'une réponse affirmative à cette question ne s'impose pas. Il importe pourtant de souligner que ces relations ne paraissent pas être devenues tout de suite ouvertement hostiles : c'est
