1979] thasos 635

THASOS

L'activité de fouille a été réduite à Thasos en 1978. Sur le terre-plein qui marque, devant le musée, l'emplacement de la tour génoise, B. Holtzmann a continué à fouiller le dispositif du rempart mis au jour en 1975 et 1977 dans le terrain Psathéris. A la demande du Service Archéologique, la fouille du terrain Yanno- poulos a été complétée et les sondages du terrain Sotirelli achevés. Les travaux au rempart, en collaboration avec le Service Archéologique, ont été poursuivis en divers points entre la Porte du Silène et la porte d'Héraclès. Sous l'acropole, T. Kozelj et A. Muller ont exploré une mine antique ; enfin, à Koukos, près d'Astris, Y. Garlan et M. Debidour ont fouillé un dépôt d'amphores. Tous les plans ont été levés par T. Kozelj, architecte.

Au Musée et sur le site, membres et anciens membres revenus en mission ont poursuivi, en vue des publications, l'étude des monuments et des différentes catégories de matériel : M. Debidour et Y. Garlan (timbres amphoriques), Y. Grandjean (trouvailles du quartier d'habitation de la Porte du Silène — épigraphie), B. Holtzmann (sculpture), J.-J. Maffre (céramique attique de l'Artémision), R. Martin (rempart), A. Muller (figurines classiques et hellénistiques d'Evraiocastro), O. Picard (monnaies), F. Salviat (céramiques orienta- lisantes de l'Artémision — épigraphie), J. Servais (sanctuaire d'Aliki), J.-P. Sodini (architecture paléochrétienne — carrières d'Aliki) et N. Weill (figurines archaïques de l'Artémision).

I. Le rempart aux abords Ouest de l'Agora

par B. Holtzmann

La fouille du terrain Psathéris avait révélé1 à proximité du Musée, au Sud d'une rue antique menant des Propylées de l'agora à la mer, un dispositif fortifié original, à la charnière du rempart de la ville et du port de guerre2. Il importait donc de déterminer quel était, au Nord, de l'autre côté de cette voie, dallée aux abords de la porte, le tracé du rempart au point où s'en détache le môle Sud du port de guerre. C'est ce qui a pu être fait, du 5 septembre au 6 octobre 1978, grâce à la compréhension des autorités municipales de Thasos. La fouille (fig. 1), qui a occupé en moyenne neuf ouvriers, a été entravée par divers obstacles, qui ont pu être contournés ou déplacés : une cabine téléphonique, un poteau d'électricité, une canalisation d'eau, quelques altéas et l'un des énormes platanes qui surplombent le vieux port.

Les relevés ont été effectués par Tony Kozelj.

1. L'état médiéval

Sauf à l'extrémité Ouest de la fouille, dans le virage que fait le chemin désormais goudronné menant du Musée au port, le terrain était occupé par les fondations de la « Tour génoise » démolie en 1931. Le plan exact de cette tour, connu seulement par des croquis sommaires et les mesures approximatives de certains voyageurs, a pu être levé avec précision. Le massif de fondation, qui a été superficiellement dégagé au Nord et sur plus de deux mètres de profondeur dans la partie Sud du côté Ouest, est constitué en grande partie, comme l'enceinte extérieure de la forteresse dégagée dans le terrain Psathéris, de gros blocs antiques remployés liés par un mortier blanc. Du côté Nord, une avancée décentrée vers l'Ouest donnait sur le port. La façon dont la forteresse médiévale était close à l'Ouest reste impossible à déterminer ; le mur extérieur Sud, appuyé sur les ruines du rempart antique, cessait au niveau de la casemate Sud de la tour flanquant la porte au Sud ; aucun retour vers l'Ouest ou remploi du rempart antique n'ayant été observé, il faut supposer que la forteresse s'étendait plus loin vers l'Ouest, sous le carrefour actuel. En tout cas, il apparaît maintenant clairement qu'elle est constituée d'une enceinte sans tours, au centre de laquelle se dressaient des tours, deux au moins, très probablement