472 J. GILISSEN
A PROPOS DE QUELQUES MANUELS RÉCENTS D'HISTOIRE DU DROIT
L'enseignement universitaire de l'histoire du droit s'adresse à un grand nombre d'étudiants ; destiné surtout aux futurs juristes, accessoirement aux étudiants en histoire, en sciences sociales, en sciences politiques et administratives ou diplomatiques, il doit tendre à leur faire connaître l'évolution du droit depuis les origines des institutions juridiques jusqu'à nos jours.
Le programme des cours des universités belges, tel qu'il fut fixé par la loi du 21 mai 1929 sur la collation des grades académiques, prévoit plusieurs cours pour l'enseignement de l'évolution des institutions juridiques. En candidature en philosophie et lettres préparatoire au droit sont inscrits comme cours obligatoires les « Institutes du Droit romain » et Γ« Introduction historique au Droit civil ». Par contre, en doctorat en droit aucun cours n'est obligatoire en cette matière ; mais parmi les cours à option figurent les cours d'« Histoire du Droit » et de « Pan- dectes » i1). Le cours d'« Histoire du droit» est également inscrit
(1) Une critique justifiée du régime instauré par la loi du 21 mai 1929 fut récemment faite par M. Maurice Wille, Professeur émérite à la Faculté de Droit de l'Université de Liège, dans la préface qu'il écrivit pour le livre de M. Yans : L'Équité et le Droit liégeois ; étude historique des successions (Liège, 1946, p. 8-9). Il nous paraît opportun de la reproduire en partie : « Pour les Facultés de droit, nous reconnaîtrons que leur programme fut avantageusement complété, notamment, par l'organisation de deux cours nouveaux, connexes à celui un peu trop élémentaire et superficiel intitulé, en termes combien généraux, Introduction historique au droit civil. Il s'agit du cours d'Histoire du droit et de celui de Critique historique. Grâce à ces cours nouveaux, une sérieuse lacune était comblée dans les disciplines juridiques. Mais (la perfection n'est décidément qu'une illusion!), encore peut-on, malheureusement, déplorer que le cours d'Histoire du droit,en dépit de sa haute valeur formative (tout autant que le cours de Pandectes, aujourd'hui bien sacrifié) soit traité en discipline de seconde zone, réduit qu'il est au rang de simple cours à option, dont la destinée est toujours aléatoire. L'étude de l'évolution, au cours des âges révolus, des institutions de droit privé offre cependant pour la formation du futur juriste des avantages indéniables. Une parfaite assimilation du droit civil implique une connaissance nécessaire des institutions coutumières avant la codification réalisée par le Code Napoléon, tout autant que celle du droit romain ».
