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Jean-Marie Vaysse, Hegel. Temps et histoire

[compte-rendu]

Année 1999 97-3-4 pp. 678-680
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678 Comptes rendus

Un vol. 17,5 x 11,5 de 127 pp. Paris, Presses universitaires de France, 1998

On sait l'importance du temps et de l'histoire chez Hegel: envisager la philosophie hégélienne à partir de cette problématique, c'est la considérer à travers l'un de ses enjeux majeurs, l'un de ceux dont l'interprétation engage le sens et la portée du hégélianisme tout entier. On ne saurait dénier à ce petit ouvrage le mérite de vouloir aller au cœur de la question en cherchant dans la Science de la logique et le sens de l'être comme mobilité qu'elle met en œuvre le ressort profond de la réflexion hégélienne sur le temps et l'histoire. Il s'agit plus précisément de montrer comment l' intemporalité du processus logique, au fil duquel cette mobilité éternelle se développe et s'approfondit, de l'être immédiat au concept en transitant par l'essence, permet tout à la fois de fonder uni- tairement le temps abstrait de la nature et la temporalité concrète de l'esprit, et de concevoir le passage de celui-là en celle-ci, c'est-à-dire l'his- torialisation du temps en laquelle l'éternité de l'Idée trouve à se déployer. «C'est pourquoi, écrit l'A., l'éternité ne précède pas le temps pas plus qu'elle ne saurait le suivre, mais constitue l'essence intemporelle du temps en tant qu'il est susceptible de s"historialiser', de devenir histoire» (p. 8). Autrement dit, il n'est plus ici question, avec Hegel, de concevoir classiquement l'éternité contre le temps et au-delà de lui, comme une extra- ou une supratemporalité; l'éternité étant elle-même mobile — «le mode de mobilité de l'Idée» (p. 78) — , elle est elle aussi temporelle, d'une «temporalité logique ou ontologique distincte de la temporalité naturelle» (id.), ou, plus exactement, elle est «la temporalité originaire» (p. 82) formant en son présent absolu, qui conjoint dialecti- quement passé, présent et avenir, la condition de possibilité de toute temporalité ontique. «Totalité dialectique infinie la temporalité a une structure circulaire, révélant l'éternité non comme ce qui s'oppose au temps mais comme la pensée du temps» (p. 124).

Maintenant, si elle apparaît ainsi comme ce qui soutient toute espèce de temporalité, ce n'est cependant pas de la même façon que l'éternité de l'Idée agit au sein de la nature et au sein de l'esprit. En celle-là, où aucun étant ne parvient à surmonter sa finitude et où, sur le plan temporel, «nous n'avons affaire qu'à du maintenant» (p. 28), elle est entièrement aliénée et ne peut dès lors se produire que de façon strictement négative, comme la puissance aveugle du Chronos précipitant toute chose vers sa destruction. Avec l'esprit, en revanche, s'instaurent une intériorisation et une maîtrise du temps: sans que celui-ci y perde rien de son inquiétude et de sa négativité, l'esprit, dans son infinité, «fixe le flux temporel en lui conférant une unité pensée» (p. 40); il constitue comme tel la condition de possibilité de l'histoire où, cette

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