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François-Xavier Putallaz, Figures franciscaines de Bonaventure à Duns Scot

[compte-rendu]

Année 2000 98-2 pp. 366-367
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François-Xavier Putallaz, Figures franciscaines de Bonaventure à Duns Scot (Initiations au Moyen-Âge). Un vol. 20 x 13 de 180 pp. Paris, Éditions du Cerf, 1997. Prix: 120 FF.

Le fil directeur de l'ouvrage consiste en la critique de la notion de «néo-augustinisme» introduite par F. Van Steenberghen pour caractériser un courant, essentiellement franciscain, d'opposition à l'aristotélisme averroïste ou thomiste, dans les trois dernières décennies du xnr5 siècle. Cette réaction ne tient pas à un problème purement philosophique, et le propos de F.-X. Putallaz est de montrer que l'orientation intellectuelle franciscaine est inséparable de la théologie et d'une conception religieuse d'ensemble. Le débat avec les aristotéliciens plus ou moins radicaux n'est pas, pourrait-on dire, interne à la philosophie, mais porte sur la place et l'intérêt d'une philosophie pure. Il est cependant prématuré, comme le note l'auteur, de tenter une synthèse doctrinale, dont rien, dans les textes disponibles à l'heure actuelle, ne permet de présumer qu'elle soit seulement possible, étant donné la diversité des auteurs. C'est pourquoi M. Putallaz précise qu'il tente seulement de décrire les «attitudes franciscaines face à la théologie» (p. 17). Le pluriel de cette formule traduit effectivement une réelle pluralité de tendances, à tel point qu'on peut se demander s'il a existé une école franciscaine (p. 62). Si des auteurs comme Jean Peckham ou Roger Marston font preuve d'une virulente agressivité contre l'autonomie de la recherche philosophique, d'autres, comme Guillaume de Ware ou Matthieu d'Aquasparta ne sont pas si loin des positions méthodologiques d'un Thomas d'Aquin, ou en tout cas défendent une «sagesse théologique où les démonstrations rationnelles jouent un rôle ostensif» (p. 54). Il faut encore faire une place à part à Pierre de Jean Olivi (qui est pris dans cet ouvrage comme figure de proue: bien qu'un peu atypique, il est un des seuls franciscains postbonaventuriens et préscotistes qui aient été suffisamment étudiés pour qu'on puisse le prendre pour objet d'une science historique totale, conjoignant approche doctrinale et institutionnelle). Pour ce dernier l'anti-aristotélisme augustinien est encore une idolâtrie de la raison humaine. Il convient de s'en méfier tout autant que de l'aristotélisme. Lutter contre une philosophie est encore trop lui concéder. La seule solution est de laisser la raison s'annihiler elle-même, par le libre jeu des arguments contradictoires. Et voilà pourquoi un auteur, qui a tant persiflé la vanité de la philosophie dans un fameux opuscule (De perlegendis

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