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Husserl et le projet d'une sémiotique phénoménologique

Published online by Cambridge University Press:  05 May 2010

J. N. Kaufmann
Affiliation:
Université du Québec à Trois-Rivières

Extract

Nous Posons dans cet exposé les questions suivantes : Quels sont les problèmes qui ont porté Husserl à des considérations sémiotiques ? Comment le père de la phénoménologie a-t-il tenté d'y répondre ? Et quelle pourrait ètre la contribution husserlienne à la sémiotique contemporaine?

Type
Articles
Copyright
Copyright © Canadian Philosophical Association 1978

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References

Notes

1 Cette question est posée à la fin du chapitre x de: 1891, Philosophie der Arithmetik, Logische und psychologische Untersuchungen, Husserliana XII, Den Haag: Nijhoff, 1970, p. 192Google Scholar; la même question ouvre l'article de Husserl, 1890, « Zur Logik der Zeichen (Semiotik) », dans : HusserlianaXII, op. cit., p. 340.

2 Des aperçus de l'histoire de la sémiotique philosophique se trouvent chez Coseriu, E., 1968 ss., Die Geschichte der Sprachphilosophie von der Antike bis zur Gegenwart, Tübingen: Tübinger Beiträge zur LinguistikGoogle Scholar; chez Jakobson, R., 1975, Coup d'œil sur le développement de la sémiotique : Studies in Semiotics, vol. 3, Bloomington, Ind.: Indiana University PublicationsGoogle Scholar, et chez Holenstein, E., 1976, Linguistik, Semiotik, Hermeneutik, Frankfurt: Suhrkamp, pp. 134148.Google Scholar

3 1900/1901, Logische Untersuchungen, vol. 1, Prolegomena zur reinen Logik, vol. 11/1, Untersuchungen zur Phänomenologie und Theorie der Erkenntnis, vol. 11/2, Elemente einer phänomenologischen Aufklärung der Erkennthis, Tübingen : Niemeyer, 1913/1921. Nous citons d'apresl'édition de 1968.

4 1966, Analysen zur passiven Synthesis (1918–1926), Husserliana XI, Den Haag: Nijhoff.Google Scholar

5 1891, Philosophie der Arithmetik, op. cit., p. 6. (A noter ici que les expressions « symbolique » et « symbole » sont équivalentes à « par signe » et « signe », cf. Logische Untersuchungen, 11/2, p. 33, note 1). Husserl reprend la question de la « logique des méthodes symboliques » à la fin de sa vie dans son essai, 1939, « Vom Ursprung der Geometrie », dans : Husserliana VI, Den Haag : Nijhoff, 1954, pp. 365–389; cet essai poursuit des idées que Husserl se proposait de traiter dans un deuxième volume pour Philosophie der Arithmetik. Ce qui retient l'attention de Husserl est le fait que le progrés de la science occidentale soit dû à une sémiotisation progressive du champ de l'expérience intuitive.

6 1891, Philosophie der Arithmetik, op. cit., p. 369.

7 Frege, G., 1894, « Rezension von : E.G. Husserl, Philosophie der Arithmetik, I », dans : Frege, G., 1967, Kleine Schriften, Darmstadt: Wissenschaftliche Buchgesellschaft, pp. 179–193.

8 Nous lisons certes dans les premières pages des prolègomenes aux Logische Untersuchungen l, pp. vi ss., que Husserl s'accuse d'avoirété victime du psychologisme auquel il a effectivement souscrit à l'époque de Philosophie der Arithmetik (par exemple, p. 365).

9 1891, Philosophie der Arithmetik, op. cit., pp. 181, 190.

10 1891, Philosophie der Arithmetik, op. cit., p. 193.

11 1890, « Zur Logik derZeichen (Semiotik) », op. cit., p. 351.

12 La question de Husserl est celle concernant la ορθ⋯της όνομ⋯των du Cratyle, celle concernant la « congruitas » des sémioticiens du Moyen-Age. Le problème posé a trait aux rapports entre « modus intelligendi », « modus significandi » et « modus signandi ». Cela constitue un des problémes-clés de l'histoire de la sémiotique. (Cf. Holenstein, E., 1976, Linguistik, Semiotik, Hermeneutik, op. cit., p. 156.

13 Frege, G., 1894, Kleine Schriften, op. cit., p. 190.

14 Op. cit., p. 68 ss.

15 1922, « Neubegründung der Mathematik, Erste Mitteilung », dans : Hilbert, D., 1970, Gesammelte Abhandlungen, vol. III, Berlin-Heidelberg-New York: Springer Verlag, pp. 157178.CrossRefGoogle Scholar

16 1891, Philosophie der Arithmetik, op. cit., p. 241.

17 On peut penser à deux types de sémiotismes absolus, celui de de Saussure qui fait du systéme des signes un univers clos et celui de Greimas pour qui même la perception est de nature sémiotique (cf. Greimas, A.J., 1970, Du sens, Paris: SeuilGoogle Scholar, notamment le chapitre « Conditions d'une sémiotique du monde naturel »). La conscience est entièrement de nature sémiotique.

18 Cf. à ce sujet le commentaire de Weyl, H., 1928, Philosophie der Mathematik und Naturwissenschaft, München-Wien: Oldenburg, 1966, pp. 54 ss, 88 ss.Google Scholar

19 1891, Philosophie der Arithmetik, op. cit., p. 196.

20 Husserly consacre tout un chapitre dans Philosophie der Arithmetik, pp. 193–221. II découvre, comme il insiste dans la note, p. 210, un an avant von Ehrenfels, Ch., (1890, « UeberGestaltqualitäten », dans : Vierteljahresschrift fürwissenschaftliche Philosophie, pp. 249–292) les qualités de la Gestalt.

21 Cf. Husserl, E., 1891, « Recension du livre de Schr¨der : Leçons sur l'algèbre de lalogique », dans : Husserl, E., Articles sur la logique, 18901913, Paris: P.U.F., pp. 30 ss.Google Scholar

22 1900/1901, Logische Untersuchungen, op. cit., p. 23. Husserl a proposé une classification des différentessortesde signes dans: 1890, « Zur Logik der Zeichen (Semiotik) », op.cit.; il rediscute une distinction fondamentale entre signe-indice (« Anzeichen ») et signesignifiant (« bedeutsame Zeichen ») dans pp. 1–5 des Logische Untersuchungen. Nous n'insisterons pas sur les différences fonctionnelles (fonction de manifestation dans le contexte de la communication, fonction signitive et fonction de référence).

23 Dans les Logische Untersuchungen, p. 52, Husserl identifie « signification » et « sens ». Mais dans 1913,Ideen zu einer reinen Phdnomenologie undphdnomenologischen Philosophie, Buch, Erstes, Husserliana III, Den Haag: Nijhoff, 1950, pp. 124135Google Scholar, Husserl distingue clairement entre une conscience constitutive du sens, et une conscience linguistique traduisant le sens pré-constitué en signification (Cf. surtout p. 124).

24 Quant au contenu de ces actes, Husserl suit Frege dans le détail. La terminologie est cependant différente. Cf. Frege, G., 1892, « Ueber Sinn und Bedeutung », dans : Frege, G., 1967, Kleine Schriften, op. cit., pp. 142–163.

25 1900/1901, Logische Untersuchungen, 11/1, op. cit., p. 403 ss.

26 Greimas, A.J., 1970, Du sens, op. cit.

27 Wittgenstein, L., 1958, Philosophische Untersuchungen, Schriften I, Frankfurt: Suhrkamp, p. 138, p. 349 ss.Google Scholar

28 L'exemple est de Jakobson, R., 1965, « Quest for the Essence of Language », dans Jakobson, R., 1971, Selected Writings II, Word and Language, The Hague-Paris: Mouton, p. 348 ss.Google Scholar

29 1900/1901, Logische Untersuchungen, op. cit., p. 29–30.

30 Les « Leçons sur la logique génétique » que Husserl atenues en 1920–21, 1923 et 1925–26 forment le texte principal de 1966, Analysen zu passiven Synthesis, op. cit.

31 1929/31, Cartesianische Meditationen und Pariser Vorträge, Husserliana I, Den Haag: Nijhoff, 1963, p. 113Google Scholar. Ce passage où Husserl n'explicite aucunement le principe phénoménologique de l'association a donne lieu à des méprises de la part de Merleau-Ponty dans sa critique de l'associationisme, qui semble viser partiellement Husserl (cf. 1945, Phenomenologie de la perception, Paris: P.U.F., pp. 2034Google Scholar), et de la part de Ricœur (Cf. 1965, De l'interprétation, essai sur Freud, Paris: Seuil, pp. 366379Google Scholar) pour qui Husserl reste prisonnier de l'associationisme du igieme siécle.

32 La formule ou des formules équivalentes se trouvent dans : 1929/31, Carte sianische Meditationen, op. cit., p. 29 et dans : 1966, Analysen zurpassiven Synthesis, op. cit., pp. 276, 323, 286 et ailleurs.

33 Nous nous reférons principalement à Jakobson, R., 1954,« Two Aspects of Language and Two Types of Language Disturbances », dans: Jakobson, R., 1971, Selected Writings, op. cit., pp. 239–259 et 1965,« Quest for the Essence of Language », op. cit. Le point de vue de Jakobson a été corrigé et élargi par Holenstein qui retrace minutieusement l'origine de la démarche du linguiste dans la phénoménologie Husserlienne. Nous suivons ici de très pres Holenstein, E., 1976, Linguistik, Semiotik, Hermeneutik, op. cit., notamment « Die zwei Achsen der Sprache und ihre Grundlagen », pp. 76–114.

34 Holenstein, E., 1976, Linguistik, Semiotik, Hermeneutik, op. cit., p. 97 ss.