Le rôle objectivant du dynamisme intellectuel

Le problème et la solution du P. Maréchal

Contrairement à ce que pourraient suggérer l'expression misme intellectuel et sa relation manifeste à l'œuvre du P. J. Maréchal, le présent article n*a pas pour but de remettre en question l'aptitude ou l'inaptitude de la critique transcendantale à fonder une vraie métaphysique. Supposant établi par avance le fait de la connaissance objective, laissant à d'autres enquêtes le soin de déterminer si c'est par la critique transcendantale ou par une autre voie que doit s'en faire la démonstration, il entend se concentrer sur le problème particulier qui prend naissance au moment même où a été prouvée l'existence de la connaissance objective : celui que pose son fonctionnement. Comment parvient à s'accomplir cet acte paradoxal qui, sans sortir du sujet connaissant, est cependant censé lui faire atteindre un objet extérieur ? Parmi les réponses, assez rares d'ailleurs, qui ont été proposées à cette question, celle du P. Maréchal se signale sans contredit comme l'une des plus décisives et des plus satisfaisantes. C'est elle que l'on voudrait exposer et discuter ici, en la dégageant de tout élément extrinsèque et notamment de toute référence trop particulière à la philosophie de Kant ; en s'efforçant aussi, à la lumière des critiques qu'elle a provoquées, de la préciser et de l'approfondir sur quelques points où la pensée de son auteur semble avoir été freinée et même parfois contrariée par une conception encore trop statique des actes de connaissance et de volonté.

Puisque toute connaissance humaine doit, par nature, être déterminée par une forme ou species de l'objet présente dans le sujet connaissant, expliquer le fonctionnement de la connaissance objective revient à préciser le rôle qu'y joue cette species. C'est