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AccueilClio. Histoire‚ femmes et sociétés34Actualité de la rechercheL’histoire des frères et des sœurs

Actualité de la recherche

L’histoire des frères et des sœurs

The history of brothers and sisters
Didier Lett
p. 182-202

Résumés

Comme en témoigne la multiplication récente des colloques et des ouvrages collectifs depuis cinq ou six ans, l’histoire des frères et sœurs connaît un très fort développement. Cette partie de l’actualité de la recherche retrace la genèse de ce mouvement et propose un inventaire raisonné des principaux thèmes traités en insistant sur l’articulation entre genre et relations adelphiques. Grâce à l’essor très tardif de cette histoire, la dimension du genre y est relativement présente.

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Texte intégral

  • 39 « Frères et sœurs du Moyen Âge à nos jours », colloque organisé par le CERHIO et le FRAMESPA, http: (...)
  • 40 Certaines langues (l’italien par exemple) ne possède pas le mot « fratrie », terme qui, en français (...)
  • 41 À ma connaissance, le premier à avoir utilisé et défendu ce terme est Jacques Maître dans ses étude (...)

1En décembre 2011 à Rennes et en mars 2012 à Toulouse se tiendra un double colloque international ayant pour titre « Frères et sœurs du Moyen Âge à nos jours »39. La cinquantaine de contributions retenues a été classée en différents thèmes : la démographie de la fratrie, la fratrie comme ressource, fratries et trajectoires individuelles, solidarités et conflits, fratries et transmission, sentiments et affection, genre et fratrie, fraternité (lien rêvé). Cette manifestation révèle qu’au sein des études portant sur l’histoire de la famille et de la parenté, les relations adelphiques sont devenues aujourd’hui un thème à part entière du paysage historiographique. Même si, comme on le soulignera au cours de ce rapide bilan, l’intérêt des historiens pour les sœurs a été moins fort que celui porté aux frères et que rares sont encore les démarches de genre pour appréhender les liens adelphiques, on assiste à l’adoption d’un vocabulaire qui permet de remettre en cause la très forte masculinisation des termes usités, sous couvert de neutralité et, par conséquent, de tenir compte du féminin autant que du masculin. Ainsi, on a pris acte du fait que l’emploi des termes de « fratrie », « fraternel » ou « fraternité », formés sur la racine latine frater, posaient problème pour désigner ce qui est relatif aux frères et sœurs. C’est pourquoi, les historiens adoptent de plus en plus le mot plus neutre d’« adelphique » (adelphos, signifiant né de la même matrice). De même, lorsqu’ils cherchent à distinguer le sexe de la fratrie (mixte ou unisexuée), ils évitent, pour désigner un ensemble de sœurs, d’utiliser « fratrie »40et lui préfèrent le terme de « sororie »41.

2Dans cette actualité de la recherche, j’aimerais revenir sur la très récente et lente genèse du développement des travaux portant sur l’histoire des frères et sœurs avant de proposer, sans nullement prétendre à l’exhaustivité, un inventaire raisonné des principaux thèmes traités en insistant sur l’articulation entre genre et relations adelphiques.

Un intérêt très récent

  • 42 Pour un bilan historiographique récent sur les travaux des médiévistes, je me permets de renvoyer à (...)
  • 43 Ariès 1973 [1960].

3Comme de très nombreux chercheurs en sciences sociales, les historiens ayant travaillé sur la famille et la parenté, ont été, dans un premier temps, profondément influencés par l’anthropologie structurale des années 1960-1970 et se sont prioritairement intéressés aux relations verticales entre parents et enfants (la filiation) ou à celles, horizontales, entre deux parentés dans le cadre de l’alliance ou entre deux acteurs au sein du couple (relations conjugales). Le lien de germanité est donc resté le parent pauvre de l’histoire de la famille, toutes périodes confondues42. Les raisons de ce silence ne tiennent pas à la pauvreté des sources. Il suffit par exemple d’observer les trajectoires des legs testamentaires, les principaux acteurs présents au moment des transferts patrimoniaux ou auprès des miraculés dans la documentation hagiographique, les sentiments mis en scène dans la littérature ou dans les correspondances pour s’en convaincre. Il convient donc de chercher ailleurs les explications à ce manque d’intérêt. De nombreux historiens du début du xxie siècle, les médiévistes plus que les modernistes davantage tournés vers la démographie historique et l’étude des structures des ménages et de la résidence, inscrivent majoritairement leurs travaux dans le champ de l’anthropologie de la parenté qui, comme le montre ici Agnès Fine, a privilégié l’alliance et la filiation aux dépens de la germanité. Les nombreux travaux sur la grossesse, l’accouchement, la relation mère-enfants (auxquels l’histoire des femmes n’est pas étrangère) ou sur l’éducation ont mis l’accent sur les fonctions et l’affection paternelles et maternelles bien plus que sur les autres rôles ou statuts au sein de la cellule familiale. Pour les spécialistes des périodes antérieures aux xviie-xviiie siècles, il était aussi prioritaire durant les années 1970-1990, pour répondre à la thèse de Philippe Ariès sur l’absence d’un « sentiment de l’enfance » et d’un souci éducatif au Moyen Âge43, de privilégier l’étude des relations entre parents et enfants (affection, éducation).

  • 44 Cette situation s’observe au moins jusqu’à la « révolution démographique », c’est-à-dire avant que (...)
  • 45 Gouesse 1982.
  • 46 Pour la Hollande du début du xxe siècle, voir Bras & Van Tilburg 2007.

4Forts des acquis de la démographie historique (reconstitution des familles à partir des registres paroissiaux dans la longue durée) et de l’utilisation des travaux juridiques (règles d’héritage) au cours des années 1980-1990, les principales monographies régionales des modernistes ont apporté de précieux renseignements sur les intervalles intergénésiques, la taille et le sexe des fratries, la forte présence des frères et sœurs au moment du mariage ou du décès, la fréquence des liens entre frères et sœurs ou entre neveux-nièces et oncles-tantes, et le choix des frères et sœurs comme parrains et marraines. Ils ont attiré l’attention sur le fait que dans les sociétés anciennes où l’espérance de vie est faible, la coexistence entre frères et sœurs s’avère plus fréquente que celle entre parents de générations différentes44. Dans un contexte de forte mortalité, la disparition prématurée du père et de la mère ou du conjoint tend à renforcer les liens fraternels. Par ailleurs, la durée relativement longue du temps potentiel de fécondité d’une femme (vingt à vingt-cinq ans) et la fréquence des remariages entre conjoints d’âge très différent, produisent de forts écarts intergénésiques et de fréquentes recompositions des fratries. Dès 1982, Jean-Marie Gouesse étudiait les remariages des veufs et des veuves avec la sœur ou le frère du conjoint décédé à la fin du xviiie siècle en France. Il montrait que 15 à 20 % des frères ou des sœurs choisis comme nouveau conjoint avaient été sollicités comme parrains ou marraines d’un enfant du couple45. D’autres travaux ont souligné le lien entre taille de la fratrie et capacité des frères et sœurs à l’ascension sociale46.

  • 47 Bannour & Berthier 1992.
  • 48 Arru & Boesch Gajano 1993.
  • 49 Lett 1997 : chapitre IX ; Réal 2001 : 476-504.
  • 50 Lett 2001, 2003, 2004, 2006, 2008, 2009a, 2009b et 2008 (dir.).
  • 51 Godeau & Troubetzkoy 2003.

5Il faut attendre le début des années 1990 pour voir les deux premiers ouvrages collectifs sur les frères et sœurs. Le premier, Eros Philadelphe, organisé par des littéraires et publié en 1992, est centré spécifiquement sur les passions entre le frère et la sœur sur une large période, de l’Égypte romaine au xxe siècle47. Le second est un numéro de la revue Quaderni Storici de 1993, dirigé par Angiolina Arru et Sofia Boesch, intitulé Fratello/Sorella, couvrant les périodes du xiie au xixe siècle48. Les thèses d’histoire qui paraissent alors sur l’enfance et la famille consacrent quelques paragraphes, parfois un chapitre spécifique à ce thème49. Au cours de la première décennie du xxie siècle, j’ai moi-même publié quelques articles en histoire médiévale sur le rang dans la fratrie, la diversité des statuts et des rôles des sœurs au sein de la parenté et sur les solidarités adelphiques, avant de diriger un numéro de la revue Médiévales et de réaliser une synthèse sur l’ensemble des périodes de l’histoire50. Les spécialistes de la littérature n’ont pas été en reste dans ce domaine. Ainsi s’est tenu en 2002 à l’Université de Saint-Quentin-en-Yvelines un colloque sur les fratries publié en 2003 (auquel quelques historiens ont participé) qui couvre une période très large, de l’Antiquité à nos jours, et dont l’un des grands intérêts est de faire une très bonne place aux sorories et à la sororité51.

  • 52 Trévisi 2008.
  • 53 Cassagnes-Brouquet & Yvernault 2007.
  • 54 Miller & Yavneh 2006.
  • 55 Sibling relations… 2010.
  • 56 Bernard, Massol & Roulin 2010.

6Aujourd’hui, les historiens démographes continuent à exploiter leurs sources et leurs données. Sauf oubli ou erreur de ma part, ils n’ont pas encore livré une thèse ou un livre directement sur le sujet : ainsi, l’étude de Marion Trévisi, parue en 2008, sur les oncles et les tantes aborde le sujet indirectement52 car la force des liens avunculaires s’explique en partie par la puissance des relations entre les frères et les sœurs. Deux colloques récents organisés par des historiens, celui de Limoges (en septembre 2006, publié en 2007) qui couvre les périodes antique et médiévale53 et celui (à venir) de Rennes-Toulouse mentionné plus haut, embrassant une période plus vaste, montrent à l’évidence que le thème est en pleine expansion. En témoignent encore le numéro spécial de la Revue Renaissance Quarterly paru en 200654, celui de la Revue européenne d’histoire, paru en 2010, consacré à la solidarité, aux conflits et au genre dans les relations adelphiques entre xvie et xixe siècles55 et l’ouvrage collectif, Adelphiques, issu d’un colloque qui a eu lieu en février et octobre 2009 aux États-Unis et à Lyon, paru lui aussi en 2010 : ce dernier s’interroge sur la manière dont la littérature du xixe siècle représente les relations adelphiques, effectives ou fantasmées, littérales ou figurées et dont une partie entière est consacrée à la manière dont la relation adelphique met en jeu les catégories du masculin et du féminin56.

7Quels sont les thèmes qui ont retenu le plus l’attention des historiens et quelle est la part du genre dans ces études ?

La fraternité

  • 57 Pour la confusion et la hiérarchie entre fraternité biologique et fraternité spirituelle, voir le c (...)
  • 58 Fine 1994 : 126 ; voir, plus généralement, sur la « fraternité » entre compères le chapitre iv, « L (...)
  • 59 Vincent 1994.
  • 60 Hunt 1995, chapitre 2 « La bande des frères » : 69-104.
  • 61 David 1987.
  • 62 Hunt 1995 : 96.

8Quelques spécialistes en histoire politique ou culturelle ont abordé le thème par le biais de la fraternité, concept clé pour comprendre, en Occident, le lien social idéal, que ce soit dans les sociétés anciennes christianisées ou dans les sociétés modernes et contemporaines. La société chrétienne a en effet fortement valorisé le lien fraternel. Par son incarnation, le Christ se présente comme le frère aîné des chrétiens. Il est « le premier né d’une multitude de frères » (Épître aux Romains, 8, 29). Dès lors, la fraternité représente la forme idéale du lien social : les chevaliers se lient par une fraternité d’armes et les moines se vivent tous comme des frères, dans un rapport d’égalité à l’égard de l’abbé, père du monastère57. Dans les échanges verbaux, se donner du « Mon frère » ou du « Ma sœur » apparaît toujours comme le signe d’une profonde amitié. Au moment du baptême, le lien de compérage qui se noue entre le père et le parrain de l’enfant se décline sur le mode de la germanité. Il met les deux compères dans une position de stricte égalité l’un vis-à-vis de l’autre, créant entre eux un lien de parenté spirituelle perçu comme l’équivalent d’une relation fraternelle consanguine. Comme le fait remarquer Agnès Fine, « Si le parrainage incarne le bon amour parental, le compérage incarne le bon amour fraternel »58. À partir du xiiie siècle, ce courant de fraternité religieuse s’accentue avec le mouvement des Ordres mendiants dans lesquels les membres sont des « frères » et avec l’essor des confréries (confraternitas ou confratria) dont les statuts insistent sur l’égalité entre les membres et rappellent souvent la fraternité scripturaire : « Que l’amour fraternel vous lie d’affection entre vous » (Épître aux Romains, 12, 9)59. À l’époque moderne, le compagnonnage continue d’utiliser le vocabulaire de la fraternité. À la fin de l’Ancien Régime et surtout pendant la Révolution française, c’est l’ensemble du corps social qui est pensé comme une fratrie. Les deux ordres de la société, trop longtemps privilégiés, sont les aînés. Le Tiers-État, le laissé-pour-compte, c’est l’ensemble des cadets. Dès lors, le roi, père de la patrie, devient le symbole de la monarchie absolue et de l’Ancien Régime. Lorsqu’il est décapité, un rêve de société fraternelle, dont les membres seraient unis seulement par des liens horizontaux, souffle sur la France et bientôt sur toute l’Europe. Dans l’imagerie politique de la Révolution, les représentations des corps humains ou des figures insistent sur ces nouveaux rapports de famille fondés sur la fraternité, offrant un contre-modèle à la famille patriarcale traditionnelle que les Révolutionnaires ont symboliquement tuée en détruisant les corps du roi et de la reine60. Ainsi, Hercule jeune, mis en avant comme symbole du peuple, s’apparente davantage à un grand frère protecteur qu’à un père. La fraternité incarne un sentiment, une vertu, un devoir et un principe politique. Elle entretient des relations très étroites avec la liberté et l’égalité61. Reconnaissons cependant que dans le discours révolutionnaire qui vise à inventer un nouveau monde utopique, où les hommes, tous égaux comme des frères, ont remplacé le père, les sœurs n’ont guère leur place. Comme le constate Lynn Hunt, « les sœurs occupèrent une position équivoque dans le nouveau roman familial de la fraternité »62.

9Ce vent de fraternité se perpétue au cours des siècles suivants. Les francs-maçons s’appellent les « frères trois points » et les Poilus de 1914-1918, au sortir de la Grande Guerre, dans les associations d’anciens combattants, nostalgiques et meurtris, évoquent la « fraternité des tranchées ». Le langage de la germanité déborde donc largement son champ d’application initial, jusqu’à occuper aujourd’hui les frontons de nos mairies. Lien idéal et idyllique, il s’étend à d’autres formes de liens, toujours très positifs.

Solidarités, sentiments, affections

  • 63 Bannon 1997.
  • 64 Morin 2007.
  • 65 Réal 2001 ; Surget 2010.
  • 66 Blandeau 2007.
  • 67 Certin 2008 ; Bellavitis 2008 : 150-153.
  • 68 Hidalgo 2010 ; Bras & Neven 2007b ; Kesztenbaum 2008 ; Rosental 1995.
  • 69 Rares pour l’époque médiévale. Voir cependant Ledwige 1984.
  • 70 Broomhall & Van Gent 2009.
  • 71 Barbagli 2000 [1984] : 273-324, chapitre VI : Deferenza, distacco e intimità nelle relazioni famili (...)
  • 72 Voir article B. Borello, ce volume.
  • 73 Borello 2008, 2009 et 2010.

10La valorisation du lien fraternel et sa forte présence démographique dans les sociétés anciennes expliquent en partie la grande solidarité entre frères et sœurs et l’intérêt que les historiens ont porté à ce thème. De nombreux mythes fondateurs, le droit et la littérature antiques valorisent la pietas fraternelle63. Les tragédies grecques leur font toujours une grande place64. L’étude des textes hagiographiques médiévaux (récits de miracles ou vitae) permet de montrer les connivences fraternelles en enfance ou à l’âge adulte. Les chroniques médiévales sont également fréquemment le lieu de mises en scènes de fortes entraides et de solidarités, surtout entre frères65. Dans les textes anglais médiévaux, les mots brother et sister sont souvent utilisés pour exprimer l’amitié, la proximité et la connivence66. L’entraide fraternelle dans l’histoire se mesure encore à la fréquence des frérèches, communautés de biens et parfois de vie commune, entre des frères, souvent mariés, et, plus rarement, des sœurs, qui, après la mort de leur père, prolongent l’indivision du domaine et exploitent ensemble la terre. Dans le monde du commerce à la fin du Moyen Âge, les fratries (de frères) jouent également toujours un rôle essentiel, même si parfois les cadets acceptent mal d’être dirigés par leur aîné67. Les solidarités fraternelles ont également été beaucoup étudiées en contexte de migrations pour les époques moderne et contemporaine68. Au cours de ces périodes, la force des solidarités adelphiques se manifeste dans les correspondances69 ou les journaux intimes. Des études récentes ont été menées sur le langage des émotions au xvie siècle70. En étudiant les termes d’adresse au sein des correspondances familiales, en particulier des frères Leopardi au début du xixe siècle, Marzio Barbagli a le premier, dès 1984, mis à jour les degrés d’intimité entre frères et sœurs71. Benedetta Borello a insisté pour sa part, dans ce dossier de Clio72 et ailleurs73, sur la richesse des sources épistolaires de l’aristocratie romaine et siennoise des xviiie et xixe siècles pour l’étude des relations adelphiques, en particulier pour étudier les sentiments (mais aussi les rancœurs) qui peuvent naître des écarts entre les attentes liées à la force de la notion de fraternité et la réalité.

La relation entre un frère et une sœur

11S’il est un lien de solidarité et d’affection rarement démenti, c’est bien celui qui se noue entre un frère et une sœur. Comme le rappelle Raymond Jamous, ce lien possède

  • 74 Jamous 1991 : 225.

cette caractéristique majeure au niveau de la parenté d’être à la fois une relation de l’identité et une relation de la différence absolue, alors que la relation entre germains de même sexe n’a que la première caractéristique et celle entre mari et femme la seconde74.

  • 75 Barbichon 1994.
  • 76 Hamm 1992.

12Dans les systèmes de parenté, il s’agit d’une relation centrale, toujours très positive. Devant assumer une fonction sociale distincte, le frère et la sœur entrent rarement en concurrence. Ce lien, souvent passionnel, traverse l’histoire et se décline sous des formes différentes en fonction des époques et du type de documentation. Dans les tragédies antiques, Antigone se sacrifie pour donner une sépulture à son frère. Dans les contes et la littérature orale75 (Hänsel et Gretel par exemple) la sœur est très souvent une figure salvatrice, occupant le rôle le plus actif de l’histoire, subissant maintes épreuves pour sauver son ou ses frères. Durant l’époque médiévale et moderne, on retrouve souvent le thème de la sœur du moine : un moine cherche à préserver la relation entretenue avec sa sœur, en lui offrant une règle ou en lui donnant des conseils de vie, qu’elle soit elle aussi entrée en religion ou qu’elle soit restée dans la vie laïque. Mais c’est surtout dans la littérature et les correspondances du xixe siècle que ce lien est très visible (car les femmes aussi tiennent désormais souvent la plume)76. Dès 1987, dans l’Histoire de la vie privée, Michelle Perrot constate :

  • 77 Perrot 1987 : 168.

Entre frères et sœurs, la différence de sexe crée un rapport complexe, quelque peu initiatique : la première forme des rapports à l’autre sexe. Profondément refoulés par les interdits religieux ou sociaux, ces rapports sont rarement sexuels, mais possiblement amoureux77.

  • 78 Berchet 1992 ; Houbre 1993.

13Les échanges épistolaires à l’époque romantique permettent en effet d’exprimer l’amour, la tendresse, des confidences, des choses qu’on ne dit nulle part ailleurs. Ils débutent à l’adolescence, étape décisive souvent marquée dans les milieux bourgeois du xixe siècle par une douloureuse séparation entre le frère et la sœur qui vient rompre la fusion adelphique de l’enfance : le garçon va au collège et la fille est placée au pensionnat et chacun poursuivra désormais séparément dans un monde non mixte sa propre trajectoire sociale. Dans leur correspondance ou leurs journaux intimes, le frère et la sœur se composent chacun un monde imaginaire qui prolonge les paradis adelphiques de l’enfance et de l’adolescence en empruntant un langage amoureux. Les « couples » frère-sœur romantiques sont célèbres : François-René et Lucile de Chateaubriand, Henri et Pauline Beyle, Honoré et Laure de Balzac, Edgar et Blanche Quinet, Maurice et Marie de Flavigny, Maurice et Eugénie de Guérin, Ernest et Henriette Renan, Gustave et Caroline Flaubert78. Cette expression exceptionnelle des sentiments fraternels est à penser dans le contexte littéraire du romantisme qui valorise les amours transgressives.

  • 79 Lavocat 2003.
  • 80 Hamm 1992 ; Bannour & Berthier 1992 ; Bouchenafa 2004 ; Malinowski 2006 ; Houbre 1997 : 138-146.
  • 81 Gille 2006.

14Le thème de l’inceste adelphique, fantasmé ou réel, a été un sujet très souvent abordé. On le trouve ainsi mis en scène dans le théâtre des xvie et xviie siècles79 et surtout dans la littérature du xixe80 et du XXe siècle (qu’on pense aux Enfants terribles de Cocteau81, à L’Homme sans qualités, roman inachevé de Robert Musil (1932), ou à l’œuvre de Marguerite Duras).

Gémellité masculine et féminine

  • 82 Dasen 2003.

15Le beau livre de Véronique Dasen étudie la gémellité en Grèce et à Rome à partir d’un corpus de documents très vastes (écrits, iconographie, archéologie) en n’oubliant jamais de faire une place aux jumelles82. Dans la mythologie antique, la relation entre deux frères jumeaux est à l’origine de nombreuses fondations. Elle est parfois maléfique mais s’avère bien plus souvent bénéfique : les jumeaux guérissent, protègent les hommes ou fondent des villes (Rémus et Romulus). C’est d’ailleurs souvent la nature (bonne ou mauvaise) du lien qu’ils entretiennent qui détermine la protection ou la malédiction des hommes. Les jumelles, en revanche, sont beaucoup moins présentes et leurs relations proposent rarement des récits élaborés.

  • 83 Bohler 1995.

16Dans la littérature médiévale, là encore, ce sont surtout les couples de frères qui dominent. Leur mise en scène (Valentin et Orson, Lovel et Marin dans Guillaume d’Angleterre, Brac et Lyon dans La Belle Hélaine de Constantinople, Florent et Octavien dans Octavien ou encore Jehan et Gérard dans Gillion de Trazegnies), comme l’a montré Danielle Bohler, est l’occasion pour les auteurs de réfléchir sur les thèmes de l’altérité et de l’identité83.

  • 84 Gutierrez & Houdaille 1983 ; Brunet, Bideau & Foroni 2004 ; Bideau & Brunet 2007.
  • 85 Gélis 1984 : 371-377.
  • 86 On remarque une tendance à la baisse des naissances multiples entre la fin du xviie siècle et la pr (...)

17Les spécialistes de démographie historique se sont également penchés sur l’évolution de la fréquence des naissances multiples, sans hélas poser des problématiques de genre84. Dans les époques anciennes, avoir « plusieurs enfants d’une même ventrée » entre souvent dans la catégorie du merveilleux ou du monstrueux car ce type de naissance rapproche l’être humain de l’animal85. À partir du xvie siècle, les registres paroissiaux permettent de mieux connaître la part et l’évolution86 des accouchements multiples : 1 pour 50 à 60 naissances environ. Mais on a constaté un sous-enregistrement des naissances gémellaires car lorsqu’un des deux jumeaux mourait avant le baptême, on ne déclarait bien souvent qu’une naissance. Il serait intéressant de savoir si ces phénomènes de sous-enregistrement sont différents selon le sexe du jumeau décédé.

  • 87 Voir, entre autres, les articles de la partie IV, « Du Romantisme à la modernité » de Godeau & Trou (...)

18Les jumeaux (bien plus que les jumelles) ont été eux aussi mis en scène dans la littérature des xixe et xxe siècles, comme en témoigne le célèbre couple, Jean et Paul (que seule leur mère parvient vraiment à distinguer et qu’on appelle Jean-Paul), des Météores de Michel Tournier (1975)87.

Rivalités et conflits entre aînés et cadets, entre aînées et cadettes

  • 88 Voir par exemple les articles de la partie I, « Fratries mythologiques » de Godeau & Troubetzkoy 20 (...)
  • 89 Leleu 2008.
  • 90 Voir désormais la synthèse de Zwilling 2010.
  • 91 Barc 1994 : 51.
  • 92 Une riche iconographie étudiée par Voyer 2010.

19Les grands mythes, parfois les mêmes qui mettent en scène de fortes affections et solidarités entre frères peuvent aussi donner à voir des conflits très violents comme en témoigne l’histoire de Rémus et Romulus. Les historiens antiquisants attirent l’attention sur les fortes tensions à l’œuvre dans les tragédies grecques, entre raison d’État et liens de sang, et en particulier liens fraternels. Dans la mythologie, comme dans la littérature orale, les contes ou les sources de la pratique, les inimitiés les plus fréquentes sont celles qui éclatent entre deux membres de la fratrie du même sexe. Entre les frères, elles prennent parfois des proportions démesurées pouvant se terminer par un fratricide88. Les chroniques médiévales abondent en querelles fraternelles qui débouchent sur des faides souvent très violentes, conflits qui peuvent avoir des répercussions sur l’ensemble de la parenté et dans le champ politique89. Les études historiques portant sur la Bible90 ont montré que, dans l’Ancien Testament, l’aîné est largement avantagé par rapport aux autres enfants : il reçoit une part double sur l’héritage paternel (Deutéronome, xxi, 15-17). Cependant, dans les histoires vétérotestamentaires, cet avantage est sans cesse bafoué et on assiste à un « acharnement suspect de l’histoire à contredire la loi »91 car Abel est préféré à Caïn92, Isaac à Ismaël, Jacob à Esaü, Moïse à Aaron. Dans la Bible, les sœurs sont certes bien moins nombreuses mais le phénomène d’inversion est également présent. Des deux filles de Laban, Jacob préfère Rachel la cadette à Léa l’aînée.

  • 93 Lett 2011, à paraître.
  • 94 Lett 2006.
  • 95 Voir, à titre d’exemple, Macé 2007 ; Janneau 2007 ; Bastress-Dukehart 2008.

20Dans les exempla et l’iconographie de la fin du Moyen Âge, qui reposent souvent sur un fondement scripturaire, les rivalités à l’intérieur des fratries provoquent aussi souvent une inversion, soit entre les frères, soit entre les sœurs. La fratrie et la sororie (unisexuées) sont le lieu par excellence de cette inversion car elles permettent de comparer de l’identique. Mais l’inversion n’affecte pas les mêmes domaines et n’intervient pas au même moment dans le cycle de vie. Ce qui dévalorise le premier-né des garçons est sa perfidie et son ingratitude à l’égard de son père au moment de recevoir l’héritage, comme en témoigne par exemple le succès du thème du pseudo-jugement de Salomon93. Chez les filles, l’aînée se discrédite par son imprudence et son orgueil au moment de contracter une union matrimoniale. En position idéale pour se marier, elle se fait dérober son droit d’aînesse, perd l’avantage de contracter une union matrimoniale avant sa sœur cadette94. Dans l’un et l’autre cas, c’est bien au moment où se joue leur avenir qu’aîné(e) et cadet(te) entrent en concurrence et s’affrontent, mais il faut bien admettre une différence radicale : pour les sœurs tout se joue au moment de leur mariage ou de la fin de leur union (comment récupérer la dot ?) ; pour les frères, au moment de la mort du père. En d’autres termes c’est l’alliance qui est centre des préoccupations des sœurs et la filiation au centre de celle des frères. Agnès Fine a montré plus haut (inutile donc d’y revenir) que la place des frères et sœurs à l’égard de la transmission et du patrimoine matériel et symbolique des parents est un des thèmes les plus étudiés en sciences sociales (particulièrement en histoire) et que le temps de l’héritage ou de l’attribution de la dot étaient des moments cruciaux pour saisir le lien fraternel, étudier les conflits au sein des fratries, très variables en fonction des systèmes d’héritage95.

21Les études historiques sur les liens entre frères et sœurs sont donc bien en plein développement. La place qu’occupe le genre peut paraître encore insuffisante mais il me semble qu’il s’agit d’une dimension qui s’est invitée dans ces études très tôt (début des années 1990 pour les specialists, surtout anglo-saxons, de la littérature et début des années 2000 pour les historiens), presque dès l’origine donc de ces travaux. C’est sans doute une des chances de l’historiographie des frères et sœurs que de connaître un développement tardif, à un moment où historiens et littéraires, s’interrogeant sur les liens adelphiques, ont intégré, pour beaucoup, les bons réflexes qui consistent à ne pas oublier le féminin et à réfléchir sur les régimes de genre.

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Bibliographie

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Notes

39 « Frères et sœurs du Moyen Âge à nos jours », colloque organisé par le CERHIO et le FRAMESPA, http://calenda.revues.org/nouvelle18312.html. L’appel à communications, lancé en novembre 2010, a rencontré un grand succès : 75 propositions ont été reçues, ce qui témoigne de l’intérêt des historiens aujourd’hui pour la question.

40 Certaines langues (l’italien par exemple) ne possède pas le mot « fratrie », terme qui, en français, est très récent : il apparaît dans le Petit Robert vers 1970.

41 À ma connaissance, le premier à avoir utilisé et défendu ce terme est Jacques Maître dans ses études sur Thérèse de Lisieux, Maître 1995 et 1999.

42 Pour un bilan historiographique récent sur les travaux des médiévistes, je me permets de renvoyer à Lett 2005. À ma connaissance, il n’en existe pas encore pour les autres périodes.

43 Ariès 1973 [1960].

44 Cette situation s’observe au moins jusqu’à la « révolution démographique », c’est-à-dire avant que l’Europe ne connaisse à la fois une baisse de la mortalité puis de la fécondité, phénomène qui, en France, s’amorce dès la fin du XVIIIe siècle.

45 Gouesse 1982.

46 Pour la Hollande du début du xxe siècle, voir Bras & Van Tilburg 2007.

47 Bannour & Berthier 1992.

48 Arru & Boesch Gajano 1993.

49 Lett 1997 : chapitre IX ; Réal 2001 : 476-504.

50 Lett 2001, 2003, 2004, 2006, 2008, 2009a, 2009b et 2008 (dir.).

51 Godeau & Troubetzkoy 2003.

52 Trévisi 2008.

53 Cassagnes-Brouquet & Yvernault 2007.

54 Miller & Yavneh 2006.

55 Sibling relations… 2010.

56 Bernard, Massol & Roulin 2010.

57 Pour la confusion et la hiérarchie entre fraternité biologique et fraternité spirituelle, voir le cas de Bernard de Clairvaux étudié par Maillet 2008.

58 Fine 1994 : 126 ; voir, plus généralement, sur la « fraternité » entre compères le chapitre iv, « L’amitié entre compères : la fraternité pour modèle » : 127-163.

59 Vincent 1994.

60 Hunt 1995, chapitre 2 « La bande des frères » : 69-104.

61 David 1987.

62 Hunt 1995 : 96.

63 Bannon 1997.

64 Morin 2007.

65 Réal 2001 ; Surget 2010.

66 Blandeau 2007.

67 Certin 2008 ; Bellavitis 2008 : 150-153.

68 Hidalgo 2010 ; Bras & Neven 2007b ; Kesztenbaum 2008 ; Rosental 1995.

69 Rares pour l’époque médiévale. Voir cependant Ledwige 1984.

70 Broomhall & Van Gent 2009.

71 Barbagli 2000 [1984] : 273-324, chapitre VI : Deferenza, distacco e intimità nelle relazioni familiari.

72 Voir article B. Borello, ce volume.

73 Borello 2008, 2009 et 2010.

74 Jamous 1991 : 225.

75 Barbichon 1994.

76 Hamm 1992.

77 Perrot 1987 : 168.

78 Berchet 1992 ; Houbre 1993.

79 Lavocat 2003.

80 Hamm 1992 ; Bannour & Berthier 1992 ; Bouchenafa 2004 ; Malinowski 2006 ; Houbre 1997 : 138-146.

81 Gille 2006.

82 Dasen 2003.

83 Bohler 1995.

84 Gutierrez & Houdaille 1983 ; Brunet, Bideau & Foroni 2004 ; Bideau & Brunet 2007.

85 Gélis 1984 : 371-377.

86 On remarque une tendance à la baisse des naissances multiples entre la fin du xviie siècle et la première moitié du xixe en corrélation avec la diminution de la fécondité des femmes et des naissances après 37 ans. Puis il semble que les années 1860-1960 connaissent une certaine stabilité de la fréquence des naissances gémellaires (Bideau & Brunet 2007) avant, on le sait, sous l’effet de la multiplication des FIV, de se multiplier après 1980. En France, le nombre d’enfants nés de grossesses multiples étaient de 21 000 en 1995. En 2001, il était de 33 000, ce qui représente une augmentation de 57%.

87 Voir, entre autres, les articles de la partie IV, « Du Romantisme à la modernité » de Godeau & Troubetzkoy 2003 : 200-260.

88 Voir par exemple les articles de la partie I, « Fratries mythologiques » de Godeau & Troubetzkoy 2003 : 19-65.

89 Leleu 2008.

90 Voir désormais la synthèse de Zwilling 2010.

91 Barc 1994 : 51.

92 Une riche iconographie étudiée par Voyer 2010.

93 Lett 2011, à paraître.

94 Lett 2006.

95 Voir, à titre d’exemple, Macé 2007 ; Janneau 2007 ; Bastress-Dukehart 2008.

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Pour citer cet article

Référence papier

Didier Lett, « L’histoire des frères et des sœurs »Clio, 34 | 2011, 182-202.

Référence électronique

Didier Lett, « L’histoire des frères et des sœurs »Clio [En ligne], 34 | 2011, mis en ligne le 31 décembre 2013, consulté le 28 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/clio/10308 ; DOI : https://doi.org/10.4000/clio.10308

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Auteur

Didier Lett

Didier Lett est professeur d’histoire médiévale à l’Université Denis-Diderot (Paris 7). Spécialiste de l’enfance, de la famille, de la parenté, du genre et de la société des Marches (Italie) à la fin du Moyen Âge, il a publié dernièrement Un procès de canonisation au Moyen Âge. Essai d’histoire sociale. Nicolas de Tolentino, 1325, Paris, Presses Universitaires de France (Le Nœud Gordien), 2008 et Frères et sœurs. Histoire d’un lien, Paris, Payot, 2009. didier.lett@wanadoo.fr

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