2. — Aménagement de l'aire du piller de· Rhodlene

par Didier Laroche

L'École française a commencé, après accord des autorités grecques, le réaménagement de la zone fouillée autour du pilier des Rhodiens. Les travaux effectués (fig. 13) en 1992 concernent la base, récemment identifiée, de l'Apollon de Salamine et la base du trépied des Crotoniates (anciennement «base du trépied de Platées»). Dimitris Korytos, contremaître de l'École française, a dirigé les travaux. La remise en place de la fondation rhodienne, qui devrait se poursuivre, sera évoquée dans une chronique ultérieure.

Les travaux concernant la base des Crotoniates n'auraient pas été possibles sans la généreuse contribution de la fondation A. G. Leventis de Chypre, ni sans le concours de Vassos Karageorghis et de Son Excellence l'ambassadeur A. G. Exarchos qui la représente à Athènes.

A. Base de l'Apollon de Salamine

La restitution de ce monument, pratiquement complet, a été publiée**, nous n'y reviendrons pas. L'intérêt d'une recomposition de la base était double :

— présenter un monument important de l'histoire de la Grèce au ve siècle ;

— remettre en place la pierre portant la signature de Théopropos d'Égine, trouvée à proximité, mais malencontreusement replacée dans les années 70 à l'entrée de la Voie sacrée, sur la base du taureau de Corcyre.

La seule incertitude à propos de cette offrande concernait son emplacement exact. La fondation ayant été trouvée disloquée, nous avons dû recourir au lieu de trouvaille des blocs ainsi qu'au texte de Pausanias (X 14, 5). Ces données se recoupent et indiquent une localisation juste au Nord du Monument des Tarentins. L'existence d'une voie reliant la porte SD 401 et la terrasse du Temple suggère un emplacement voisin de la fondation SD 410. Nous avons replacé le monument au Nord-Est de cette fondation, à une hauteur compatible avec le niveau de sol probable dans ce secteur (flg. 14). La reconstruction n'a nécessité aucun complément moderne ; de plus, l'absence de liaisonnement entre les blocs confère à ce remontage une réversibilité complète.

Il est prévu de remblayer en amont le monument jusqu'au niveau de sol antique, afin d'en donner une perception proche de son état initial. Le rapprochement matériel des deux fragments qui subsistent de l'énorme bloc qui portait la statue permet d'apprécier un effet de polychromie : la moitié inférieure de cette plinthe a une couleur rosée qui contraste avec le gris clair de la partie haute.

B. La base des Crotoniates et la fondation SD 406

La base recomposée en 1902 sur la fondation SD 408, et qui était connue comme celle du Trépied de Platées, a été récemment identifiée comme étant celle d'un trépied monumental offert par les Crotoniates, grâce au rapprochement avec les fragments d'une assise moulurée en marbre portant une dédicace crotoniate Μ. Le démontage opéré en mai 1991 a permis d'écarter de la reconstruction les blocs étrangers à cette base (blocs de

A. Base de l'Apollon de Salamine

B. La base des Crotoniates et la fondation SD 406