JEAN-PIERRE OLIVIER 371

LINEAIRE B *8S = α4

M. Lejeune (l) vient de rouvrir le dossier du syllabogramme *85, en mettant à l'épreuve la valeur phonétique au proposée indépendamment, voici quelques années, par M. D. Petrusevski et H. D. Ephron (2). L'essai, conclut l'auteur au terme d'une analyse philologique vaste et détaillée, « doit être considéré comme satisfaisant ». Personnellement, je suis tout disposé à le suivre sur ce terrain.

Ce que je me propose d'apporter ici, c'est la possibilité d'une confirmation d'ordre purement épigraphique, non pas de cette valeur au dans sa totalité, mais du fait qu'il existe une chance pour qu'il convienne bien de chercher une valeur a pour le premier élément du syllabogramme *85.

On connaît le rôle qu'ont joué dans le déchiffrement du linéaire Β certaines des corrections apportées par les scribes à leur texte, lorsqu'étaient lisibles simultanément les états premier et définitif de ce texte.

Pour ne prendre qu'un exemple classique, l'effacement du qo de az-li- jo-qo en PY En 74.3 et son remplacement par un qe avaient permis à Ventris de placer le qe et le qo sur une même ligne horizontale de sa « grille » (les deux signes étant supposés comprendre la même consonne et une voyelle différente).

D'une façon similaire, si la valeur de certains « doublets » peut être tirée d'alternances observées entre deux formes d'un même mot (ainsi pour ra3, e-ra-wo alternant avec e-ra3-wo, pour a2, pa-we-a alternant avec pa-we-a2), elle peut l'être également du remplacement par le scribe, à la suite d'un repentir, d'un syllabogramme « simple » par un autre « spécialisé » (ainsi, en Ρ Y Ta 709.1 le ra3 de pi-je-raz se superpose à un ra effacé et en KN V 118+7561 le o2 de a2-ke-te-re remplace un a du premier jet (3)).