UN NOUVEAU DOCUMENT EN LINÉAIRE A AU PALAIS DE MALIA
A la mémoire de Jean Deshayes
Le document que nous publions aujourd'hui1 provient d'un des sondages faits l'été dernier dans le cadre des campagnes destinées à clarifier la chronologie et à établir la succession des phases architecturales de l'édifice2. Malgré un dégagement pratiquement terminé en 1929, aux dires mêmes du principal fouilleur3, la date de la première construction palatiale à Malia restait mal déterminée et l'évolution architecturale imprécise. F. Chapouthier et P. Demargne se sont successivement attachés à explorer cet aspect délicat d'un ensemble aussi complexe, avec des résultats parfois spectaculaires, telle la découverte des épées d'apparat au-dessous du quartier III, mais ne sont pas parvenus à donner une idée claire des phases les plus anciennes de l'édifice palatial4. Il était donc indispensable de reprendre l'étude stratigraphique sans laquelle l'architecture actuellement visible ne peut se comprendre, pour que paraisse enfin le volume de synthèse auquel Ghapouthier s'était consacré sans pouvoir le mener à bien5.
(1) Cet article paraît sous une triple signature : la présentation du document, l'analyse stratigraphique et la conclusion d'ensemble sont dus à O. P. ; l'étude épigraphique et paléographique à J.-P. O. ; enfin l'étude des idéogrammes archéologiques à F. V. Chacun des collaborateurs est responsable des développements qu'il a rédigés, mais des échanges suivis ont permis d'harmoniser autant que possible la présentation d'ensemble. Je tiens personnellement à remercier M. St. Alexiou, ancien éphore des Antiquités de Crète et ancien directeur du musée archéologique d'Iraklion, d'avoir montré, cette fois encore, tout son intérêt pour les sondages entrepris et d'avoir examiné avec moi, dès sa découverte, certains des problèmes posés par la barre inscrite (O. P.). (2) Cf. P. Demargne et autres, Mallia. Plan du site, plans du palais, indices (ÉtCrét XIX, 1974), p. 2 et n. 1. (3) BCH 53 (1929), Chron., p. 525. A cette date, cependant, il restait encore à déblayer la cour centrale, à dégager plus complètement les « citernes » et la façade nord, enfin à vider la cour ouest, ce qui ne fut terminé qu'en 1960. (4) Des discussions ont ainsi pu s'instaurer {e.g. K. Branigan, Copper and Bronze Working in Early Bronze Age Crète [SIMA XIX, 1968], p. 64) qui tentent de recomposer dans l'abstrait une stratigraphie illusoire à partir des trouvailles elles-mêmes. (5) Ce volume de synthèse, préparé par O. P., comportera plusieurs parties dont une description entièrement renouvelée des ruines existantes, une étude des sondages effectués, une publication de la céramique et des objets encore inédits ; J.-P. O. est chargé de la publication des « marques de maçon » et d'un nouvel examen de la documentation épigraphique.
