CONVENTION MILITAIRE
ENTRE LES CAVALIERS D'ORCHOMÈNE
ET CEUX DE CHÉRONÉE*
La Béotie antique, tout comme la Thessalie, fut le pays du cheval. Les pâturages humides des rives du lac Copaïs et de la région de Tanagra — les monnaies en témoignent — étaient particulièrement favorables à l'élevage des chevaux qui ont contribué à la flatteuse réputation de la cavalerie militaire béotienne. Mais si l'on connaît dans ses grandes lignes l'organisation et la place de la cavalerie dans l'armée béotienne, bien des détails manquaient encore sur l'activité des cavaliers. Le document que nous publions ici vient heureusement combler un certain nombre de lacunes, et son intérêt est d'autant plus grand qu'il appartient à une époque troublée pour laquelle la documentation était jusqu'à présent particulièrement pauvre.
Cippe de calcaire blanc, retaillé au bas, actuellement déposé sous une arcade du cloître du couvent de la Dormition à Skripou (Orchomène). Vu pour la première fois en 1970 devant l'église ; a probablement été découvert dans les ruines des bâtiments conventuels au cours de travaux d'aménagement exécutés autour de l'église de 1967 à 1969. Dimensions en cm : hauteur totale : 71 ; largeur : 30,5 ; épaisseur : 35,5 en haut, 37 au bas. En haut de la face inscrite, un bandeau haut de 2,5 est. en partie abîmé ; un grand éclat a emporté l'angle supérieur gauche de la face ; l'arête antérieure gauche est largement ébréchée ; le cippe a été retaillé au bas dans l'épaisseur sur une hauteur de 17 à 19 cm ; seul l'arrière est conservé. La face gauche est soigneusement travaillée ; la face postérieure est dégrossie ; à la face droite, le long de l'arête supérieure et de l'arête antérieure, bande polie large de 7 cm pour anathyrose ; le reste de la face est dégrossi. A la face supérieure, à 9 cm du bord antérieur, cavité pour crampon de scellement avec un bloc joint à droite et aujourd'hui perdu ; à la même face, à 9,5 du bord antérieur, évidement de 6,5 χ 6, profond de 0,5, avec un petit trou rond à chaque angle.
*Le cippe portant cette inscription a été remarqué en 1973 par P. Amandry, qui en a pris un estampage et des photographies (dont celle qui est publiée ici) et a obtenu pour nous, en 1974, de la Direction du Service archéologique, avec l'accord de l'Éphorie des antiquités de Béotie, l'autorisation de publier le texte. Si nous n'en avons pas donné aussi rapidement que prévu le commentaire annoncé dans le BCH de 1974, c'est parce que chacun de nous a été absorbé par ses propres occupations, si bien que le travail commun, amorcé dès le printemps 1976, n'a pu être mené à bonne fin que pendant l'hiver 1977/78. Entre temps P. Roesch a présenté des observations sur cette inscription à l'occasion d'une communication qui sera publiée dans les Actes du VIIe Congrès international d'Épigraphie qui s'est tenu à Constantza en septembre 1977.
