Couverture fascicule

William of Auvergne, The Trinity, or The First Principle [De trinitate, seu de primo principio]. Translated from the Latin by Roland J. Teske and Francis C. Wade. Introduction by Roland J. Teske

[compte-rendu]

Année 1991 82 pp. 362-363
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362 Comptes rendus

Philosophie du moyen âge

Un vol. 23 x 15 de vm-286 pp. Milwaukee, Marquette University Press, 1989.

Le principal intérêt philosophique du De Trinitate de Guillaume d'Auvergne réside sans doute dans ses sept premiers chapitres, où l'auteur expose les fondements métaphysiques de sa doctrine trinitaire. Dès la fin du siècle dernier, on a fait voir les remarquables parallèles que cette section métaphysique du De Trinitate présente avec la pensée de S. Thomas d'Aquin. En particulier, c'est la distinction thomiste dite «réelle» entre l'essence et l'existence qui semble vraiment annoncée par des passages comme celui-ci :

Quoniam autem ens possibile non est ens per essentiam, tune ipsum et eius esse, quod non est ei per essentiam, duo sunt rêvera, et alterum accidit alteri, nec cadit in rationem vel quidditatem ipsius (cap. 7, pp. 43/4, 11. 66-68 dans l'éd. Bruno Switalski).

C'est Etienne Gilson qui est le premier à avoir attiré l'attention sur la décevante ambiguïté de ces formules, pourtant si claires en apparence1. Car l'enseignement du De Trinitate n'est-il pas contredit par ce passage du De universo (Ia-Iae, cap. 3) où le même Guillaume d'Auvergne dit que Y esse et Yessentia sont séparables, saltern intellectu, «au moins par la pensée»? Gilson lui-même résolvait cette difficulté en soulignant les différences entre la distinction réelle de Guillaume et celle de S. Thomas: tandis que pour ce dernier il s'agit de distinguer deux éléments vraiment distincts dans chaque étant composé, Guillaume, lui, vise par sa distinction le fait que l'essence et l'existence sont rêvera duo, en tant que l'essence n'avait pas d'existence avant d'être créée. Mais, après la création, Y esse et Yessentia ne restent distincts que conceptuel- lement.

Dans l'introduction du Père Roland J. Teske, cette clarification, bien que fondamentale pour la compréhension de la métaphysique du théologien auvergnat, se trouve reléguée dans deux notes très brèves. De plus, notre introducteur ne juge pas davantage nécessaire de prendre parti pour ou contre l'interprétation gilsonienne, ce qui laisse toute cette question dans le vague. Malheureusement, cet exemple est caracté-

1 Voir «La notion d'existence chez Guillaume d'Auvergne», Archives d'Histoire Doctrinale et Littéraire du Moyen Âge, 21 (1946), pp. 55-91.

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