1976] MALLiA 833
M ALLIA
Prospection géophysique
par Jean-Paul Rudant et Jean-Paul Thalmann
Une campagne de mesures électriques a été effectuée sur le site de Mallia du 18 juillet au 5 août 19751. Il s'agissait de préciser la disposition probable des vestiges à proximité de quartiers déjà reconnus par la fouille et notamment de tenter de déterminer la limite des constructions pouvant se rattacher au quartier Mu, dans une zone dont l'exploration doit être reprise prochainement.
On a retenu la méthode de prospection électrique tant à cause de la nature des vestiges à mettre en évidence (constructions en pierre) que pour la légèreté du matériel et sa facilité de mise en œuvre, malgré la lenteur relative du procédé2.
L'appareil utilisé est un résistivimètre Gossen, alimenté par six piles de 1,5 v.
On a choisi, pour les relevés d'ensemble, une maille de mesure assez large, destinée à ne mettre en évidence que les anomalies électriques principales. Écartement des profils de mesure : 4 m, distance a entre les électrodes du quadripole Wenner : 2 m ; dans tous les cas, les électrodes sont disposées longitudinalement sur le profil et le pas de la mesure est égal à la distance a entre les électrodes. Dans ces conditions, la profondeur de pénétration est d'environ 1,50 m et la carte électrique devrait permettre de reconnaître, non le tracé de murs individuels, mais l'implantation et l'orientation des bâtiments enfouis. Sur certaines anomalies mises en évidence par cette première série de mesures, on a effectué quelques relevés de détail en réduisant à un mètre l'écartement des électrodes et la distance entre les profils.
Outre une vingtaine de sondages électriques pratiqués en divers points du site antique, la prospection a porté sur deux zones : un champ situé entre le sanctuaire MM II et la route d'accès au site, les abords Ν et NE du quartier Mu.
1. Relevé à proximité du sanctuaire MM II.
Dans un terrain3 situé entre le petit sanctuaire MM II fouillé en 1964-654 et les construction à Γ Ο du palais, on a effectué une prospection limitée (100 mesures, réparties sur huit profils orientés NNE-SSO ; surface couverte : 600 m2 environ).
(1) La mise en œuvre de méthodes de prospection géophysique dans le cadre des travaux de l'École était acquise dès 1974, sous la direction technique et avec la collaboration d'Albert Hesse (Centre de Recherches Géophysiques, CNRS, Garchy). Une brève campagne d'expérimentation était alors menée aux Thermopyles, avec l'accord de la Direction des Antiquités. A. Hesse nous a constamment guidés de ses conseils et a bien voulu relire le texte de cet article. M. St. Alexiou, éphore des Antiquités, nous a libéralement accordé toutes facilités de travail sur le site de Mallia. Nous les en remercions très vivement. (2) Sur la méthode, en général, cf. A. Hesse, Prospections géophysiques à faible profondeur, applications à V archéologie, Paris, 1966, p. 2-22. Sur le caractère particulièrement adapté des mesures de résistivité à la reconnaissance de constructions en pierre dans des conditions climatiques analogues à celles de la Grèce, cf. Paléorient 1 (1973), p. 14-20. (3) Plan topographique, quart NO du carré H7. (4) BCH 90 (1966), p. 514-551.
