SIGER DE BRABANT
D'APRÈS SES ŒUVRES INEDITES
Sous ce titre emprunté à un ouvrage qui paraîtra prochainement dans la Collection Les philosophes Belges, nous voudrions, après avoir rappelé les principaux travaux consacrés jusqu'à ce jour au maître brabançon, indiquer l'immense travail d'édition qui s'impose depuis la récente découverte de ses œuvres principales, nous arrêter ensuite à l'une d'entre elles — le Commentaire au Traité de l'Ame — pour en souligner quelques caractéristiques, poser enfin les problèmes historiques que suscitent encore aujourd'hui sa carrière et ses écrits et montrer du même coup l'intérêt grandissant qu'éveille le mouvement « averroïste» au grand siècle de la scolastique.
Simple état de la question, par conséquent ; simple introduction aux divers problèmes que nous essayerons de résoudre ailleurs.
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Le nom de Siger de Brabant évoque celui du P. Man- donnet à qui le maître averroïste doit sa première biographie et l'édition d'une partie notable de ses œuvres. Paru pour la première fois en 1899, couronné par l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres de Paris, développé et remanié dans la seconde édition1), le livre du P.Mandonnet,
1) En deux volumes, les vpl. VI et VII des Philosophes Belges; Louvain, Institut supérieur de Philosophie, 1908 et 191 1.