Réponse de Henry Duméry à René Virgoulay

Sur la métaphysique de Maurice Blondel

Apprenant par la lecture de notre ouvrage {Penser l'être de V action, p. 335 note) que Henry Duméry avait été sollicité pour la préparation de l'article de 1947, je l'ai interrogé sur ce point. Il m'a répondu qu'il n'en avait gardé aucun souvenir et que, s'il était intervenu, c'était seulement pour des questions de forme. Il ajoutait: «J'ai l'impression que l'article de 1947 est réellement de Blondel. Car j'aurais été incapable de concevoir et d'argumenter un exposé aussi doctrinal». Quant à l'interprétation du texte lui-même, il n'a pu répondre alors, ne l'ayant pas sous la main. Mais, au retour de Louvain, je trouve cette réponse en date du 8 avril 2000. Vivement déçu de n'avoir pu en faire état, j'ai obtenu l'autorisation de la publier, en signalant son caractère improvisé dans le cadre d'une correspondance privée. Dès l'ouverture de notre colloque, le 10 avril dernier, Claude Troisfontaines nous rappelait la place tenue par H. Duméry dans l'interprétation de la pensée blondélienne. Il serait regrettable que sa discrétion l'éloigné aujourd'hui dans le passé au regard des jeunes générations. Nous lui sommes vivement reconnaissant d'avoir bien voulu nous livrer son témoignage sur le «dernier» Blondel et sa lecture, si originale, de l'article de 1947.

René Virgoulay

Paris, le 8 avril 2000 Cher ami,

J'ai pu remettre la main sur l'article. Trop tard, hélas!

En 1893, Blondel appelle métaphysique l'ensemble des «idées métaphysiques» (relatives à la conception des choses ou de la destinée), également l'ensemble des «idées régulatrices» de l'action.

Cette métaphysique est dite «subjective» parce qu'elle se borne à étudier le phénomène de l'action, la série des conditions auxquelles doit