Elsevier

Médecine & Droit

Volume 2015, Issue 132, May–June 2015, Pages 53-62
Médecine & Droit

Exercice professionnel
L’évolution du contrôle des recommandations de bonnes pratiquesThe evolution of control for good practice guidelines

https://doi.org/10.1016/j.meddro.2015.03.001Get rights and content

Résumé

Par une décision du 23 décembre 2014, le Conseil d’État a annulé la recommandation « autisme et autres troubles envahissants du développement » élaborée conjointement par la Haute Autorité de santé (HAS) et l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ANESM). Cette annulation, fondée sur un motif de procédure, plus précisément un manquement aux règles de consultation préalable, s’inscrit dans une évolution plus vaste de ces dix dernières années marquée par un enrichissement du contrôle juridictionnel des recommandations de bonnes pratiques. Outre qu’elle apporte certaines précisions nouvelles, cette décision est l’occasion de revenir sur cette évolution, qui concerne tant l’ouverture du recours contre les recommandations que l’étendue du contrôle opéré par le juge administratif.

Abstract

By a decision of the 23rd of December 2014, the administrative judge (Conseil d’État) quashed the good practice guideline “Autism and other pervasive developmental disorders”, jointly developed by the National Authority for Health (HAS) and the National Agency of medical and social institution's Evaluation and Quality (ANESM). That invalidation, based on procedural grounds, is part of a broader trend of the last decade marked by the improvement of judicial inspection of good practice guidelines. As well as providing some new details, this decision gives an opportunity to examine this evolution, which affects both the opening of the appeal against the recommendations, and the scope of review by the administrative judge.

Section snippets

La reconnaissance du possible contrôle des recommandations

D’apparition relativement récente, l’ouverture du recours pour excès de pouvoir contre les recommandations s’est faite progressivement (A). Elle apparaît néanmoins amplement justifiée, notamment au regard des effets que produisent ces actes d’une nature particulière (B).

Du contrôle de la procédure d’élaboration au contrôle du contenu de la recommandation

Si l’hypothèse d’un contrôle de la procédure d’élaboration de la recommandation semblait ne pas devoir poser de difficulté majeure (A), celle d’un contrôle par le juge du contenu de celle-ci apparaissait en revanche moins évidente, notamment en raison du caractère technique de la matière. Envisageant cette question dans son commentaire de la décision Formindep, Mme Moquet-Anger affirmait : « Si la juridiction administrative souhaite procéder à un tel contrôle [interne], elle devra s’entourer

Conclusion

En définitive, l’appréhension par le juge des recommandations de bonnes pratiques emporte des implications sur au moins trois plans. Dans le champ sanitaire, tout d’abord, elle permet un renforcement des garanties des personnes impliquées par les recommandations, à la fois les professionnels65

References (0)

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