Abstract
Une approche philosophique de la prière à des fins politiques est possible dans le cas où les deux substantifs sont mis en relais inconditionnel. Le premier élément responsable de cette filature des liens c’est la présence de l’autre. Prier et faire de la politique sont deux activités humaines trop humaines qui exigent l’ouverture à l’autre, pour l’autre comme pour l’édification de sa propre identité individuelle et collective. Comme les rites et les cultes, la liturgie, notamment la prière collective, a un effet thérapeutique, et pédagogique, disons didactique et sociopolitique. Elle calme les esprits, la volonté, apaise l’angoisse et solidifie les liens sociaux. L'Eglise, par exemple, est née du rassemblement du peuple de Dieu en prière et c'est dans son sein que toute célébration liturgique trouve perpétuellement son accomplissement aussi bien que sa régénération dans l’invocation du nom du Christ-Vérité, Rédempteur, Fondateur, Roi et Prêtre. La présente étude sur « Vérité et Royauté » focalise l’attention sur l’essence même du politique qui se nourrit du religieux tout en lui fournissant gloire, pouvoir et moyens d’existence.