Abstract
Résumé Lors d’un procès, les questions introductives en début d’interrogatoire peuvent aider non seulement à mettre le témoin à l’aise, mais également à le personnaliser, c’est-à-dire de le présenter sous un jour particulier, ce qui peut jouer sur sa crédibilité et l’empathie du décideur à son endroit. Cet article vise à mettre en évidence les mécanismes discursifs sous-jacents à ce processus et à illustrer empiriquement comment les réponses aux questions introductives y participent. À l’aide de l’approche ventriloque de la communication, un extrait du témoignage d’un ex-maire de la ville de Montréal à la Commission Charbonneau est analysé en profondeur. L’analyse que nous proposons contribue à mieux comprendre ce qui se joue lors d’un témoignage, celui-ci devenant, selon notre perspective, ce lieu constamment disloqué dans lequel plusieurs figures se mettent à littéralement faire des choses et dire des choses afin qu’un témoin gagne ou perde la faveur du décideur.