Quand c?est l?intension qui compte: Opacité référentielle et intentionalité
Abstract
Ce sont, on le sait, globalement les mêmes questions philosophiques qui sont à l?origine, d?une part, de la thèse de l?intentionalité des phénomènes psychiques formulée dans l?école de Franz Brentano et, d?autre part, de la thèse de l?inten s ionalité de certaines expressions linguistiques développée dans l?école de Gottlob Frege. Dans les deux cas, il s?agit de rendre compte de la capacité qu?ont les actes mentaux et les signes linguistiques de « se rapporter à » ou de « viser » ( meinen ) des contenus sémantiques, lesquels doivent par ailleurs être distingués des objets réels qui peuvent éventuellement les exemplifier. C?est notamment contre le psychologisme des théories modernes ? singulièrement empiristes ? de la représentation et de la signification que s?est manifesté de manière très nette au xix e siècle le souci de démêler, dans le phénomène de la représentation comme dans celui de la signification, ce qui relève du vécu ou de l?acte psychique subjectif et ce qui relève de son contenu « objectif » ou du moins intersubjectif, partageable. Là où les empiristes britanniques concevaient l?idée de Socrate, l?idée de Dieu, l?idée du triangle ou l?idée de la causalité comme autant d?objets mentaux régulièrement présents dans l?esprit humain et soumis à ses mécanismes naturels, il s?agit désormais de distinguer les éventuels véhicules psychique s de ces idées de