Abstract
L’enjeu de cet article ne concerne pas les thèses sociniennes pour elles-mêmes, mais l’usage qui est fait de la référence au socinianisme dans les controverses théologiques en France au XVIIe siècle. Cet usage est essentiellement polémique, il sert avant tout à discréditer l’adversaire. L’erreur du socinianisme ne réside en fait plus dans ses thèses christologiques, mais dans son rationalisme indu appliqué à la lecture de la Bible. Cette question devient centrale en contribuant à réaménager les frontières confessionnelles. La lettre biblique, plus que la nature du Christ, devient la question sensible des oppositions religieuses à la fin du Grand Siècle