Le sens et la portée de l’ecclésiologie doivent se comprendre dans le cadre de la théologie dogmatique. L’Église est à la fois sujet et objet de la théologie. D’une part, elle est le lieu où la théologie se fait en déployant la foi apostolique; de l’autre, l’Église est objet de la réflexion théologique lorsque les chrétiens tentent de définir sa nature et sa place dans le dessein de Dieu. L’exemple de la relation entre christologie, pneumatologie et ecclésiologie permet de montrer (...) que le credo de l’Église contient une ecclésiologie implicite. Lorsque cette ecclésiologie devient explicite, la question de l’action de l’Esprit saint dans l’Église conduit la recherche théologique à comprendre la communauté chrétienne comme étant à la fois Creatura Verbi et Creatura Spiritus sancti. (shrink)

L’Assemblée Générale de l’Association des Publications de la Faculté de théologie catholique de Strasbourg, en sa séance du 26 juin 2008, a élu notre collègue Françoise Vinel rédactrice en chef de la Revue des Sciences Religieuses. Elle assurait jusqu’à présent le précieux service des échanges et recensions. Qu’elle soit vivement remerciée d’avoir accepté une importante mission, qui représente aussi une lourde charge. Elle succède à Yves Labbé. Tous ceux qui apprécient la Revue savent ce qu’e..

La polémique qui a suivi le discours du pape Benoît XVI à Ratisbonne, le 12 septembre 2006, a porté non sur le thème lui-même qu’il abordait, à savoir la nécessité d’un dialogue de la foi et de la raison, mais sur l’exemple qu’il a choisi pour illustrer son propos. L’exemple choisi pour illustrer le propos, à savoir la citation d’un dialogue entre l’empereur byzantin chrétien Manuel II et un interlocuteur persan musulman en 1391, voulait dénoncer la violence que peut générer (...) une religion, en l’occurrence l’islam, qui ne se conforme pas à la raison. Malheureusement la polémique qui a éclaté au sujet de l’exemple a occulté le contenu du discours. Dans le débat, on n’a pas suffisamment pris en compte les éléments de contextualité ni de genre littéraire. Cette controverse révèle que le pape Benoît XVI privilégie un genre littéraire dans son ministère d’enseignement, qui est la conférence académique. Les exégètes de la parole pontificale doivent prendre en compte ce fait nouveau. (shrink)

Quel est le type de rationalité que peut revendiquer la théologie dans le champ des savoirs ? Pas seulement d’épistémologie, la question prend aujourd’hui une tournure nettement plus utilitaire : qu’est-ce qui justifie le fait que des institutions prestigieuses comme les universités entretiennent encore à grand frais des Facultés dont l’objet même est devenu culturellement marginal ? Craintes illusoires ? Les gestionnaires des universités d’inspiration chrétienne, comme il en existe dans mon pays, vous diront qu’elles ne sont pas dépourvues de (...) fondement. Les urgences en termes humains : là est l’enjeu. Nos sociétés se trouvent face à des défis inédits. La prise de conscience la plus récente est la catastrophe écologique qui nous menace. Et l’écologie n’est pas le seul défi. Nous vivons dans un monde d’inégalités terrifiantes, où sévissent de nombreux espaces de famine, où la violence semble incontrôlable, où les idéologies religieuses qu’on croyait mortes exercent encore des ravages. L’enjeu, ce n’est donc pas la survie d’institutions vénérables, ni même la qualification culturelle de notre digne corporation, mais l’avenir de la planète et de cette espèce de vivants très particulière, les humains. A moins d’être inconscient, le théologien qui essaie de faire son métier dans ce contexte ne peut que s’interroger sur la pertinence de son travail et sur la responsabilité qui est la sienne.What kind of rationality can theology claim in the field of knowledge? No longer solely epistemological, this question today takes on a decidedly more utilitarian turn: what might justify the fact that prestigious institutions such as universities still maintain at great cost departments the only object of which has become culturally marginal? Illusory fears? The administrators of universities of Christian inspiration, as we have in my country, will tell you that these questions are well founded. What is paramount is the urgency of the issues human being must face. Our societies have to cope with previously unheard of challenges, the most recent of which is the realization that we are facing the threat of an ecological catastrophe, and this is not the only one. We live in a world of terrifying inequalities, where many areas are plagued by famine, violence appears uncontrollable, and religious ideologies we thought long past still wreak havoc. What is at stake is thus not the survival of venerable institutions, nor even the cultural qualification of our worthy community of scholars, but the future of the planet and of this very particular species – human beings. Unless they insist on being oblivious to the situation, theologians trying to do their job in this context cannot help but question what the pertinence of their work might be and what their responsibility is. (shrink)

Une approche interdisciplinaire du concept de personne permet de mettre en évidence toutes les difficultés à le définir et la fragilité de ce qu’il veut embrasser intellectuellement. Mais « si la personne revient, écrit Paul Ricœur, c’est qu’elle est le meilleur candidat pour soutenir les combats juridiques, politiques et sociaux ». Or une réflexion responsable sur la personne ne peut pas ignorer la voix, même ténue, d’Emmanuel Mounier. Car bien qu’il soit un mouvement protéiforme, le personnalisme évoque, en France, immanquablement (...) le nom de ce penseur inclassable, et de sa revue Esprit. Le personnalisme de Mounier affirme le primat de la personne humaine sur les nécessités matérielles et sur les appareils collectifs qui soutiennent son développement, tout en la distinguant de l’individu en ce qu’elle est une conscience de l’être au monde, par la découverte de l’incarnation, par l’appel à s’approprier la singularité de son existence dans la recherche d’autrui, et par la constitution d’une communauté. Cet article mettra en valeur que le personnalisme de Mounier est d’essence chrétienne et se fonde dans une métaphysique de la relation, sans faire l’impasse sur les reproches, infondés, qu’on fait parfois à Mounier, d’avoir eu, dans sa critique du libéralisme et de la démocratie, des sympathies pour le fascisme. (shrink)

Le concept organisateur de ce que représente l'Ancien Testament pour Herder est tout entier contenu dans l'idée de poésie hébraïque. Aussi n'est il pas illégitime de considérer Herder comme théologien : la théologie herdérienne surgit notamment à travers les concepts de l'origine, du hiéroglyphe et de la Révélation, le mystère des origines pouvant être décrypté dans un monde déchiffrable. Ces éléments de « lecture » du monde se concentrent dans une conception originale de la Bible, lieu du poème par excellence, (...) la Bible se donne comme la manifestation de la poésie hébraïque, la plus ancienne, celle qui nous fait remonter à Dieu lui-même. Si le poète peut être considéré comme celui qui « enseigne la Révélation » c'est qu'il participe de l'œuvre de Dieu lui-même.Herder's organizing concept that represents the Old Testament is completely contained in the idea of Hebraic poetry. Consequently, is it not illegitimate to consider Herder also as a theologian: the Herderien theology basically arises through the concepts of the origin, of the hieroglyph, and of Revelation: the mystery of the origins able to be deciphered in a decipherable world. These elements of “reading” the world are concentrated in an original conception of the Bible, the place of the poem where God speaks the language of men. Being the poem par excellence, the Bible offers itself as the manifestation of the most ancient Hebraic poetry, that which allows us to ascend to God Himself. If the poet can be considered as he who “teaches Revelation,” it is because he participates in the work of God Himself. (shrink)

L'intuition qui a conduit à cet ouvrage se fonde sur l'hylémorphisme que D.F. devine entre la forme littéraire de paires qui conjoignent le masculin et le féminin et l'expression d'une organisation du vivant, singulièrement la parité homme-femme, qu'elle exprime. Cela le conduit à une démarche thé­matique dont on connaît en exégèse et la difficulté et le caractère aléatoire, souvent stigmatisés par les exégètes. À la difficulté du sujet, à celle du point de vue adopté s'en ajoute une troisièm..

L’Église catholique n’est pas membre du Conseil Œcuménique des Églises (COE). Cela ne laisse d’étonner et semble difficile à comprendre pour qui ne connaît pas l’ecclésiologie catholique. Si les raisons théologiques pour lesquelles l’Église catholique, sollicitée, a fini par refuser l’adhésion au COE, peuvent s’expliquer, les circonstances historiques qui ont conduit au refus étaient moins connues jusqu’à présent. Voici que l’ouvrage de J. Grootaers vient combler une lacune. Les historiens de..

Beginning with the view that human consciousness is essentially embodied and that the way we consciously experience the world is structured by our bodily dynamics and surroundings, the book argues that emotions are a fundamental manifestation of our embodiment, and play a crucial role in self-consciousness, moral evaluation, and social cognition.

There is a tendency to take mounted dinosaur skeletons at face value, as the raw data on which the science of paleontology is founded. But the truth is that mounted dinosaur skeletons are substantially intention-dependent—they are artifacts. More importantly, I argue, they are also substantially imagination-dependent: their production is substantially causally reliant on preparators’ creative imaginations, and their proper reception is predicated on audiences’ recreative imaginations. My main goal here is to show that dinosaur skeletal mounts are plausible candidates for (...) art-status. But, what is more, I think they are artworks—specifically, sculptures. (shrink)

Translator's preface -- Introduction: The question of phenomenology -- Hyletic phenomenology and material phenomenology -- The phenomenological method -- Pathos-with reflections on Husserl's Fifth cartesian meditation -- For a phenomenology of community.

Philosophical suspicions about the place of shame in the psychology of the mature moral agent are in tension with the commonplace assumption that to call a person shameless purports to mark a fault, arguably a moral fault. I shift philosophical suspicions away from shame and toward its absence in the shameless by focusing attention on phenomena of shamelessness. In redirecting our attention, I clarify the nature of the failing to which ascriptions of shamelessness might refer and defend the thought that, (...) as an evasion of moral self-censure, shamelessness can be morally pernicious. Far from foregoing shame, I conclude, we should be mindful of its moral importance and unapologetic in its defense. (shrink)

Ce livre de Michel Freitag interpelle "tous ceux qui s'interrogent sur la place qu'ils tiennent ou le rôle qu'ils jouent dans l'aventure de l'Université contemporaine." (Georges Leroux, Spirale) Une des constantes des écrits contenus dans ce livre "réside dans la comparaison systématique que Michel Freitag établit entre les caractéristiques de la modernité et celles de la postmodernité et les conséquences de celle-ci sur le traitement des enjeux et des problèmes actuels." (Louis Guay, Anthropologie et société) "Dans une société (...) réduite au bavardage, à l'insignifiance, à la poursuite de petits bonheurs mesquins, le tout sous contrôle bureaucratique de plus en plus envahissant, une telle réflexion est devenue essentielle. Voici un livre de bonne foi qui n'attend que ses lecteurs, qu'on souhaite nombreux." (Robert Major, Voix et images). (shrink)

This paper provides an overview of the history of the notion of essence in 20th century analytic philosophy, focusing on views held by influential analytic philosophers who discussed, or relied on essence or cognate notions in their works. It in particular covers Russell and Moore’s different approaches to essence before and after breaking with British idealism, the (pre- and post-)logical positivists’ critique of metaphysics and rejection of essence (Wittgenstein, Carnap, Schlick, Stebbing), the tendency to loosen the notion of logical necessity (...) to accommodate certain metaphysical truths in Wittgenstein and others, Quine’s logical rehabilitation of metaphysics and criticism of de re modality, the modal view of essence promoted by the development of quantified modal logic (C. I. Lewis, Barcan Marcus, Kripke) and direct reference theory (Barcan Marcus, Kripke, Putnam), and the emergence of the notion of metaphysical necessity (Kneale, Kripke), and finally Fine’s re-establishment of a Neo-Aristotelian, hyperintensional notion of essence in contemporary metaphysics. (shrink)

Philosophers disagree about what the folk concept of pain is. This paper criticises existing theories of the folk concept of pain, i.e. the mental view, the bodily view, and the recently proposed polyeidic view. It puts forward an alternative proposal – the polysemy view – according to which pain terms like “sore,” “ache” and “hurt” are polysemous, where one sense refers to a mental state and another a bodily state, and the type of polysemy at issue reflects two distinct but (...) related concepts of pain. Implications with respect to issues in philosophy of pain are also drawn. (shrink)

« Qu’est-ce que la philosophie et quel est son rôle aujourd’hui? Entre juillet et octobre 1966, quelques mois après la parution des Mots et les Choses, Michel Foucault, dans un manuscrit très soigneusement rédigé mais qu’il ne publiera pas, apporte sa réponse à cette question tant débattue.À la différence de ceux qui, à l’époque, s’attachent à dévoiler l’essence de la philosophie ou à en prononcer la mort, Foucault l’appréhende, dans sa matérialité, comme un discours dont il convient de dégager (...) l’économie eu égard aux autres discours (scientifique, fictif, ordinaire, religieux) qui circulent dans un contexte donné.Le Discours philosophique propose ainsi une nouvelle manière de faire l’histoire de la philosophie, qui la décentre du commentaire des grands philosophes. Nietzsche y occupe toutefois une place particulière car il inaugure une conjoncture où la philosophie devient une entreprise de diagnostic du présent. Il revient en effet désormais à la philosophie de dire, à partir de l’« archive intégrale » d’une culture, ce qui en fait l’actualité.Si L’Archéologie du savoir, consacré aux enjeux méthodologiques d’un tel projet, s’y annonce, nulle part autant que dans Le Discours philosophique Michel Foucault n’aura explicité les ambitions de son programme intellectuel.»--. (shrink)

The first collection of twentieth-century French philosopher Michel Henry's work in English, this book provides an excellent introduction to his thought.

Because of their range, brilliance, and singularity, the ideas of the philosopher-critic-historian Michel Foucault have gained extraordinary currency throughout the Western intellectual community. This book offers a selection of seven of Foucault's most important published essays, translated from the French, with an introductory essay and notes by Donald F. Bouchard. Also included are a summary of a course given by Foucault at College de France; the transcript of a conversation between Foucault and Gilles Deleuze; and an interview with Foucault (...) that appeared in the journal Actuel. Professor Bouchard has divided the book into three closely related sections. The four essays in Part One examine language as a "perilous limit" of what we know and what we are. The essays in the second part suggest the methodological guidelines to which Foucault subscribes, and they record, in the editor's words, "the penetration of the language of literature into the domain of discursive thought." The material in the last section is more obviously political than the essays. It treats language in use, language attempting to impart knowledge and power. Translated by the editor and Sherry Simon into fluent and lucid English, these essays will appeal primarily to students of literature, especially those interested in contemporary continental structuralist criticism. But because of the breadth of Foucault's interests, they should also prove valuable to anthropologists, linguists, sociologists, and psychologists. (shrink)

Si l’on connaît aujourd’hui le dialogue fructueux que Paul Ricœur a noué avec les penseurs structuralistes, on ignore largement son positionnement face à la mouvance poststructuraliste. Faut-il opposer la philosophie de Ricœur au poststructuralisme à la française ou au contraire doit-on montrer qu’elle en est une variante singulière? C’est la seconde option qui est ici défendue. Certes, le poststructuralisme ne doit pas être considéré comme une école de pensée mais comme une reconstruction qui relève de l’histoire de la philosophie. Dans (...) la mesure où les horizons de dépassement du structuralisme ont été posés de manière chaque fois particulière, il est préférable de parler de poststructuralismes au pluriel. C’est la raison pour laquelle J. Michel propose des confrontations dyadiques entre Ricœur et certains de ses contemporains que l’on regroupe habituellement dans cette mouvance. (shrink)

This paper addresses a largely neglected question in ongoing debates over disagreement: what is the relation, if any, between disagreements involving credences and disagreements involving outright beliefs? The first part of the paper offers some desiderata for an adequate account of credal and full disagreement. The second part of the paper argues that both phenomena can be subsumed under a schematic definition which goes as follows: A and B disagree if and only if the accuracy conditions of A's doxastic attitude (...) are such that, if they were fulfilled, this would ipso facto make B's doxastic attitude inaccurate, or vice-versa. (shrink)

This chapter contains section titled: From “Truth and Power”.

The course given by Michel Foucault from February to March 1984, under the title 'The Courage of Truth', was his last at the Collège de France. His death shortly after, on June 25th, tempts us to detect a philosophical testament in these lectures, especially in view of the prominence they give to the theme of death, notably through a reinterpretation of Socrates' last words--'Crito, we owe a cock to Asclepius'--which, with Georges Dumézil, Foucault understands as the expression of a (...) profound gratitude towards philosophy for its cure of the only serious illness: that of false opinions and prejudices. These lectures continue and radicalize the analyses of those of the previous year. Foucault's 1983 lectures investigated the function of 'truth telling' in politics in order to establish courage and conviction as ethical conditions for democracy irreducible to the formal rules of consensus. With the Cynics, this manifestation of the truth no longer appears simply as a risky speaking out, but in the very substance of existence. In fact, Foucault offers an incisive study of ancient Cynicism as practical philsophy, athleticism of the truth, public provocation, and ascetic sovereignty. The scandal of the true life is constructed in oppositon to Platonism and its world of transcendent intelligible forms"--Publisher's description, p. [2] of dust jacket. (shrink)

Les entretiens ici réunis portent sur les conséquences de cette révolution méthodologique qui permet la compréhension des grands aspects de l'existence, thème de nombreux essais de Michel Henry à partir des années 80 : action, ...

First published: 2010; Previous edition: 2012..

As part of recent epistemic challenges to democracy, some have endorsed the implementation of epistemic constraints on voting, institutional mechanisms that bar incompetent voters from participating in public decision-making procedures. This proposal is often considered incompatible with a commitment to political equality. In this paper, I aim to dispute the strength of this latter claim by offering a theoretical justification for epistemic constraints on voting that does not rest on antiegalitarian commitments. Call this the civic accountability justification for epistemic constraints (...) on voting. On this view, voters stand to one another in a normative relation of reciprocal accountability that requires them to uphold an epistemically responsible conduct. Modest epistemic constraints on voting are justifiable because they secure that participation in voting is conforming to this normative requirement. Thanks to its distinctive features, the civic accountability justification can overcome two problems that egalitarians commonly associate with the idea of epistemic constraints on voting: the disrespect problem and the hierarchy problem. (shrink)

A recent paper by Bullock (2018) raises a dilemma for proponents of epistemic paternalism. If epistemic paternalists contend that epistemic improvements contribute to one’s wellbeing, then their view conflates with general paternalism. Instead, if they appeal to the notion of a distinctive epistemic value, their view is unjustified, in that concerns about epistemic value fail to outweigh concerns about personal sovereignty. In this chapter, I address Bullock’s challenge in a way that safeguards the legitimacy of epistemic paternalism, albeit restricting its (...) scope to a limited range of cognitive projects. After shedding light on a problem with how Bullock singles out cases to which the dilemma applies, I argue that there is at least one reasonable way of interpreting the notion of ‘personal autonomy’ which legitimates and justifies undertaking epistemically paternalistic interferences for one’s epistemic good. (shrink)

Psychiatric research is in crisis because of repeated failures to discover new drugs for mental disorders. Lack of measurement validity could partly account for these failures. If researchers do not actually measure the effects of drugs on the disorders they aim to investigate, one should expect suboptimal treatment outcomes. I argue that this is the case, focusing on depression, and fear & anxiety disorders. In doing so, I show how psychiatric research illustrates a more general phenomenon that I call “validity (...) drift.” A validity drift occurs when, in the course of developing new measurement procedures, researchers end up studying something different from what they originally aimed to study. I analyze the different ways in which scientists attempt to validate procedures for measuring mental disorders for the purpose of testing drugs in animal models. I show how those validation efforts might fail, thereby leading to validity drifts. Overall, this analysis highlights the complex interplay between the development of new measurement procedures, their calibration, and scientific theories of the target phenomena. (shrink)