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Trieres grecques, pheniciennes et egyptiennes

Published online by Cambridge University Press:  23 December 2013

Lucien Basch
Affiliation:
Bruxelles

Extract

En 1953, P. Amandry résumait ľopinion commune au sujet des adversaires sur mer des Grecs pendant les guerres médiques en écrivant: ‘la marine phénicienne de cette époque est mal connue’. Mon but principal, dans une étude publiée en 1969, était de combler cette lacune irritante: je crus pouvoir démontrer ľexistence, en Phénicie, ďune architecture navale originale et, surtout, ďun type de trière différent du type grec. Ce n'est que de façon incidente que je crus pouvoir attribuer les trières de Nechao au modèle phénicien, ce qui permettait de conserver les conclusions raisonnables de J. A. Davison quant à la date de ľadoption de la trière en Grèce sans mettre en doute la véracité du récit ďHérodote au sujet de ľexistence de trières en Egypte vers 600.

Il n'est pas indifférent de noter que M. A. B. Lloyd, en abordant ľexamen du même probléme, a suivi une démarche très différente: son but principal, en 1972, était ľétude de la marine saïte. Etant donné qu'il n'envisageait pas la possibilité de types de trières différents, qu'il n'acceptait pas la date traditionnelle de ľinvention de la trière à Corinthe que fournit apparemment Thucydide (704 av. J.-C.) et qu'il considérait également comme authentique ľinformation ďHérodote, il ne lui restait plus qu'à déterminer une nouvelle date de naissance de la trière, soit le milieu du 7e s. A ce moment, M. Lloyd ignorait ľexistence de mon article de 1969, auquel il devait consacrer une réfutation en 1975: souhaitant maintenir intégralement ses conclusions de 1972, M. Lloyd était contraint de soutenir que la trière phénicienne, telle que je ľavais décrite, n'avait jamais existé.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © The Society for the Promotion of Hellenic Studies 1977

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References

1 La colonne des Naxiens et le portique des Athéniens (Paris 1953), p. 116, n. 5.

2 ‘Phoenician Oared Ships’, The Mariner's Mirror 55 (1969), p. 139– et 227–45.

3 Ibid., p. 231.

4 ‘The First Greek Triremes’, CQ 41 (1947), p. 18–24.

5 Hérodote, ii, 159.

6 ‘Triremes and the Saïte Navy', JEA 58 (1972), p. 268–79.

7 Ibid. p. 279.

8 Ibid., Postscript.

8 ‘Were Necho's Triremes Phoenician?’ JHS 95 (1975), p. 45–61 Cité ci-après: Lloyd (1975).

10 Ibid., p. 60.

11 Ibid., p. 51.

12 Ibid., p. 55.

13 Ibid., p. 55, n. 75.

14 Anderson, R. C., ‘The Bursledon Ship’, The Mariner's Mirror 20 (1934), p. 158–70CrossRefGoogle Scholar.

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16 Pline, , N. H. vii, 57Google Scholar. Il n'y a aucune raison de douter qu'il s'agisse bien de Carthage: voir Gsell, Histoire ancienne de ľAfrique du Nord, II, p. 445, n. 3.

17 Lloyd (1975), p. 50.

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24 Frost, H., ‘Ancient Harbours and Anchorages in the Eastern Mediterranean’, in: Underwater Archaeology, Unesco, Paris 1972, p. 95114Google Scholar. Ajouter à la bibliographie citée p. 114: Frost, H., ‘The offshore island harbour at Sidon and other Phoenician sites in the light of new dating evidence’, The International Journal of Nautical Archeology 2 (1973), p. 7594CrossRefGoogle Scholar.

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30 Astour, op. cit., p. 256.

31 Lloyd (1975), P. 51.

32 Sur ľactivité des chantiers de Prw Nfr, voir notamment: Glanville, S. R. K., ‘Records of a Royal Dockyard of the Time of Tuthmosis III’, zÄS 66 (1931): p. 105–21Google Scholar et 68 (1932), p. 7–41.

33 Helck, W., Die Beziehungen Ägyptens zu Vorderasien im 3. und 2. Jahrtausend v. Chr., Wiesbaden, 1962, p. 372–73Google Scholar.

34 Ibid., p. 545.

35 Sayce, A. H., ‘The Astarte Papyrus and the Legend of the Sea’, JEA 19 (1933), p. 5659Google Scholar; Th. Gaster, H., ‘The Egyptian “Story of Astarte” and the Ugaritic Poem of Baal’, Bibliotheca Orientalis 9 (1952), p. 81–8Google Scholar; Kaiser, O., Die Mythische Bedeutung des Meeres in Ägypten, Ugarit and Israël (1959), p. 8191Google Scholar: ‘Das Meer in dem Astarte Papyrus’.

36 ii, 112.

37 Sur ľAstarté et le Baal de Prw Nfr et de Memphis, voir Helck, op. cit., p. 482 et suiv. et p. 490 et suiv.

38 Helck, op. cit., p. 544.

39 Morrison, J. S. et Williams, R. T., Greek Oared Ships, 900–322 B.C., Cambridge 1968 (cité ci-après: GOS), p. 36 et pl. 7, dGoogle Scholar.

40 Ibid., p. 37, pl. 7,e et f.

41 Ibid., p. 73 et pl. 8,a.

42 Toutes les réprésentations de navires géométri ques donnent ľimpression de bâtiments extrêmement effilés. Les modèles en bois de ľHeraion de Samos (Ohly, D., ‘Holz’, AM 68 (1953)Google Scholar, p. m et suiv.) vers 600, qui ne furent certes pas exécutés à ľéchelle, mais qui visaient certainement ľexactitude générale, confirment cette impression. Il en est de même des chenêts géométriques ďArgos en forme de navire (Courbin, P., ‘Une tombe géométrique ďArgosBCH 81 (1957), p. 370CrossRefGoogle Scholar et suiv. en ce qui concerne les chenêts): on imagine mal qu'un navire ‘large’ ait pu donner naissance à une vue aussi expressionniste ďun navire.

43 Le cratère ďAristonothos est la seule représentation indiscutable ďun pont à ľépoque archaī;que. La gemme du Metropolitan Museum de New York (GOS, p. 117, Arch. 107; Casson, L., Sea and Seamanship in the Ancient World, Princeton, 1971, fig. 84)Google Scholar me paraît fort suspecte: ľéperon, en forme de groin de sanglier, est ďune parfaite orthodoxie archaïque, mais la forme du stolos ne se rencontre qu'à du 4e s. (stèle de Démocléidès, au Musée National ďAthènes) et ľ aphlaston, qui n'a aucun équivalent archaïque, ressemble étrangement à celui des monnaies de Phaselis du 3e s. Il est vrai que L. Casson (op. cit., p. 61, n. 92) considère comme un pont la ligne qui surmonte les rameurs sur de nombreuses représentations de vases à figures noires (GOS, pl. 12,b; pl. 14, c, d; pl. 17,a,c,e; 18,d; 21,a,d). R. T. Williams, dans GOS, a certainement raison de considérer ces lignes comme des lisses (‘rails’).

44 Au sujet de ce pont, voir GOS, p. 74, 75, 80, 81.

45 Thucydide, i 13.

46 Lloyd (1975), pl. VI a.

47 Ibid., p. 55.

48 par exemple: GOS, pl. 19 et 20,a et d.

49 Basch, art. cit., pl. 10.

50 Ibid., pl. 9.

51 Lloyd (1975), p. 47.

52 Argon., I, 23–228.

53 Il faut soustraire du chiffre total de ľéquipage, pour obtenir celui des rameurs: Jason, chef de ľexpédition, Tiphys, barreur, Orphée, keleustès à la cithare (I, 540), Argos, naupegos, ainsi que, probablement, Hylas, jouvenceau attaché au service ďHéraclès et sans soute trop jeune pour manier ľaviron (voir H. de la Ville de Mirmont, ‘Le navire Argo et la science nautique ďApollonios de Rhodes’, Revue internationale de ľ Enseignement 30 (1895), p. 230–85, spécialement p. 256).

54 Argon., I, 395 et suiv. Ou plus exactement deux rameurs par demi-banc, c'est à dire quatre rameurs par section, puisque Héraclès et Ancée occupent à deux le banc du milieu.

55 Trois cratères à figures rouges: GOS, p. 176, no 4, 5 et p. 177, n° 10.

56 GOS, pl. 26 a.

57 BMC, Pontus, pl. XXVIII, n° 7,8, 9, 10, 11, 12.

58 BMC, Pontus, pl. XXII, n° 12, 17.

59 Britsh Museum Quarterly 27 (1963), pl. 3.4–6.

60 Lloyd (1975), p. 47, citant Anderson, R. C., Oared Fighting Ships, Londres 1962, p. 17Google Scholar.

61 Basch, art. cit., p. 158.

62 Lettre personnelle du 14 août 1968.

63 Grâce à ľobligeance de Madame Marie-Louise Bulh, Directice des Antiksamlingen du Nationalmuseet, à qui mes vifs remerciements sont dûs.

64 Ľautre étant le modèle en terre cuite du Musée de Sparte: Basch, L., ‘Un modèle de navire romain au Musée de Sparte’, ĽAntiquité Classique, 37 (1968), P. 136–71CrossRefGoogle Scholar.

65 Lloyd (1965), p. 53.

66 Les canons ďAnholt (Danemark) trouvés sur une épave du Kattegat, antérieure à 1412, se chargeaient par la culasse. On retrouve le chargement par la culasse sur les fusils de La Chaumette (1700): Lindsay, Merrill, Histoire des armes à feu du XVe au XXe s., Fribourg 1972, p. 117Google Scholar

67 George, J. N., English Guns and Rifles, Planters-ville (U.S.A.) 1947, p. 149Google Scholar: ‘The chief novelty of the Ferguson rifle…did not consist of its being a breech loader, for this was a commonplace feature among English rifles in its day, but lay in the fact that it could be loaded and fired at greater rate than the muzzle loading musket’.

68 Merrill Lindsay, op. cit. p. 134.

69 Hérodote, iii, 39.

70 Davison, art. cit., p. 20.

71 GOS, p. 129.

72 Piracy in the Ancient World, Liverpool-Londres, 1924; aussi: Andrewes, A., The Greek Tyrants, Londres, 1956, p. 120Google Scholar.

73 Hérodote, iii, 122.

74 Hérodote, iii, 59.

75 Que faut-il entendre par le passage de Thucydide (i, 14), disant que, bien des générations après la guerre de Troie, les flottes grecques ne comptaient que peu de trières? Il me paraît en tous cas douteux que, comme le suppose M. Lloyd (1975, p. 54), une flotte de pentécontores ait pu être renforcée par quelques trières, comme aux 17e et 18e s. des vaisseaux de 64 ou de 74 canons pouvaient ľêtre par des vaisseaux de 100 ou 110 canons combattant sur la même ligne: ľemploi tactique des pentécontores et des trières était différent.

76 Hérodote, iii, 44.

77 A History of Greece to 322 B.C., Oxford 1959, p. 202.

78 Hérodote, v, 31–2.

79 Hérodote, vi, 8.

80 Hérodote, vi, 11, 12.

81 Wikken, U., ‘Ein Sosylos Fragment in der Würzburger Papyrussammlung’, Hermes, 41 (1906)Google Scholar et, en dernier lieu, Morrison, J. S., ‘Greek Naval Tactics in the 5th Century B.C.’, The International Journal of Nautical Archaeology, 3 (1974), p. 2126CrossRefGoogle Scholar, spécialement p. 25.

82 Thucydide, i, 14.

83 Diodore Sic,, xi, 1. 5.

84 Macan, , Herodotus, The 7th, 8th, 9th Books, II, Appendices, p. 229Google Scholar.

85 Lloyd (1975); P. 54.

86 Athènes avait ďautant moins de raisons de renoncer au type de la trière que la quinquérème (qui était le développement de la quadrirème, mais reposait sur le même principe, cinq hommes maniant ensemble une rame, au lieu de quatre sur la quadrirème) exigeait un grand nombre ďépibates, au contraire de la trière: les difficultés, pour Athènes, de recruter des soldats de marine en grand nombre devaient être considérables et ne pas ľinciter particulièrement à renoncer au type de navire qui avait assuré sa suprématie depuis 480.

87 Diodore Sic, xvi, 44. 6.

88 Will, E., Mossé, C., Goukowsky, P., Le Monde grec et ľOrient, 2, le IVe siècle et ľépoque hellénistique, Paris 1975, P. 261Google Scholar.

89 Ibid., p. 263.

90 Antiquités judaïques, IX, 284–87. Le texte fait état de 60 navires et de 800 rameurs il n'est donc pas question de diviser le second chiffre par le premier pour obtenir une définition du type des 60 navires. Le texte est peut-être corrompu: fraudrait-il lire 8000 rameurs, ce qui donnerait environ 130 rameurs par navire? Je ne suggère pas que ces 60 navires aient été des trières, mais que ce conflict naval aigu entre Sidon et ses alliés contre Tyr, dont tous les épisodes ne nous sont pas connus, a créé des conditions propices à ľinvention de la trière.

91 Lloyd (1975). Pl VII c.

92 Hérodote, iv, 42.

93 Hérodote, iii, 73.

94 Basch art. cit., pl. 10.

95 Lloyd, A. B., ‘The so-called galleys of Nechao’, JEA 58 (1972), p. 307–8Google Scholar.

96 Sur les représentations grecques, on ne trouve pas de boucliers fixés à demeure sur un pavois, mais des boucliers soit portés par ľéquipage (GOS, pl. 8,b), soit directement à portée des rameurs (GOS, pl. 10,d et pl. 11,d). Une exception: une fibule géométrique (GOS, pl. 8,c), peu représentative, il est vrai, en raison de son caractère schématique.

97 Landström, B., Ships of the Pharaohs, Londres, 1970, p. 141Google Scholar.

98 Lloyd (1975), p. 53, n. 64.

99 Hélène, v. 1412–13.