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Aloyse Raymond Ndiaye, La philosophie d'Antoine Arnauld. Avant-propos d'André Robinet

[compte-rendu]

Année 1994 92-4 pp. 596-597
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596 Comptes rendus

Aloyse Raymond Ndiaye, La philosophie d'Antoine Arnauld. Avant-propos d'André Robinet (Bibliothèque d'histoire de la philosophie). Un vol. 24 x 16 de 376 pp. Paris, Vrin, 1991. Prix: 270 FF.

Le titre de cet ouvrage énonce plus un problème qu'une solution: peut-on parler d'une philosophie d'Antoine Arnauld? Les préoccupations morales et théologiques d'Arnauld ne sont-elles pas un obstacle à la constitution d'une philosophie autonome? Et le tour essentiellement polémique de son œuvre (contre Descartes, contre Leibniz, contre Malebranche — mais aussi : contre Hobbes, Gassendi, Spinoza) ne témoigne- t-il pas de l'impossibilité de situer celui qui ne cesse de s'opposer? Le livre de A.R. Ndiaye tâche de répondre à ce problème. S'il ne dégage pas vraiment un système philosophique arnaldien, il contribue à nous rendre plus accessibles les thèmes, les thèses et les enjeux d'une réflexion disséminée, sans doute peu créative, mais certainement à la recherche de la clarté et de la distinction des idées. En une première partie, l'A. traite de la théorie des idées: Arnauld reprend la distinction cartésienne entre réalité formelle et réalité matérielle et l'approfondit en la reliant à une théorie du langage: le mot est en effet le signe extérieur et conventionnel d'une idée représentant objectivement son objet; en lui- même le mot ne représente rien, il est mis pour une idée qui a pour fonction de rapporter la pensée à son objet; il n'est donc pas l'idée, mais ce qui la manifeste à nous-mêmes et aux autres. C'est autour de cette interdépendance du langage et de la théorie des idées que se construit une partie de la polémique contre Malebranche : la vision en Dieu est inaccessible à l'homme qui doit parler pour penser. Au lieu de voir, presque face à face, les essences, il doit se contenter de se les représenter: «le lien entre l'idée et le signe ancre définitivement l'idée dans le monde de la communication, de l 'intersubjectivité, de l'humain, du fini» (p. 154). La seconde partie du livre se penche sur les problèmes de l'infinité de Dieu et de l'idée de création. En débat avec Malebranche sur la question de l'étendue intelligible, Arnauld reprend quelques éléments de la controverse de 1649 entre Descartes et Morus et tâche surtout de rapprocher Malebranche, Spinoza et Gassendi pour exonérer la philosophie cartésienne de tout athéisme: il n'y a pas d'étendue sans matière et on ne peut assimiler l'infinité des espaces à l'infinité de Dieu sans diviniser le monde. Enfin, en une dernière partie, l'auteur se penche sur le cartésianisme d'Arnauld: les thèses de Descartes peuvent-elles concorder avec les préoccupations morales d'Arnauld? «Sur les rapports de la raison et de la foi, sur le problème du spiritualisme, de l'union de l'âme et du corps, des preuves de l'existence de Dieu, Arnauld se contente-t-il de la solution cartésienne?» (p. 264). Arnauld est-il donc un cartésien orthodoxe? S'il apprécie la conception cartésienne des rapports entre la foi et

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