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Joseph Duponcheele, L'être de l'alliance. «Le pouvoir de faire être» comme lien philosophique et théologique entre le judaïsme et le christianisme

[compte-rendu]

Année 1994 92-4 pp. 640-642
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Joseph Duponcheele, L'être de l'alliance. «Le pouvoir de faire être» comme lien philosophique et théologique entre le judaïsme et le christianisme (Cogitatio fidei, 170). Un vol. 22 x 14 de 988 pp. Paris, Éditions du Cerf, 1992. Prix: 220 FF.

Le problème central de cet ouvrage est donné en sa première page: «Sur quelle ontologie fonder l'idéal éthique biblique que présuppose, pour s'accomplir et être correctement comprise, la révélation évangé- lique? Ontologie qui doit en outre aujourd'hui rendre compte de la valeur de la science, et par là manifester son accord avec la révélation transcendante de Dieu, advenue historiquement en l'existence juive de l'homme 'Jésus'?» (p. 7). La réponse à ce problème, ébauchée durant l'introduction, justifiée et développée au cours de ce long ouvrage, réside, selon l'auteur, dans la définition d'une ontologie relationnelle. Une telle ontologie, explicitement pensée comme nouvelle et originale, veut rompre avec l'ontologie unitaire ou de l'Un, développée par la philosophie antique et classique: au lieu de lier de manière réciproque le réel et l'Un, il s'agit ici de comprendre comment la perfection n'est pas exclusive de la relation. Pour mener à bien la définition et l'élaboration d'une telle ontologie en ses implications philosophiques, théologiques, historiques et éthiques, et pour la présenter comme solution du problème posé, l'auteur ordonne sa démarche en trois temps. Tout d'abord, adoptant un point de vue strictement méthodologique, J. Duponcheele tente de présenter «les caractères généraux de la connaissance humaine, en tant qu'ils procèdent, dans leur différenciation et leur complémentarité, de la constitution relationnelle de la conscience» (p. 27). Ensuite, quittant le domaine de la méthode, l'auteur s'attache à saisir l'être de la conscience en privilégiant, une fois de plus, la relation: loin d'indiquer une déficience en l'homme, la relation à l'autre le constitue et est le signe de sa perfection; et cette même relation le conduit vers une «transcendance infinie d'être et de relationnalité d'être» (p. 202), principe d'intelligibilité du réel tant en lui-même qu'en son devenir historique. Ce double rapport du réel à la transcendance fait l'objet d'une dernière partie où se trouvent analysés la nature de la conscience croyante (la «fidu- cialité» p. 462 sq) et, à partir de leurs relations historiques, les rapports entre le judaïsme et le christianisme: être fidèle au Christ, c'est être fidèle aux fidélités du Christ lui-même, donc au judaïsme. En définitive, à travers une ontologie soulignant l'interdépendance de l'essence et de la relation, il s'agit de saisir la relation trinitaire interne à la divinité possédant essentiellement le pouvoir de faire être (l'unité assume ainsi en elle- même l'altérité), d'inviter à participer à la communication de l'être selon la relation de Dieu même, et par là, de révéler tant l'apparence de l'antinomie judaïsme-christianisme que le caractère familial du christianisme.

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