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Saint Bernard et la philosophie. Colloque des 27, 28 avril 1990, Dijon, publié sous la direction de Rémi Brague

[compte-rendu]

Année 1993 90 pp. 318-319
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318 Comptes rendus

Un vol. 22 x 15 de 196 pp. Paris, Presses universitaires de France, 1993. Prix: 145 FF.

Saint Bernard, dit-on, n'aimait ni la philosophie, ni les philosophes: en témoigneraient sa critique de la curiositas — savoir pour savoir — et ses polémiques avec Abélard ou Gilbert de La Porrée. C'est sur un tel jugement que revient, pour le modifier ou le moduler, le dernier volume de la collection «Théologiques» des P.U.F.: Saint Bernard et la philosophie. Il s'agit là des actes d'un colloque, tenu à Dijon en avril 1990 et organisé par le Département de philosophie de l'Université de Bourgogne et par le séminaire philosophique de l'Université de Mayence avec lequel il est jumelé. Rémi Brague a rassemblé la quasi-totalité des communications de ce colloque et a joint à cet ensemble très stimulant trois précieuses annexes: les sources philosophiques de saint Bernard, sa postérité philosophique (de saint Bonaventure à Jankélévitch, en passant par Pascal, Feuerbach, Heidegger...) et une bibliographie des travaux sur le thème du colloque. A partir d'une ouverture sur les rapports de Bernard avec la philosophie (Josef Reiter, Bernard de Clairvaux, philosophe malgré lui entre cœur et raison?), les articles se répartissent selon les traités de Bernard les plus liés à la philosophie. Ainsi, l'article de Guy Lardreau (Amour philosophique et amour spirituel) reprend le Traité de l'amour de Dieu et, en une analyse d'une vigueur conceptuelle certaine, développe la thèse selon laquelle, d'après Bernard de Clairvaux, l'amour spirituel se distingue de l'amour philosophique par la certitude préalable à toute ascèse qu'un amour précède le nôtre et le prévient. La liberté, concept développé dans le Traité de la grâce et du libre arbitre, est développée par Jean-Luc Marion (L'image de la liberté) et par Pierre Magnard (Image et ressemblance): d'après l'excellent essai du premier, on peut observer chez un St Bernard trouvant dans le libre arbitre l'image de Dieu en l'homme, l'exception à l'anthropologie christiano-antique avec laquelle Heidegger voulait rompre et une anticipation de la manière propre de l'étant dégagée par l'analytique du Dasein: la vorlâufîge Ent- schlossenheit (résolution anticipatrice). Le second, quant à lui, observe le travail d'inordinatio qui, détournant l'âme des jouissances terrestres, ordonne l'amour à sa véritable fin. Il revenait à Frédéric Nef («Caritas dat caritatem». La métaphysique de la charité dans les «Sermons sur le Cantique des cantiques» et l'ontologie de la contemplation) et à Bruno

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