Couverture fascicule

Axel Honneth, La lutte pour la reconnaissance. Traduit de l'allemand par Pierre Rusch

[compte-rendu]

Année 2001 99-1 pp. 135-139
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Ouvrages divers 135

. Un vol. 14,5 X 23,5 de 232 pp. Paris, Editions du Cerf, 2000. Prix: 220 FF.

Être reconnu par autrui est-il une condition sine qua non de la réalisation de soi? Est-il possible d'établir une typologie des formes de reconnaissance et de les rattacher à des prétentions anthropologiques incontournables? Peut-on considérer la lutte pour la reconnaissance comme un moteur de progrès? Ou encore: certaines formes de reconnaissance sont-elles susceptibles de s'inscrire dans le monde et, en s'ins- titutionnalisant, de produire et en même temps de satisfaire le besoin de reconnaissance? Telles sont les questions, sans aucun doute importantes, essentielles même, que pose Axel Honneth. S'il est possible d'y répondre, et si l'auteur apporte une argumentation convaincante pour défendre sa thèse, c'est ce que je voudrais discuter.

Tentons d'abord de résumer l'argument. L'ouvrage commence par une présentation très claire de la transformation de la philosophie politique classique (celle qui a son origine chez Aristote) en «philosophie sociale» telle qu'elle surgit avec Machiavel et avec Hobbes: c'est-à-dire l'idée moderne que la politique a affaire essentiellement avec la tâche d'harmoniser des désirs individuels contradictoires et concurrents. Honneth montre ensuite qu'on peut interpréter les écrits philosophiques de Hegel durant la période de Iéna comme une tentative pour surmonter — sans y renoncer — cet individualisme politique: «Par quels moyens catégoriaux — telle est maintenant la question que Hegel va se poser — est-il possible d'expliquer philosophiquement l'émergence d'une organisation sociale qui trouve sa cohésion éthique dans la reconnaissance solidaire de la liberté individuelle de tous les citoyens?» (p. 23). La référence à Hegel ne va pas au-delà de cette période et la formulation de la lutte pour la reconnaissance dans la Phénoménologie de l'Esprit n'est évoquée que pour indiquer l'abandon par Hegel de la problématique des premiers écrits — problématique qui ne sera plus jamais reprise. Mais les matériaux rassemblés par Honneth lui permettent d'avancer une thèse fondamentale: l'existence d'une dimension morale comme étant l'un des ressorts du lien social et de la dynamique de l'histoire. L'auteur tente par là de corriger l'idée dominante — qui vient de Hobbes et de l'utilitarisme et va jusqu'à Marx — selon laquelle le moteur des luttes sociales est l'intérêt collectif, la revendication économique. Il veut montrer que la demande de reconnaissance, demande morale, est aussi à la base des luttes sociales. C'est dans cette perspective que la première synthèse spéculative de Hegel lui inspirera une typologie des formes de reconnaissance, typologie triple ensuite mise à l'épreuve, d'une part par sa réactualisation dans les écrits du psychologue social G. H. Mead, d'autre

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