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Immanuel Kant, Lectures on Ethics. Edited by Peter Heath and J. B. Schneewind. Translated by Peter Heath

[compte-rendu]

Année 2001 99-3 pp. 491-492
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Histoire de la philosophie 491

Immanuel Kant, Lectures on Ethics, Edited by Peter Heath and J. B. Schneewind. Translated by Peter Heath (The Cambridge edition of the works of Immanuel Kant). Un vol. 24 x 16 de xxvn-507 pp. Cambridge, Cambridge University Press, 1997. Prix: 50 £.

La Cambridge Edition se propose d'offrir une traduction uniformisée de l'ensemble de l'œuvre de Kant, non seulement de l'œuvre publiée mais aussi d'une bonne sélection de YOpus postumum, des leçons et correspondances. Les Lectures on Ethics qui viennent d'être publiées, contiennent des notes de cours prises par des étudiants de Kant et offrent ainsi un échantillon des diverses matières morales exposées durant une période de quelque trente années. Comme dans les autres volumes de cette édition, on trouve des notes abondantes, à la fois philologiques et explicatives, et un index des termes techniques essentiels.

Ces notes de cours n'ont peut-être pas la même importance que celles qui concernent les cours de logique ou de géographie physique, sujets sur lesquels Kant ne publia presque rien, alors qu'il a publié des ouvrages achevés sur la morale. Néanmoins, ces textes apportent de précieuses informations sur l'évolution de la pensée morale kantienne.

Les premières notes sont celles de J.G. Herder et datent des années 1762-1764. Elles sont d'un grand intérêt parce qu'elles concernent une période d'élaboration de la pensée morale pendant laquelle Kant n'a pas écrit d'ouvrages sur le sujet. Herder, bien qu'il s'opposera plus tard sur bien des points au criticisme kantien, était cependant un élève plein d'admiration pour le maître. On peut certes craindre, étant donné sa forte personnalité, qu'il n'y ait une réinterprétation de la pensée de Kant et que donc ces notes ne soient peut-être pas tout à fait fiables. Mais ce biais peut être corrigé en mettant le texte de Herder en relation avec des passages d'autres écrits de Kant de la même période qui, sans traiter directement de la philosophie pratique, montrent que Kant s'intéressait déjà beaucoup aux questions morales. On perçoit la persistance de l'influence de la métaphysique leibnizienne et wolfienne sur sa pensée, mais surtout celle des moralistes écossais et de Rousseau. On possède aussi les remarques qui se trouvent sur sa copie des Observations sur le sentiment du beau et du sublime de 1764. Si Kant n'expose pas la distinction entre impératifs catégoriques et hypothétiques dans les termes qu'il utilisera plus tard, il parle à sa classe sur un sujet qui restera central dans toute sa pensée morale, la question de la relation entre la moralité et la volonté de Dieu. Il montre que la doctrine selon laquelle ce qui est juste ou bon l'est seulement parce que c'est la volonté de Dieu est une idée intenable en raison de la servilité et de l'extériorité qu'elle implique, (cf. Schneewind, introduction, p. xv).

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