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Jean-Fabien Spitz, L'amour de l'égalité. Essai sur la critique de l'égalitarisme républicain en France 1770-1830

[compte-rendu]

Année 2001 99-3 pp. 493-495
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Histoire de la philosophie 493

Jean-Fabien Spitz, L'amour de l'égalité. Essai sur la critique de l'égalitarisme républicain en France 1770-1830 (Contextes). Un vol. 22 x 14 de 286 pp. Paris, Éditions de l'École des hautes études en sciences sociales-Librairie Philosophique J. Vrin, 2000. Prix: 170 FF.

Jean-Fabien Spitz, bon spécialiste du républicanisme et de l'humanisme civique, aussi bien dans la tradition française que dans la tradition anglo-saxonne, offre ici un ouvrage d'histoire des idées centré sur l'idée que la force du paradigme égalitariste néo-classique dans la seconde moitié du xvme siècle français (le paradigme hérité de Rousseau) a obligé la réflexion «proto-libérale», malgré sa défense passionnée de l'indépendance individuelle, à se définir par rapport au problème de l'égalité des conditions et de ses liens avec l'égalité de droits. Le corps de l'ouvrage est un parcours parfaitement motivé à travers l'œuvre d'une série d'auteurs qui, de 1770 à 1830, ont défendu des positions libérales tout en accordant qu'il était impossible de négliger totalement le concours qu'apporte une certaine égalité au maintien du lien social. «Le dialogue que la pensée proto-libérale engage avec cette réflexion néoclassique ne parvient pas à dissoudre ce prestige de l'égalité en un sens plus que juridique, ni à empêcher que cet héritage ne soit transmis à la réflexion politique ultérieure et qu'il n'y apparaisse en bonne place comme énonçant au moins une partie des conditions du lien social dans les sociétés modernes. La réflexion proto-libérale tente seulement d'en maîtriser les effets déstabilisateurs de l'ordre social en mettant en place un argumentaire visant à tempérer la poussée de l'égalitarisme sans en nier les prémisses» (p. 270). Le parcours met en scène des philosophes connus, mais pas toujours selon l'angle qui est ici présenté (Helvétius, d'Holbach, Mme de Staël, Condorcet, Vauvenargues), et d'autres quasi inconnus (N.A. Boulanger, Boesnier de l'Orne, C.B. Dunoyer). En laissant parler les textes, on peut suivre le développement d'une argumentation qui, bien qu'insérée dans un contexte historique déterminé, n'en apporte pas moins des éclairages intéressants sur le questionnement politique contemporain.

L'intérêt, indéniable, de l'ouvrage vient non seulement de ce qu'il connecte ces écrits avec des problématiques actuelles mais qu'il permet aussi, comme on va le voir, de corriger certains préjugés sur l'histoire des idées politiques. La conclusion du livre est en effet remarquable. Spitz y met en perspective théorique les réflexions qu'il a suivies historiquement et, pour ce faire, discute des divers concepts d'égalité chez Rawls pour défendre une conception de l'égalité démocratique, qui ne nie pas «la légitimité de toute revendication individuelle à une position supérieure du point de vue des ressources, car la structure sociale juste encourage les individus les plus talentueux à développer leurs potentialités, et elle leur

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