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Reconnaissance et éclipses de Verhaeren en France (1916-2016)

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Année 2018 96-4 pp. 1189-1209
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Reconnaissance et éclipses de Verhaeren en France (1916-2016)

Béatrice Bloch

Université Bordeaux Montaigne

Verhaeren (1) profus en aventures esthétiques, Verhaeren myriadaire,

selon l’adjectif qu’il a forgé lui-même. Multiple, empoignant le monde, il fut avant-gardiste sur le plan esthétique, comme l’un des tout premiers créateursutilisateurs du vers libre, rimé, mais de longueur irrégulière. Poète parnassienréaliste, puis symboliste, il chercha dans le halo entourant la réalité comment la sublimer, pour en saisir la quintessence. Il fut aussi poète à oser parler poétiquement de la modernité prosaïque de l’industrie, des hauts-fourneaux, et de la banlieue dévastée. Enfin, poète vitaliste, précurseur des unanimistes et des futuristes, il a vibré en prise avec l’énergie du monde. Doublement moderne, et par son esthétique et par ses positions politiques, qui réclamaient une nouvelle organisation sociale. Il fut un poète très reconnu pendant toute la première moitié du 20e siècle. Comment ce poète avant-gardiste a-t-il pu sembler suranné, dans les années 1960 en Belgique et en France, aux yeux de certains ? Comment, aujourd’hui en France, est-il un classique auquel on rend hommage bienveillant, mais distant ? D’abord parnassien réaliste mais à peine, il devient rapidement symboliste. Il teinte ensuite son symbolisme de couleurs naturistes et vitalistes. Éric Lysøe (1994, pp. 109-118) montre que, lorsqu’il passe du journal La Jeune Belgique à L’Art moderne où il rejoint Edmond Picard, sa pratique poétique se rapproche du naturisme ou du vitalisme, mouvement fondé sur les valeurs de la nature, de l’énergie vitale et de la jouissance (2).

S’il n’a pas participé au manifeste naturiste paru dans Le Figaro en 1897, c’est peut-être qu’il ne pouvait désavouer totalement le symbolisme, ni ses liens amicaux, ni la reconnaissance littéraire dont il avait bénéficié en France aux yeux de tous, et en partie par l’intermédiaire du symboliste Mallarmé. Mais sa pratique d’écriture des années 1890 le rapproche du naturisme dans son goût pour le jaillissement de l’énergie, et pour le quotidien vécu : en cela, il est un précurseur d’Apollinaire, et proche des écrivains comme André Gide dans

Les Nourritures terrestres, Paul Fort, Francis Jammes ou Jules Romains. Dans le domaine religieux, il est passé d’un catholicisme familial à l’athéisme. Parallèlement à la transformation de son esthétique, dans les années 1890 se révèle son intérêt pour l’anarchisme (il écrivait dans des revues anarchistes et socialistes), exprimant son souhait d’une organisation sociale nouvelle (Gullentops : 2015). Il est aussi un européaniste convaincu.

(1) Je remercie tout particulièrement David Gullentops et Marc Dominicy pour les connaissances précieuses, les conseils et les références indispensables qu’ils m’ont procurés. (2) D’après Éric Lysøe, c’est Edmond Picard qui lui a fait prendre conscience du réel, de la foule, de la nécessité de s’ouvrir sur le monde et de quitter une poésie éthérée et hermétique (1994, pp. 109-114).

Revue Belge de Philologie et d’Histoire / Belgisch Tijdschrift voor Filologie en Geschiedenis, 96, 2018, p. 1189-1210

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