Couverture fascicule

Nathalie Zaccaï-Reyners, Le monde de la vie. I. Dilthey et Husserl

[compte-rendu]

Année 1995 93-3 pp. 442-444
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442 Comptes rendus

Nathalie Zaccaï-Reyners, Le monde de la vie. I. Dilthey et Husserl (Humanités). Un vol. 18x11 de 126 pp. Paris, Éditions du Cerf, 1995. Prix: 59 FF.

Cet ouvrage est le premier d'une trilogie à venir et dont l'ambition «serait de penser le monde de la vie à hauteur des sociétés multicultu- relles d'aujourd'hui». Dans ce premier volume, il s'agit d'étudier, et de comparer, l'édification du monde socio-historique selon Dilthey d'une part, et la description du monde de la vie dans la phénoménologie trans- cendantale de Husserl de l'autre.

Dilthey et Husserl ont au moins, si ce n'est pas une communauté de résultat, ni — encore moins — une communauté de «méthode», une communauté de projet. Pour l'un comme pour l'autre, il s'agit de penser sans succomber ni au dogmatisme, ni au relativisme. Dans l'effort dilthey en pour penser la «vie», les représentants historiques de ces deux impasses sont Hegel et le positivisme historique (von Savigny par exemple). Plus fondamentalement, il faut pour Dilthey rechercher une épistémologie qui fasse pleinement droit à la distinction entre les sciences de la nature et les sciences de l'esprit. Plus précisément, il faut saisir à même le développement des sciences de l'esprit, quel est le principe caché qui les dirige. Une première différence épistémologique s'impose, qu'il va falloir approfondir. Les objets des sciences de la nature, qui nous sont donnés par l'intermédiaire des sens, sont nécessairement d'un accès médiat. Il en va autrement des données des sciences de l'esprit qui sont immédiates. Les objets des sciences de l'esprit, les «extériorisations de vie» sont des productions symboliques auxquelles nous accédons immédiatement. Cette distinction méthodologique repose plus profondément sur une distinction interne de la théorie de l'expérience. Dilthey distingue entre Erfahrung et Erlebnis. Le premier concept concerne l'expérience médiate caractéristique des sciences de la nature, le second nomme l'expérience vécue, immédiate, propre aux sciences de l'esprit.

C'est cette théorie de l'expérience qui va permettre à Dilthey d'entrevoir un concept original de Lebenswelt. C'est en soumettant cette dimension d'immédiateté à une analyse régressive que Dilthey parviendra au sol à partir duquel reconstruire la genèse de ce qui est proprement humain. Ce premier niveau, c'est la relation vitale qui lie tout événement du moi à un monde extérieur qui lui résiste, pour parvenir, à partir de cette relation vitale, à l'identité du moi pleinement constituée, ensemble vital où il faut faire un chemin qui précisément est le chemin de V Erlebnis. L' Erlebnis, à la différence de V Erfahrung qui est faillible

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