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Le Syllogisme de l'Immortalité

[article]

Année 1948 10 pp. 161-176
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Le Syllogisme de l'Immortalité

« II faut avouer que Platon fait raisonner faiblement Socrate », écrivait Fénelon dans sa Lettre à l'Académie, et il songeait sans doute au Phédon, le grand dialogue de l'Immortalité.

En effet, si l'on examine les arguments en stricte rigueur dialectique. Cependant le Phédon reste l'une des œuvres à la fois les plus sincères et les plus fortes de la philosophie antique, assurément l'une des plus persuasives. Elle donne les éléments, elle esquisse la structure de l'unique preuve, mais elle ne l'achève pas.

Pour apprécier sa valeur il ne faut pas isoler les preuves rationnelles, ou les essais successifs de preuve rationnelle, des raisons vivantes et vécues, du sens que donnent à la discussion le lieu, le moment, les personnages, l'homme qui va mourir et qui en vérité choisit de mourir, et les disciples et les amis qui l'entourent.

Pour ces disciples Socrate est un homme « divin », non pas comme on dit de Périclès qu'il est un orateur « divin », Homère un poète « divin », au sens d'une puissance ou d'une vertu exceptionnelle, mais encore humaine dans son terme, son but comme dans son origine ; Socrate leur a parlé avec l'autorité d'un « dieu », a éveillé en leur cœur le « dieu », la pensée divine supérieure à tout intérêt humain. Il les a divinement subjugués et délivrés. Ils ne trouvent pas de termes pour exprimer l'empire que cet homme si simple, si familier, si peu solennel a eue sur eux (1). Que l'homme divin disparaisse, que la voix divine se taise, cela est intolérable. Ils pensent cela confusément, luttant contre l'évidence de la prison et des apprêts de la mort. Faut-il que le « divin » meure ?

Socrate seul est tranquille. Il fait bon visage à la mort. Et il a pour cela deux raisons, une de sagesse empirique et humaine, l'autre divine.

Sa raison humaine est que humainement, terrestrement, à ne considérer que sa fonction terrestre et sociale, Socrate, Athénien du

(l> Sur cet ascendant extraordinaire de Socrate, voir Banquet, 215 e.

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