308 PHILIPPE BRUNEAU
PROLONGEMENTS DE LA TECHNIQUE DES MOSAÏQUES DE GALETS EN GRÈCE
La technique de la mosaïque de galets — dont les représentants les plus anciens, dans l'état actuel de l'investigation archéologique, sont des pavements de Gordion datant du vme siècle av. J.-G. (1) — s'est largement répandue dans le monde grec à partir du ve siècle et surtout au ive siècle : la liste déjà longue qu'avait établie Fr. von Lorentz en 1937 aurait besoin d'être aujourd'hui amplement complétée en raison de découvertes nouvelles, parmi lesquelles la plupart des mosaïques de Sicyone et toutes celles de Pella tiennent évidemment la première place (2). Au courant du me siècle, semble-t-il, apparaît une nouvelle technique mosaïstique, celle de Vopus tessellation; les origines en sont mal connues (3), mais il est sûr qu'au
(1) R. S. Young, AJA, 61, 1957, p. 322 et pi. 89, 7 ; et Expedition, 7, n° 3, 1965, pp. 4 sqq. — Un dessin est reproduit dans K. Schefold, Die Griechen und ihre Nachbarn (Propylaen Kunsl- geschichte, I), Berlin, 1967, pi. 322 (avec notice descriptive, p. 281). — L'importance de cette découverte pour le débat sur les origines de la mosaïque antique a été marquée par M. Robertson, JHS, 85, 1965, p. 72, et surtout par H. Stern, Annuaire de Γ École prat. des Hautes Études - IVc section, 1965/1966, p. 213, et Bulletin annuel de l'École antique de Nîmes, 1967, pp. 54-56 (avec reproduction, fig. 1). (2) Fr. von Lorentz, Rôm. Mitt., 52, 1937, pp. 166-170. — Même a l'époque, il s'en fallait que la liste fût complète : par ex., la publication originale de la mosaïque du Sérangeion du Pirée (I. Dragatsis, Άρχ. Έφημ., 1925-1926, pp. 1-8 ; cf. en dernier lieu M. K. Donaldson, Hesperia, 34, 1965, pp. 77-88) n'est pas citée ; manquent aussi la mosaïque de Mantinée étudiée ici (pp. 309- 316) et la mosaïque d'Érétrie reproduite ici, fig. 22. (3) Les plus anciennes mosaïques en opus iessellatum actuellement connues sont celles de Morgantina (la plus célèbre est un rapt de Ganymède), datées du me siècle av. J.-G. : K. M. Phillips, The Art Bulletin, 42, 1960, pp. 243-262. — Sur le passage du galet à la tesselle, la seule source textuelle est un extrait de Moschion (cité par Athénée, V, 207 c) relatif au navire d'apparat de Hiéron de Syracuse ; le texte est malheureusement d'une interprétation difficile ; les plus récents commentaires, d'ailleurs contradictoires, semblent être celui d'H. Stern {Annuaire de VÉcole prat. des Hautes Éludes - IVe section, 1965/1966, p. 214 ; Bulletin annuel de l'École antique de Nîmes, 1967, p. 60) et le mien {REG, 80, 1967, pp. 325-330).
