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Varia

Les citations bibliques de l’Instructio Psalmorum d’Hilaire de Poitiers : reflets d’un texte vieux-latin ou traductions de celles d’Origène ?

Guillermo José Cano Gómez
p. 91-109

Résumés

Dans différents articles, J. Doignon a expliqué bon nombre de leçons particulières qu’on rencontre dans les citations bibliques d’Hilaire de Poitiers par l’influence d’Origène. Le but poursuivi dans cet article est de rassembler et d’ordonner les onze références bibliques dans l’Instructio Psalmorum d’Hilaire grâce à un examen détaillé de neuf d’entre elles : Ac 1, 20 (Instr. 1, 15-16) ; 3 R 13, 2 (Instr. 4, 11-12) ; Jr 15, 1 (Instr. 4, 14) ; Is 29, 11-12 (Instr. 5, 8-13) ; Lc 11, 52 (Instr. 5, 24-26) ; Ap 3, 7-8a (Instr. 6, 6-9) ; 5, 1-5 (Instr. 6, 18-26) ; Lc 24, 44 (Instr. 6,34-36) et Jn 3, 31-32 (Instr. 7, 14-16). On identifie ainsi les références qui pourraient servir à reconstruire le texte de la Bible vieille latine et celles qui ne font que transposer en latin le texte biblique tel que le cite Origène.

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Texte intégral

Je remercie très sincèrement mon directeur de thèse, le professeur Michele Cutino, de l’université de Strasbourg, pour ses remarques, ainsi que ma collègue Lucie Legat, doctorante à l’université de Strasbourg, pour la révision du texte.

  • 1  Éd. A. Zingerle, CSEL 22, Vindobonae, F. Tempsky, 1891 ; éd. J. Doignon, CCSL 61, Turnholt, Brepol (...)
  • 2  Jérôme, De uiris illustribus 100 : Et in Psalmos commentarios […] in quo opere imitatus [sc. Hilar (...)
  • 3  E. Goffinet, L’utilisation d’Origène dans le Commentaire des Psaumes de saint Hilaire de Poitiers (...)
  • 4  N. J. Gastaldi, Hilario de Poitiers exégeta del Salterio. Un estudio de su exégesis en los Comenta (...)
  • 5  J. Doignon, « De l’absence et la présence d’Origène dans l’exégèse d’Hilaire de Poitiers : deux ca (...)
  • 6  F. Carpino, « Origene, Eusebio, Ilario sul Salmo 118 », Annali di storia dell’esegesi 3, 1986, p. (...)
  • 7  P. Sabatier, Bibliorum Sacrorum latinae versiones antiquae, 3 vol., Turnhout, 19913 (désormais : S (...)
  • 8  Désormais : VL. La liste des livres de la Bible qui ont été déjà publiés est accessible sur la pag (...)
  • 9  A. Jülicher, Itala. Das Neue Testament in Altlateinischer Überlieferung, Berlin, W. de Gruyter, 19 (...)
  • 10  J. Doignon, « L’hapax “sapientifico” chez Hilaire de Poitiers, In psalm. 145, 8 : un vestige des “ (...)

1Les commentaires sur les Psaumes d’Hilaire de Poitiers, édités sous le titre de Tractatus super Psalmos1, sont précédés d’une introduction généralement connue sous le titre d’Instructio Psalmorum (désormais : Instr.). L’influence d’Origène dans cette œuvre a été toujours admise, sur la foi des affirmations de Jérôme dans la notice qu’il consacre à Hilaire dans son De viris illustribus : « Et dans les Commentaires sur les Psaumes […], œuvre dans laquelle Hilaire a imité Origène, il a aussi ajouté certaines choses de son propre fonds2. » Jérôme montre ainsi qu’Hilaire reprend Origène, tout en gardant une certaine indépendance, notamment par des ajouts qui lui sont propres. L’étude de l’influence de l’exégète alexandrin sur Hilaire, ainsi que de ses éventuelles originalités, est devenue une vraie ligne de recherche ; on peut signaler sans viser l’exhaustivité les monographies d’E. Goffinet3 et N.-J. Gastaldi4, les nombreux articles de J. Doignon5 et d’autres savants6. D’autre part, il existe un intérêt très justifié pour les versions latines anciennes de la Bible, appelées Veteres Latinae, dont Hilaire est un témoin important. Parmi les nombreux ouvrages consacrés à ce sujet, il faut signaler l’œuvre pionnière de P. Sabatier qui remonte au xviiie siècle7, le projet de la Vetus Latina commencé dans la moitié du siècle dernier par B. Fischer et qui reste encore inachevé8, et l’édition du texte des évangiles par A. Jülicher9. Nous souhaiterions apporter ici une petite contribution à ces deux grandes lignes de recherche de la littérature chrétienne ancienne : les études sur l’origénisme d’Hilaire et sur les versions latines anciennes de la Bible. Cette démarche avait été déjà initiée par J. Doignon dans de nombreux articles où il explique la présence de certaines expressions ou mots singuliers par l’influence d’Origène10.

  • 11  Ac 1, 20 (Instr. 1, 15-16) ; Ps 98, 6 (Instr. 4, 4-5) ; 3 R 13, 2 (Instr. 4, 11-12) ; Jr 15, 1 (In(...)
  • 12  Tenant pour anachronique de citer la Vulgate dans le cadre d’une étude concernant Hilaire de Poiti (...)
  • 13  Pour les textes de l’Ancien Testament, nous suivons A. Rahlfs – R. Hanhart (éd.), Septuaginta, Stu (...)
  • 14  Nous tirons les textes d’Origène des éditions de la série Die griechischen christlichen Schriftste (...)

2À cet effet, nous nous proposons d’étudier la plupart des citations bibliques qu’Hilaire utilise dans l’Instructio. Nous avons comptabilisé onze citations11. Dans l’analyse qui suit, nous avons retenu les neuf qui nous paraissent les plus pertinentes pour notre propos. Nous avons comparé les citations bibliques de l’Instructio avec, le cas échéant, des passages d’autres œuvres d’Hilaire prenant en considération les mêmes péricopes, avec le texte de la Bible en latin12 et en grec13 et, vu l’influence d’Origène sur notre auteur, avec les citations faites par l’Alexandrin14.

Ac 1, 20 (Instr. 1, 15-16)

Citation d’Hilaire

Textes vieux-latins (Sabatier, vol. 3, p. 500)

Texte grec (Nestle-Aland)

Citation d’Origène (GCS 1/2, 137, 7)

Scriptum est enim in libro Psalmorum: Fiat domus eius deserta, et episcopatum eius accipiet alius.

Scriptum est in libro Psalmorum: Fiat ager illius (habitatio eius cod. Bezae, Iren. ; uilla eius Aug.) desertus, et non sit qui inhabitet in eo: et episcopatum illius (eius Iren., Aug.) accipiat (sumat cod. Bezae) alter (alius cod. Bezae).

Γέγραπται γὰρ ἐν βίβλῳ ψαλμῶν· γενηθήτω ἡ ἔπαυλις αὐτοῦ ἔρημος καὶ μὴ ἔστω ὁ κατοικῶν ἐν αὐτῇ, καί· τὴν ἐπισκοπὴν αὐτοῦ λαβέτω ἕτερος.

Ὡς γέγραπται ἐν βίβλῳ ψαλμῶν.

3Cette citation est particulièrement intéressante car elle est double : Hilaire cite un extrait des Actes qui comprend lui-même deux citations du livre des Psaumes, à savoir :

  • Ps 68, 26 : γενηθήτω ἡ ἔπαυλις αὐτῶν ἠρημωμένη, καὶ ἐν τοῖς σκηνώμασιν αὐτῶν μὴ ἔστω ὁ κατοικῶν (Sabatier : Fiat habitatio eorum deserta: et in tabernaculis eorum non sit qui inhabitet) ;

  • Ps 108, 8b : καὶ τὴν ἐπισκοπὴν αὐτοῦ λάβοι ἕτερος (Sabatier : et episcopatum illius accipiat alius).

4On peut observer tout d’abord que la citation d’Hilaire est abrégée : les Actes citent intégralement Ps 68, 26, mais l’évêque de Poiters a omis la deuxième partie : et in tabernaculis eorum non sit qui inhabitet.

5Pour rendre compte de cette citation, il faut d’abord exclure qu’il y ait un problème dans la transmission textuelle d’Hilaire : aucun témoin manuscrit, en effet, ne présente cette citation avec la deuxième partie du Ps 68, 26. Cette omission ne se trouve dans aucune autre citation par un auteur ancien. Cependant, l’absence de ce demi-verset, tout comme son hypothétique inclusion, ne change rien au développement du discours d’Hilaire, car cette citation ne fait qu’appuyer la dénomination de ce livre comme Liber Psalmorum. Il semble donc qu’Hilaire ait développé quelque peu la citation très raccourcie du passage qu’il trouvait chez Origène (voir tableau ci-dessus), tout en se contentant d’une forme incomplète par rapport à la version des Actes des Apôtres. Ainsi, cette citation abrégée chez Hilaire s’explique en lien avec la citation encore plus abrégée que donnait Origène.

6Toutefois, dans ce cas, le texte d’Hilaire ne peut pas dériver de celui d’Origène, puisqu’il est plus long. Le texte est donc différent. On peut se demander d’où Hilaire a tiré ce texte biblique : est-ce une version latine ancienne ? est-ce une traduction spontanée du texte biblique grec ? Nous n’avons pas trouvé de raisons assez solides pour en décider. On peut cependant avancer avec certitude que :

  1. le texte qu’Hilaire suit ici ne semble pas s’apparenter aux autres citations anciennes de ce verset, car il traduit ἡ ἔπαυλις par domus, tandis que celles-ci emploient ager, habitatio et uilla, comme le montre le tableau ;

  2. la comparaison avec le texte grec montre que le texte d’Hilaire suit plus littéralement l’original grec que les autres citations : il traduit γάρ par enim, quand celles-ci l’omettent (voir tableau ci-dessus). Ce souci de littéralité par rapport au texte grec se remarque aussi dans l’ordre des mots, qui suit exactement celui du texte grec :

Scriptum est enim in libro Psalmorum: «Fiat domus eius deserta, et episcopatum eius accipiet alius.»

Γέγραπται γὰρ ἐν βίβλῳ ψαλμῶν· γενηθήτω ἡ ἔπαυλις αὐτοῦ ἔρημος […], καὶ τὴν ἐπισκοπὴν αὐτοῦ λαβέτω ἕτερος.

3 R 13, 2 (Instr. 4, 11-12)

Citation d’Hilaire

Texte vieux-latin (Sabatier, vol. 1, p. 573)

Texte grec (Rahlfs)

Citations d’Origène (PG 12, 1057C, 8-10)

Altarium, altarium, haec dicit Dominus: Ecce fi­lius nascetur Dauid, Iosias nomen eius.

O sacrarium, sacrarium, haec dicit Dominus: Ecce filius nascetur in domo David, et Josias erit nomen illi.

Θυσιαστήριον, θυσιαστήριον, τάδε λέγει κύ­ριος· Ἰδοὺ υἱὸς τίκτεται τῷ οἴκῳ Δαυιδ, Ιωσιας ὄνομα αὐτῷ.

Θυσιαστήριον θυσιαστήριον, τάδε λέγει κύριος· Ἰδοὺ υἱὸς τίκτεται τῷ Δαυιδ, Ιωσιας ὄνομα αὐτῷ.

  • 15  Voir Sabatier, vol. 2, p. 573. Une autre différence entre le texte de ces deux auteurs et le texte (...)

7Cette citation présente une variation minime, mais importante à cause de son indépendance non seulement par rapport aux autres citations latines anciennes, mais aussi par rapport au grec. Le texte de la Septante dit en effet que la naissance de Josias se produira pour la maison (τῷ οἴκῳ) de David, et toutes les citations latines font référence à cette maison (in domo dans l’édition de Sabatier ; de domo chez Tyconius ; domui chez Jérôme)15, sauf celle d’Hilaire. Comment l’expliquer ? Si l’on regarde le texte parallèle d’Origène, on note que la mention de cette maison est omise, tout comme dans la citation d’Hilaire. Ce dernier semble donc suivre la citation grecque d’Origène.

Jr 15, 1 (Instr. 4, 14)

  • 16  Sabatier remarque en note : « … Graeca usque ad v. 6. non multum discrepant a Vulgata; quod etiam (...)

Citation d’Hilaire

Texte vieux-latin (Sabatier, vol. 2, p. 671)

Texte grec (Ralhfs)

Citation d’Origène (PG 12, 1057C, 6-7)

Nec sistet Moyses et Samuel.

Si steterit Moyses et Samuel contra me, non est anima mea ad populum istum16.

Ἐὰν στῇ Μωυσῆς καὶ Σαμουηλ πρὸ προσώπου μου, οὐκ ἔστιν ἡ ψυχή μου πρὸς αὐτούς.

Οὐδ´ἂν στῇ Μωυσῆς καὶ Σαμουὴλ.

8On ne peut pas considérer qu’il y ait là une véritable citation ; il s’agit plutôt d’une allusion non littérale. Toutes les versions latines et la LXX — même les variantes textuelles — présentent une protase affirmative : si steterit … (Sabatier), ἐὰν στῇ … (LXX), que suit une apodose négative : non est anima mea … (Sabatier), οὐκ ἔστιν ἡ ψυχή μου … (LXX) ; mais comme la présente citation concerne seulement la protase, celle-ci a été reproduite avec une négation qui ne se trouve pas dans le texte biblique : nec sistet … De nouveau, on trouve les mêmes caractéristiques chez Origène, si bien qu’on peut considérer cette citation d’Hilaire comme une véritable traduction de celle d’Origène (οὐδ´ ἂν στῇ Μωυσῆς καὶ Σαμουὴλ).

Is 29, 11-12 (Instr. 5, 8-13)

  • 17  « Texte européen, revêtant de nombreuses formes qu’il apparaît, au départ, difficile de classer (p (...)

Citations d’Hilaire

Texte vieux-latin (VL, 12/1, p. 609-613, texte européen [E117])

Texte grec (Rahlfs)

Citation d’Origène (PG 12, 1077B, 7-14)

Instr.
5, 8-13
(Is 29, 11-12)

Tr. Ps.
118, 17, 3 (Is 29, 11)

Et erunt uobis uerba omnia haec tanquam eloquia libri huius signati. Quod si qui dent homini scienti litteras dicentes: Lege ista, et dicet: Non possum legere; signatum est enim.

Dabitur liber iste in manus hominis scientis litteras et dicetur ei: Lege hoc, et respon-det: Non

Et erunt verba haec omnia sicut verba libri huius signati quem si dederint homini scienti litteras dicentes ei: Lege haec et dicet non possum legere signatum est enim, et dabitur

Καὶ ἔσονται ὑμῖν πάντα τὰ ῥήματα ταῦτα ὡς οἱ λόγοι τοῦ βιβλίου τοῦ ἐσφραγισμένου τούτου, ὃ ἐὰν δῶσιν αὐτὸ ἀνθρώπῳ ἐπισταμένῳ γράμματα λέγοντες· Ἀνάγνωθι ταῦτα· καὶ ἐρεῖ Οὐ δύναμαι ἀναγνῶναι, ἐσφράγι­σται γάρ. καὶ

Καὶ ἔσται ὑμῖν τὰ ῥήματα ταῦ­τα πάντα ὡς οἱ λόγοι τοῦ βι­βλίου τούτου τοῦ ἐσφραγι­σμένου,

ὃ ἐὰν δῶσιν αὐτὸ ἀνθρώπῳ ἐπισταμένῳ γράμματα, λέγοντες· Ἀνάγνωθι ταῦτα, καὶ ἐρεῖ· Οὐ δύναμαι ἀναγνῶναι· ἐσφράγισται γάρ. καὶ

Et si dabitur liber hic in manus hominis nescientis litteras, et dicetur ei: Lege hunc, et respon­det: Nescio litteras.

possum legere, signatum est enim.

liber iste in manus hominis nescientis litteras et dices ei: Lege istum et dicet: Nescio litteras.

δοθήσεται τὸ βιβλίον τοῦτο εἰς χεῖρας ἀνθρώπου μὴ ἐπισταμένου γράμματα, καὶ ἐρεῖ αὐτῷ· Ἀνάγνωθι τοῦτο· καὶ ἐρεῖ· Οὐκ ἐπίσταμαι γράμματα.

δοθήσεται τὸ βιβλίον τοῦτο εἰς χεῖρας ἀνθρώπου μὴ ἐπισταμένου γράμματα· καὶ ἐρεῖ αὐτῷ· Ἀνάγνωθι τοῦτο καὶ ἐρεῖ· Οὐκ ἐπίσταμαι γράμματα.

9Une ressemblance très singulière entre la citation de l’Instructio et une autre citation d’Isaïe présente en Tr. Ps. 118 a attiré notre attention. En effet, dans la première, Hilaire cite deux versets qui présentent des situations similaires, mais bien distinctes : dans le premier (Is 29, 11) il est question de donner un livre scellé à quelqu’un qui sait lire, mais celui-ci ne peut pas ouvrir le livre car il est scellé ; dans le deuxième verset (Is 29, 12), le livre (scellé ou non) est donné à quelqu’un qui ne sait pas lire. Quoiqu’il y ait un double obstacle — le destinataire ne sait pas lire et le livre peut être fermé — le récepteur du livre n’allègue qu’un seul problème : il ne sait pas lire.

  • 18  In Hiezechielem (voir apparat littéraire de F. Glorie, CCSL 75, p. 644) ; De Antichristo in Dan. ( (...)

10Or, parmi les anciennes citations latines de la Bible, on trouve une inversion de ces deux versets deux fois chez Jérôme18. Hilaire, pour sa part, ne présente pas d’inversion, mais si l’on examine Tr. Ps. 118, 17, 3, on y trouve une citation très particulière si on la confronte à celle d’Instr. 5, 9-11. Il s’agit d’une citation du premier verset (Is 29, 11) : Dabitur liber iste in manus hominis scientis litteras et dicetur ei: «Lege hoc», et respondet: «Non possum legere, signatum est enim.» Hilaire utilise toutefois les mots du verset suivant (Is 29, 12) selon la citation d’Instr. 5, 11-13 : Et si dabitur liber hic in manus hominis nescientis litteras, et dicetur ei: «Lege hunc», et respondet: «Nescio litteras.» On attendrait un parallélisme avec Is 29, 11, puisqu’on a affaire à une citation de ce verset ; cependant, comme on peut le voir, le parallélisme avec Is 29, 12 est clair : Dabitur liber (iste/hic) in manus hominis (ne-)scientis litteras et dicetur ei: «Lege (hoc/hunc) et respondet »

  • 19  M. Milhau, SC 347, p. 207, n. 7 avait expliqué l’attribution fautive de ces mots à Daniel, mais pa (...)

11À défaut d’une explication satisfaisante, nous nous contenterons de signaler cet étrange parallélisme chez Hilaire. Tout au plus peut-on constater, à ce stade de la recherche, que l’analyse des citations bibliques d’Origène (voir tableau ci-dessus) qui nous sont parvenues n’explique pas ce parallélisme chez Hilaire19.

Lc 11, 52 (Instr. 5, 24-26)

Citation d’Hilaire

Texte vieux-latin (Jülicher, Itala, vol. 3, p. 140)

Texte grec (Nestle-Aland)

Citation d’Origène (PG 12, 1077C, 9-11)

Vae uobis legis doctores, qui abstulistis clauem scientiae: ipsi non introitis et introeuntes non sinitis introire.

Vae uobis legis peritis, qui abscondistis / abstulistis clauem scientiae et ipsi non introistis et eos , qui introibant, prohibuistis.

Οὐαὶ ὑμῖν τοῖς νομικοῖς, ὅτι ἤρατε τὴν κλεῖδα τῆς γνώσεως· αὐτοὶ οὐκ εἰσήλθατε καὶ τοὺς εἰσερχομένους ἐκωλύσατε.

Οὐαὶ ὑμῖν τοῖς νομικοῖς· ὅτι ἤρατε τὴν κλεῖδα τῆς γνώσεως, αὐτοὶ οὐκ εἰσήλθετε, καὶ τοὺς εἰσερχομένους οὐκ ἀφίετε εἰσελθεῖν.

  • 20  Voir Sabatier, vol. 3, p. 318.

12Dans cette citation, on trouve trois reproches de Jésus aux légistes, à savoir : qu’ils ont enlevé la « clef de la science », qu’ils ne sont pas entrés eux-mêmes dans cette connaissance et qu’ils n’ont pas permis aux autres d’y entrer. L’étude des citations latines anciennes de ce verset montre que le premier reproche fut l’objet de deux traditions20 : la plupart des témoignages présentent la même formulation que celle du texte d’Hilaire : qui abstulistis clauem scientiae ; mais quelques témoignages ont : abscondistis (« vous avez caché ») à la place d’abstulistis (« vous avez pris »). L’explication de ce phénomène est à chercher dans l’étude des versions grecques : Hilaire et la plupart des témoignages des anciennes versions latines s’accordent avec le texte édité par Nestle-Aland : ὅτι ἤρατε τὴν κλεῖδα τῆς γνώσεως (« car vous avez pris la clef de la connaissance ») ; mais l’apparat critique de Nestle-Aland confirme l’existence de la variante ἐκρύψατε (« vous avez caché ») à la place de ἤρατε (« vous avez pris »), qui explique la leçon abscondistis.

  • 21  Voir Sabatier, vol. 3, p. 318.
  • 22  Prohibetis ; uetastis ; prohibuistis. Voir Sabatier, vol. 3, p. 318.
  • 23  Neque […] sinitis introire ; nec […] sinitis intrare ; nec […] permititis intrare. Voir Sabatier, (...)
  • 24  Voir C. Tischendorf, Novum Testamentum Graece, t. 1, Graz, Akademische Druck, 19658, p. 576 ; The (...)
  • 25  Voir apparat littéraire de Doignon, CCSL 61, p. 6.
  • 26  PG 12, 1077C, 9.

13En ce qui concerne le troisième reproche, il faut se tourner vers l’édition de Sabatier : on y trouve deux groupes parmi les anciennes citations latines de la Bible21. L’un présente l’affirmation « vous les en avez empêchés22 » ; il semble dépendre d’un texte similaire à celui que présente l’édition de Nestle-Aland : ἐκωλύσατε (« vous avez empêché »). Cependant on distingue un deuxième groupe de citations, qui utilise une négation : « vous n’avez pas permis d’entrer23 ». C’est à ce second groupe que se rattache Hilaire puisqu’il écrit : non sinitis introire. La tradition textuelle du texte grec est unanime sur ce point (ἐκωλύσατε)24, mais le texte d’Origène en rapport avec le texte d’Hilaire25 a la variante : οὐκ ἀφίετε εἰσελθεῖν (« vous n’avez pas permis d’entrer »)26. Il est vraisemblable que la citation d’Origène puisse expliquer encore une fois celle d’Hilaire.

Ap 3, 7-8a (Instr. 6, 6-9)

Citation d’Hilaire

Texte vieux-latin, type S (VL 26/2, p. 210-212)

Texte grec (Nestle-Aland)

Citation d’Origène (PG 12, 1077A, 4-9)

Et angelo Philadelphiae ecclesiae scribe: «Haec dicit sanctus et uerus, qui habet clauem Dauid, qui aperit, et nemo claudet; qui claudit, et nemo aperiet.»

Et angelo Philadelphiae ecclesiae scribe: «Haec dicit sanctus et verus qui habet clavem David qui aperit et nemo claudet, claudit et nemo aperit.»

Le type de texte I est identique à S hormis :

nemo claudit et claudit et nemo aperit.

Καὶ τῷ ἀγγέλῳ τῆς ἐν Φιλαδελφείᾳ ἐκκλησίας γράψον· Τάδε λέγει ὁ ἅγιος, ὁ ἀληθινός, ὁ ἔχων τὴν κλεῖν Δαυίδ, ὁ ἀνοίγων καὶ οὐδεὶς κλείσει καὶ κλείων καὶ οὐδεὶς ἀνοίγει· Οἶδά σου τὰ ἔργα, ἰδοὺ δέδωκα ἐνώπιόν σου θύραν ἠνεῳγμένην, ἣν οὐδεὶς δύνα ται κλεῖσαι αὐτήν.

Καὶ τῷ ἀγγέλῳ της ἐν Φιλαδελφείᾳ Ἐκκλησίας γράψον· Τάδε λέγει ὁ ἅγιος, ὁ ἀληθινδος, ὁ ἔχων τὴν κλεῖδα τοῦ Δαυίδ· ὁ ἀνοίγων, καὶ οὐδεὶς κλείσει, καὶ κλείων, καὶ οὐδεὶς ἀνοίξει· Οἶδά σου τὰ ἔργα· ἰδοὺ δέδωκα θύραν ἐνώπιόν σου ἀνεῳγμέ νην, ἣν οὐδεὶς δύναται κλεῖσαι αὐτήν.

  • 27 VL 26/2, p. 98. On trouvera une explication plus développée sur le type S aux p. 85-89.
  • 28  VL 26/2, p. 98. On trouvera une explication plus développée sur le type I aux p 89-90.

14Comme on peut le voir dans le tableau ci-dessus, cette citation garde une proximité remarquable avec les types de texte S et I, qui présentent tous deux des versions presque identiques. Le type S correspond au « texte commenté par Tyconius, difficilement repérable avant Apc 2,9 (révision du texte africain sur le grec, rarement attesté en dehors de ce commentaire) »27, tandis que le type de texte I correspond au « texte reproduit dans le Codex Gigas à partir de Apc 2,13 (autre révision du texte africain sur le grec, également attestée chez des auteurs européens de la seconde moitié du 4e  s.) »28.

15Il faut noter qu’Hilaire a omis la fin de la citation qui se trouve chez Origène et correspond aussi à la première partie du verset suivant : « Je connais ta conduite : voici, j’ai ouvert devant toi une porte que nul ne peut fermer » (Ap 3, 8).

Ap 5, 1-5 (Instr. 6, 18-26)

Citation d’Hilaire

Texte vieux-latin, types de texte S et I (VL 26/2, p. 269-280)

Texte grec (Nesle-Aland)

Citation d’Origène (PG 12, 1077A, 15B, 6)

Et uidi super dexteram sedentis in throno librum scriptum de intus et de foris, signatum signaculis septem; et uidi alterum angelum ualidum, praedicantem in uoce magna: quis est dignus aperire librum et soluere signacula eius? Et nemo potuit neque in caelo neque in terra neque infra terram aperire librum neque uidere ipsum. Et ego flebam, quia nemo dignus repertus esset aperire librum neque uidere ipsum. Et unus de senioribus ait mihi: Noli flere. Ecce uicit leo de tribu Iuda, radix Dauid aperire librum et septem signacula eius.

[S] Et vidi librum supra/super dexteram sedentis in throno librum scriptum intus et foris signatum sigillis septem et vidi angelum fortem praedicantem voce magna quis dignus est accipere librum et solvere signa eius et nemo poterat neque in caelo neque in terra neque subtus terram aperire librum neque videre illum et ego flebam multum quod nemo dignus inventus esset aperire librum et videre illum et unus de senioribus dicit mihi ne fleveris ecce vicit leo de tribu Iuda radix David aperire librum et septem sigilla eius.

[I (Codex Gigas)]

Et vidi librum in dextera sedentis supra sedem librum scriptum ab intus et a foris signatum sigillis septem et audivi angelum fortem praeconantem voce magna quis dignus est aperire librum et solvere signacula eius et nemo poterat in caelo neque in terra neque subtus terram aperire librum neque videre illum et plorabam multum quia nemo dignus inventus est aperire librum neque videre illum et unus de senioribus dicit noli plorare ecce vicit leo de tribu Iuda radix David ut aperiat librum et septem signacula eius.

Καὶ εἶδον ἐπὶ τὴν δεξιὰν τοῦ καθημένου ἐπὶ τοῦ θρόνου βιβλίον γεγραμμένον ἔσωθεν καὶ ὄπισθεν κατεσφραγισμένον σφραγῖσιν ἑπτά. καὶ εἶδον ἄγγελον ἰσχυρὸν κηρύσσοντα ἐν φωνῇ μεγάλῃ Τίς ἄξιος ἀνοῖξαι τὸ βιβλίον καὶ λῦσαι τὰς σφραγῖδας αὐτοῦ; καὶ οὐδεὶς ἐδύνατο ἐν τῷ οὐρανῷ οὐδὲ ἐπὶ τῆς γῆς οὐδὲ ὑποκάτω τῆς γῆς ἀνοῖξαι τὸ βιβλίον οὔτε βλέπειν αὐτό. καὶ ἔκλαιον πολύ, ὅτι οὐδεὶς ἄξιος εὑρέθη ἀνοῖξαι τὸ βιβλίον οὔτε βλέπειν αὐτό. καὶ εἷς ἐκ τῶν πρεσβυτέρων λέγει μοι·μὴ κλαῖε, ἰδοὺ ἐνίκησεν ὁ λέων ὁ ἐκ τῆς φυλῆς Ἰούδα, ἡ ῥίζα Δαυίδ, ἀνοῖξαι τὸ βιβλίον καὶ τὰς ἑπτὰ σφραγῖδας αὐτοῦ.

Καὶ εἶδον ἐπὶ τὴν δεξιὰν τοῦ καθημένου ἐπὶ τὸν θρόνον βιβλίον γεγραμμένον ἔσωθεν καὶ ὄπισθεν κατεσφραγισμένον σφραγῖσιν ἑπτά. καὶ εἶδον ἄγγελον ἰσχυρὸν κηρύσσοντα ἐν φωνῇ μεγάλῃ· Τίς ἄξιος ἀνοῖξαι τὸ βιβλίον, καὶ λῦσαι τὰς σφραγῖδας αὐτοῦ; καὶ οὐδεὶς ἠδύνατο ἐν τῷ οὐρανῷ, οὔτε ἐπὶ τῆς γῆς, οὔτε ὑποκάτω τῆς γῆς ἀνοῖξαι τὸ βιβλίον οὔτε βλέπειν αὐτό. καὶ ἔκλαιον, ὅτι οὐδεὶς ἄξιος εὑρέθη ἀνοῖξαι τὸ βιβλίον οὔτε βλέπειν αὐτό. καὶ εἷς ἐκ τῶν πρεσβυτέρων λέγει μοι·μὴ κλαῖε, ἰδοὺ ἐνίκησεν ὁ λέων ὁ ἐκ τῆς φυλῆς Ἰούδα, ἡ ῥίζα Δαυίδ, ἀνοῖξαι τὸ βιβλίον καὶ τὰς ἑπτὰ σφραγῖδας αὐτοῦ.

  • 29  Voir VL 26/2, p. 269-280.
  • 30  PG 12, 1077A, 9 – B, 5 dans l’apparat littéraire de Doignon CCSL 61, p. 7.
  • 31  Ex 28, 36 (LXX).

16En ce qui concerne sa famille textuelle, le texte de cette citation est proche de S et I, sans concorder parfaitement ni avec l’un ni avec l’autre. L’une des coïncidences avec le type I est la répétition systématique du mot signaculum (« sceau »), sans qu’elle soit remplacée par aucun synonyme (signum, sigillum), contrairement à ce qu’on trouve dans toutes les autres versions latines anciennes de la Bible29. Dans le type I, ce fait peut s’expliquer par un souci de fidélité au texte grec, car il ne change pas non plus le mot σφραγίς (« sceau »). Mais chez Hilaire, on peut trouver d’autres raisons encore. D’abord, il faut prendre en compte le commentaire parallèle d’Origène30. On y constatera la même insistance sur le mot σφραγίς que chez Hilaire sur le mot signaculum. Il semble que le texte grec de l’Apocalypse ait motivé le commentaire d’Origène, non seulement parce qu’il ne change jamais le mot σφραγίς, mais aussi parce qu’Origène fournit dans sa citation un développement ultérieur, qu’Hilaire a omis et qui présente encore le mot σφραγίς : ἐκτύπωμα σφραγῖδος Ἁγίασμα κυρίου (« marque d’un sceau : consacré au Seigneur »)31. Nous pensons donc qu’Origène a développé son exégèse en suivant littéralement le texte grec ; et qu’Hilaire, inspiré par l’exégèse d’Origène, a voulu à son tour exposer sa propre explication de σφραγίς / signaculum à partir de la citation grecque d’Origène.

  • 32  L’édition de Nestle-Aland et C. Tischendorf, Novum Testamentum Graece, t. 2, Graz, Akademische Dru (...)
  • 33  Voir VL 26/2, p. 274-275.
  • 34  CCSL 61, p. 7, l. 23. Par contre, Zingerle, CSEL 22, avait imprimé : flebam multum.
  • 35  PG 12, 1077B, 2.

17Malgré la proximité avec les types de texte S et I, on trouve encore une petite différence, non moins remarquable. Dans Ap 5, 4 on lit : « je pleurais fort » ; il semble que l’expression grecque ἔκλαιον πολύ32 ait été conservée par toutes les versions latines33, sauf par Hilaire qui présente seulement flebam (« je pleurais ») selon l’édition de Doignon34. Cette omission serait susceptible de s’expliquer comme un petit lapsus, car la présence ou l’absence de l’adverbe n’a aucune importance pour l’explication d’Hilaire ; toutefois cette même omission se retrouve dans la citation grecque d’Origène : καὶ ἔκλαιον, ὅτι οὐδεὶς … (« et je pleurais parce que personne … »)35. Cette dernière particularité de la citation d’Hilaire ne saurait guère s’expliquer sans la citation grecque d’Origène.

Lc 24, 44 (Instr. 6, 34-36)

Citations d’Hilaire

Texte vieux-latin (Jülicher, Itala, vol. 3, p. 280)

Texte grec (Nestle-Aland)

Instr. 6, 34-36 (Lc 24, 44)

(1) Tr. Ps. 125, 2 (Lc 24, 44-47) ;
(2)
Tr. Ps. 138, 1 (Lc 24, 44 )

Quoniam oportet omnia impleri, quae scripta sunt in lege Moysi et in prophetis et in Psalmis de me.

(1) Quoniam oportebat impleri omnia quae scripta sunt in lege Moysi et in prophetis et in Psalmis de me, tunc aperuit sensum eorum, ut intellegerent scriptu Christum pati et resurgere ex mortuis tertia die et praedicari in nomine eius paenitentiam et remissionem peccatorum in omnes gentes.

(2) Haec sunt uerba mea, quae locu­tus sum ad uos, cum adhuc essem uobiscum, quoniam oportebat omnia impleri, quae scripta sunt in lege Moysi et in prophetis et Psalmis de me.

Quoniam ne­cesse est suppleri omnia, quae scripta sunt in lege Moysi et prophetis et Psalmis de me.

Ὅτι δεῖ πληρωθῆναι πάντα τὰ γεγραμμένα ἐν τῷ νόμῳ Μωϋσέως καὶ τοῖς προφήταις καὶ ψαλμοῖς περὶ ἐμοῦ.

18Cette citation était un passage obligé dans un commentaire chrétien sur les Psaumes. De fait, elle se rencontre deux fois encore au sein de la même œuvre d’Hilaire : Tr. Ps. 125, 2 et Tr. Ps. 138, 1. Par contre, cette citation biblique est l’unique citation de l’Instructio qui ne se trouve pas dans les œuvres d’Origène qui nous sont parvenues. Il ne s’ensuit pas nécessairement qu’il s’agisse d’un ajout d’Hilaire, mais la pertinence de cette citation suffirait à expliquer son insertion, indépendamment d’Origène.

  • 36  Cyprien, Ad Quirinum I, 4, 20-26 (CCSL 3, p. 10) : Isti sunt sermones, quos locutus sum ad uos, cu (...)
  • 37  Cyprien, Ad Quirinum I, 4 (CCSL 3, p. 9).
  • 38  Cyprien, Ad Quirinum I, 4, 1-8 (CCSL 3, p. 9).

19Par ailleurs, Cyprien de Carthage utilise cette citation dans un passage de l’Ad Quirinum36, florilège de citations de l’Écriture utilisées comme arguments d’autorité sur quelques points de doctrine. Elle s’y trouve dans le chapitre intitulé Quod Scripturas Sanctas intellecturi Iudaei non essent, intellegi autem haberent in nouissimis temporibus, posteaquam Christus uenisset37 (« Les Juifs n’ont pas compris les Saintes Écritures, mais ils les comprendront à la fin des temps, quand le Christ sera venu »). C’est précisément un thème proche de celui que développe le paragraphe 6 de l’Instructio : les Juifs n’ont pas compris les Écritures. Une autre citation est encore commune à Hilaire et Cyprien : Is 29, 1138. On peut ainsi établir un rapport entre Hilaire et Cyprien en vertu de ces deux citations, mais il faut apporter quelques précisions :

  1. la citation d’Isaïe chez Cyprien présente un texte latin assez différent de celui d’Hilaire et elle est un peu plus courte : Cyprien ne cite qu’Is 29, 11, mais Hilaire cite aussi le verset suivant (Is 29, 11-12) ;

  2. en ce qui concerne la citation de Luc, le texte latin de la citation d’Hilaire ne correspond pas exactement à celui de la citation de Cyprien. Mais si l’on regarde les autres citations d’Hilaire dans le Tr. Ps. 125 et 138 (voir tableau ci-dessus), on verra que ces deux citations complètent celle de Cyprien ;

  3. il faut rappeler que ces deux citations se trouvent chez Cyprien au sein d’un chapitre dédié à l’incrédulité provisoire des Juifs, et un thème similaire se trouve dans les paragraphes d’Hilaire (Instr. 5-6) : l’incrédulité des Juifs, qui, par ailleurs, ne semble pas provisoire chez Hilaire.

  • 39  Cependant Hilaire avait déjà utilisé les testimonia bibliques sur le martyre rassemblés par Cyprie (...)

20Ces constatations nous empêchent d’affirmer avec certitude qu’Hilaire a tiré directement la citation de Lc 24, 44 de Cyprien39, mais il semble raisonnable de penser qu’Hilaire pouvait au moins connaître une collection similaire de versets de l’Écriture concernant certains sujets de la foi et que, d’après cette collection, il a rapproché un passage biblique tiré d’Origène (Is 29, 11-12) d’un autre passage portant sur un sujet semblable. On pourrait discuter sur la nature de cette éventuelle collection et sur sa relation avec l’œuvre de Cyprien, mais l’absence d’informations plus précises relèguerait en l’état actuel une telle discussion dans le domaine de l’hypothèse.

Jn 3, 31-32 (Instr. 7, 14-16)

Citation d’Hilaire

Texte vieux-latin, ms. 13 (VL 19/1, p. 236-238)

Texte grec (Nestle-Aland)

Citation d’Origène (GCS 1/2, 141, 9-11)

Qui est de terra, de terra est et de terra loquitur. Qui autem de caelo uenit, quae uidit et audiuit, testatur.

qui autem est de terra de terra est et de terra loquitur qui autem de celo uenit super omnes est et quod uidit et audiuit hoc testificatur.

Ὁ ὢν ἐκ τῆς γῆς ἐκ τῆς γῆς ἐστιν καὶ ἐκ τῆς γῆς λαλεῖ. ὁ ἐκ τοῦ οὐρανοῦ ἐρχόμενος ἐπάνω πάντων ἐστίν ὃ ἑώρακεν καὶ ἤκουσεν τοῦτο μαρτυρεῖ.

Ὁ ὢν ἐκ τῆς γῆς ἐκ τῆς γῆς ἐστιν καὶ ἐκ τῆς γῆς λαλεῖ, ὁ ἐκ τοῦ οὐρανοῦ ἐρχόμενος ὃ ἑώρακε καὶ ἤκουσε μαρτυρεῖ.

21Si on prend en compte toutes les versions latines dans l’édition de la Vetus Latina, on distinguera deux tendances générales dans cette section : 1) l’omission de de/ex terra (« de la terre ») ou sa transformation en super terram/supra terr[am] (« sur la terre ») au début de la citation, et 2) l’omission de super/supra omnes est (« est au-dessus de tous ») dans le verset 32. De ces deux tendances, il semble que seulement la seconde trouve son explication dans la tradition grecque, car l’apparat critique de Nestle-Aland signale des témoins qui omettent ἐπάνω πάντων ἐστίν (« est au-dessus de tous »), parmi lesquels se trouve la version grecque citée par Origène.

  • 40  München, Bayerische Staatsbibliothek, Clm 6224. Voir VL 19/1, p. 11.

22La citation de notre auteur présente des ressemblances remarquables avec le manuscrit 1340 (voir tableau), placé au sein du group 1 dans l’édition de la Vetus Latina : ce manuscrit présente le même texte qu’Hilaire dans le premier verset (31). Mais si on compare ce témoin avec le texte grec de Nestle-Aland, on constate une grande homogénéité entre les deux, qui explique les deux principales différences par rapport à la citation d’Hilaire : super omnes est (ἐπάνω πάντων ἐστίν) et hoc (τοῦτο). Pour sa part, la citation d’Hilaire est fidèle à la citation faite par Origène, qui omet ἐπάνω πάντων ἐστίν (« est au-dessus de tous ») et τοῦτο (« ceci »).

23L’étude des citations de la Bible dans l’Instructio Psalmorum d’Hilaire montre leur rapport très étroit avec les citations d’Origène : seule l’une d’elles (Lc 24, 44) ne se retrouve pas dans les œuvres conservées de l’Alexandrin, et dans tous les autres cas, les citations d’Hilaire ne divergent pas beaucoup des citations analogues d’Origène.

24Par ailleurs, dans trois cas, la citation d’Origène est l’unique explication satisfaisante — c’est-à-dire qui n’impose pas de faire appel au hasard ou à des versions latines perdues — pour une citation surprenante d’Hilaire ; nous les rappelons ici :

    • 41  Altarium, altarium, haec dicit Dominus: ecce filius nascetur Dauid, Iosias nomen eius.
    • 42  Θυσιαστήριον, θυσιαστήριον, τάδε λέγει κύριος· Ἰδοὺ υἱὸς τίκτεται τῷ Δαυιδ, Ιωσιας ὄνομα αὐτῷ (PG  (...)

    la citation de 3 R 13, 2 en Instr. 4, 11-1241 présente la même omission du terme « maison » que chez Origène42 ;

    • 43  Nec sistet Moyses et Samuel.
    • 44  Οὐδ´ ἂν στῇ Μωυσῆς καὶ Σαμουὴλ (PG 12, 1057C, 7-8).

    la paraphrase de Jr 15, 1 en Instr. 4, 1443 opère le même changement syntactique qu’Origène44 ;

    • 45  Et ego flebam.
    • 46  Καὶ ἔκλαιον (PG 12, 1077B, 2).

    l’omission de l’adverbe quantificatif dans la citation d’Ap 5, 1‑5 en Instr. 6, 18-2645 se trouve aussi chez Origène46.

25D’autre part, on trouve aussi chez Hilaire des citations où la médiation d’Origène est probable sans être certaine, car d’autres témoins — latins ou grecs — ont un texte similaire. Cela se vérifie dans les cas suivants :

    • 47  Non sinitis introire.
    • 48  Οὐκ ἀφίετε εἰσελθεῖν (PG 12, 1077C, 9).

    la citation de Lc 11, 52 en Instr. 5, 24-26 sous la forme négative47 ne semble pas suivre une variante du texte grec (étant donné que la tradition grecque n’a apparemment pas d’autre leçon que ἐκωλύσατε) ni une autre forme textuelle grecque — exception faite pour Origène48 —, mais il y a des versions latines qui la présentent ;

  1. la citation de Jn 3, 31-32 dans l’Instr. 7, 14-16 omet « est au-dessus de tous » comme le font certains témoins latins et grecs ; or cette omission se trouve aussi dans la citation de ce texte par Origène.

26Plus problématique est le cas d’Ac 1, 20 en Instr. 1, 15-16, car il montre une influence d’Origène en même temps qu’une prise de distance par rapport à lui : influence, car Hilaire, suivant en cela Origène, cite Ac 1, 20 pour établir le nom exact de ce livre de la Bible (Liber Psalmorum), et prise de distance, car Hilaire a développé la citation très raccourcie d’Origène. Ce cas et celui de Lc 24, 44 sont les deux seuls dans lesquels on peut trouver un texte latin qui a priori ne suit pas le texte grec cité par Origène. Car tous les autres semblent suivre très fidèlement — et même traduire — les citations grecques d’Origène.

27Si l’on classe les rapprochements entre Hilaire et Origène en allant des plus évidents aux plus incertains, il faut rappeler la citation de Lc 24, 44 en Instr. 6, 34-36, unique citation qu’Hilaire ne semble pas avoir tirée d’Origène, mais plutôt d’une collection de passages bibliques concernant la conversion des Juifs qui peut être rapprochée plus ou moins directement de l’Ad Quirinum de Cyprien.

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Notes

1  Éd. A. Zingerle, CSEL 22, Vindobonae, F. Tempsky, 1891 ; éd. J. Doignon, CCSL 61, Turnholt, Brepols, 1997-2009. Toutes les citations des Tractatus super Psalmos (désormais : Tr. Ps.) reprennent le texte de l’édition de Doignon et les références sont données d’après les lignes de celle-ci.

2  Jérôme, De uiris illustribus 100 : Et in Psalmos commentarios […] in quo opere imitatus [sc. Hilarius] Origenem, nonnulla etiam de suo addidit.

3  E. Goffinet, L’utilisation d’Origène dans le Commentaire des Psaumes de saint Hilaire de Poitiers (Studia Hellenistica 14), Louvain, Publications universitaires, 1965.

4  N. J. Gastaldi, Hilario de Poitiers exégeta del Salterio. Un estudio de su exégesis en los Comentarios sobre los Salmos (Église nouvelle, Église ancienne. Série patristique 1), Paris, Beauchesne, 1969.

5  J. Doignon, « De l’absence et la présence d’Origène dans l’exégèse d’Hilaire de Poitiers : deux cas typiques », dans : G. Dorival – A. Le Bolluec (éd.), Origeniana sexta (Bibliotheca Ephemeridum theologicarum Lovaniensium 118), Leuven, University Press, 1995, p. 693-699 ; Id., « Hilaire de Poitiers lecteur du Commentaire sur le Cantique des Cantiques d’Origène ? À propos de l’image psalmique du filet tendu à l’âme », Augustinianum 26, 1986, p. 251-260 ; Id., « Les premiers commentateurs latins de l’Écriture et l’œuvre exégétique d’Hilaire de Poitiers », dans : J. Fontaine – C. Pietri (éd.), Le monde latin antique et la Bible (Bible de tous les temps 2), Paris, Beauchesne, 1985, p. 509-520.

6  F. Carpino, « Origene, Eusebio, Ilario sul Salmo 118 », Annali di storia dell’esegesi 3, 1986, p. 57-64 ; F. Hockey, « Cantica graduum. The Gradual Psalms in Patristic Tradition », Studia Patristica 10/1, 1970, p. 355-359 ; M. Milhau, « “Ta Loi est ma méditation” (Ps 118, 77.92.97.174), d’Origène à Hilaire de Poitiers », dans : N. N. (éd.), Cristianesimo latino e cultura greca sino al sec. IV. XXI Incontro di studiosi della Antichità cristiana, Roma, 7-9 maggio 1992 (Studia Ephemeridis «Augustinianum» 42), Roma, Institutum Patristicum Augustinianum, 1993, p. 153-164 ; A. Whealey, « Prologues on the Psalms : Origen, Hippolytus, Eusebius », Revue bénédictine 106, 1996, p. 234-245.

7  P. Sabatier, Bibliorum Sacrorum latinae versiones antiquae, 3 vol., Turnhout, 19913 (désormais : Sabatier).

8  Désormais : VL. La liste des livres de la Bible qui ont été déjà publiés est accessible sur la page http://www.vetuslatina.org/editions.

9  A. Jülicher, Itala. Das Neue Testament in Altlateinischer Überlieferung, Berlin, W. de Gruyter, 1938-1963.

10  J. Doignon, « L’hapax “sapientifico” chez Hilaire de Poitiers, In psalm. 145, 8 : un vestige des “Vieilles-Latines” du Psautier ou un calque de la Septante d’Origène », dans : G. Dorival (éd.), Lectures anciennes de la Bible (Cahiers de Biblia Patristica 1), Strasbourg, Centre d’analyse et de documentation patristiques, 1987, p. 253‑260 ; Id., « Un Proverbe de Salomon retouché par Hilaire de Poitiers pour les besoins de la connexion des deux Testaments », dans : J. Granarolo (éd.), Hommage à René Braun (Publications de la Faculté des lettres et sciences humaines de Nice 56), Paris, Les Belles Lettres, 1990, p. 193-201 ; Id., « Variations inspirées d’Origène sur le “prince de l’air” (Eph 2, 2) chez Hilaire de Poitiers », Zeitschrift für die Neutestamentliche Wissenschaft und die Kunde der älteren Kirche 81, 1990, p. 143-148 ; Id., « L’origine de l’hapax “praedistinguo” dans la lecture de Rm 8, 29 par Hilaire de Poitiers », dans : G. J. M. Batelink (éd.), Eulogia. Mélanges offerts à Antoon A. R. Bastiaensen (Instrumenta Patristica 24), Steenbrugis, In Abbatia S. Petri, 1991, p. 69-93 ; Id., « Hilaire de Poitiers témoin latin le plus ancien d’un texte rare du logion Matthieu 10, 38 », Revue bénédictine 101, 1991, p. 28-31.

11  Ac 1, 20 (Instr. 1, 15-16) ; Ps 98, 6 (Instr. 4, 4-5) ; 3 R 13, 2 (Instr. 4, 11-12) ; Jr 15, 1 (Instr. 4, 14) ; Is 29, 11-12 (Instr. 5, 8-13) ; Lc 11, 52 (Instr. 5, 24-26) ; Ap 3, 7-8a (Instr. 6, 6-9) ; Ap 5, 1-5 (Instr. 6, 18-26) ; Lc 24, 44 (Instr. 6, 34-36) ; Jn 3, 31-32 (Instr. 7, 14-16) ; Si 1, 26 (Instr. 20, 16-17).

12  Tenant pour anachronique de citer la Vulgate dans le cadre d’une étude concernant Hilaire de Poitiers, nous citons le texte du projet de la VL dans les cas où cela est possible, et dans les autres cas, celui de l’édition de Sabatier, dans l’attente des nouveaux volumes de la VL.

13  Pour les textes de l’Ancien Testament, nous suivons A. Rahlfs – R. Hanhart (éd.), Septuaginta, Stuttgart, Deutsche Bibelgesellschaft, 2006. Désormais : LXX. Pour le Nouveau Testament, on suivra la 28e édition de Nestle – Aland, Novum Testamentum Graece, Stuttgart, Deutsche Bibelgesellschaft, 2012 (désormais : Nestle-Aland).

14  Nous tirons les textes d’Origène des éditions de la série Die griechischen christlichen Schriftsteller (désormais : GCS) et de la Patrologia Graeca (PG).

15  Voir Sabatier, vol. 2, p. 573. Une autre différence entre le texte de ces deux auteurs et le texte donné dans le tableau est que les premiers ont Altare, altare en lieu et place de O sacrarium, sacrarium

16  Sabatier remarque en note : « … Graeca usque ad v. 6. non multum discrepant a Vulgata; quod etiam affirmare possumus de aliis multis huius libri, a quibus Latine referendis secundum ed. LXX. ideo se abstinuisse videtur Hieronymus, quod Versiones duae cum ex Hebraeo, tum ex LXX. plerumque inter se convenirent. »

17  « Texte européen, revêtant de nombreuses formes qu’il apparaît, au départ, difficile de classer (pour la clarté du schéma, on distinguera, en cas de besoin, deux formes principales E1 et E2) » (VL 12, p. 31).

18  In Hiezechielem (voir apparat littéraire de F. Glorie, CCSL 75, p. 644) ; De Antichristo in Dan. (voir apparat littéraire de F. Glorie, CCSL 75A, p. 938).

19  M. Milhau, SC 347, p. 207, n. 7 avait expliqué l’attribution fautive de ces mots à Daniel, mais pas le fait que nous venons de constater.

20  Voir Sabatier, vol. 3, p. 318.

21  Voir Sabatier, vol. 3, p. 318.

22  Prohibetis ; uetastis ; prohibuistis. Voir Sabatier, vol. 3, p. 318.

23  Neque […] sinitis introire ; nec […] sinitis intrare ; nec […] permititis intrare. Voir Sabatier, vol. 3, p. 318.

24  Voir C. Tischendorf, Novum Testamentum Graece, t. 1, Graz, Akademische Druck, 19658, p. 576 ; The New Testament in Greek, 3 : The Gospel according to St. Luke, Oxford 1984, p. 268.

25  Voir apparat littéraire de Doignon, CCSL 61, p. 6.

26  PG 12, 1077C, 9.

27 VL 26/2, p. 98. On trouvera une explication plus développée sur le type S aux p. 85-89.

28  VL 26/2, p. 98. On trouvera une explication plus développée sur le type I aux p 89-90.

29  Voir VL 26/2, p. 269-280.

30  PG 12, 1077A, 9 – B, 5 dans l’apparat littéraire de Doignon CCSL 61, p. 7.

31  Ex 28, 36 (LXX).

32  L’édition de Nestle-Aland et C. Tischendorf, Novum Testamentum Graece, t. 2, Graz, Akademische Druck, 19658, p. 933 indiquent une variante à cet endroit : ἔκλαιον πολλοὶ (« beaucoup pleuraient »), mais elle n’a laissé aucune trace dans les versions latines que nous avons (VL 26/2, p. 275).

33  Voir VL 26/2, p. 274-275.

34  CCSL 61, p. 7, l. 23. Par contre, Zingerle, CSEL 22, avait imprimé : flebam multum.

35  PG 12, 1077B, 2.

36  Cyprien, Ad Quirinum I, 4, 20-26 (CCSL 3, p. 10) : Isti sunt sermones, quos locutus sum ad uos, cum adhuc essem uobiscum, quia oportet adimpleri omnia scripta in lege Moysi et prophetis et Psalmis de me. Tunc adaperuit illis sensum, ut intellegerent scripturas, et dixit illis: quia scriptum est Christum pati et resurgere a mortuis tertio die, et praedicari in nomine eius paenitentiam et remissa peccatorum usque in omnes gentes.

37  Cyprien, Ad Quirinum I, 4 (CCSL 3, p. 9).

38  Cyprien, Ad Quirinum I, 4, 1-8 (CCSL 3, p. 9).

39  Cependant Hilaire avait déjà utilisé les testimonia bibliques sur le martyre rassemblés par Cyprien et Tertullien dans son Livre premier (?) contre Valens et Ursace. Voir Doignon, « Les premiers commentateurs latins », p. 513.

40  München, Bayerische Staatsbibliothek, Clm 6224. Voir VL 19/1, p. 11.

41  Altarium, altarium, haec dicit Dominus: ecce filius nascetur Dauid, Iosias nomen eius.

42  Θυσιαστήριον, θυσιαστήριον, τάδε λέγει κύριος· Ἰδοὺ υἱὸς τίκτεται τῷ Δαυιδ, Ιωσιας ὄνομα αὐτῷ (PG 12, 1057, C 8-10).

43  Nec sistet Moyses et Samuel.

44  Οὐδ´ ἂν στῇ Μωυσῆς καὶ Σαμουὴλ (PG 12, 1057C, 7-8).

45  Et ego flebam.

46  Καὶ ἔκλαιον (PG 12, 1077B, 2).

47  Non sinitis introire.

48  Οὐκ ἀφίετε εἰσελθεῖν (PG 12, 1077C, 9).

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Pour citer cet article

Référence papier

Guillermo José Cano Gómez, « Les citations bibliques de l’Instructio Psalmorum d’Hilaire de Poitiers : reflets d’un texte vieux-latin ou traductions de celles d’Origène ? »Revue des sciences religieuses, 93/1-2 | 2019, 91-109.

Référence électronique

Guillermo José Cano Gómez, « Les citations bibliques de l’Instructio Psalmorum d’Hilaire de Poitiers : reflets d’un texte vieux-latin ou traductions de celles d’Origène ? »Revue des sciences religieuses [En ligne], 93/1-2 | 2019, mis en ligne le 06 juin 2019, consulté le 19 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/rsr/6258 ; DOI : https://doi.org/10.4000/rsr.6258

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Auteur

Guillermo José Cano Gómez

EA 4377 – Faculté de théologie catholique
Université de Strasbourg

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