Acropole d'Athènes. — Note de M. Cavvadias, du 10 Janvier (21 XII) 1897. J'ai entrepris depuis trois mois, au nom et aux frais de la Société Archéologique, des fouilles autour de l'Acropole, qui seront poursuivies sur les versants Nord et Est, dans toute la région comprise entre les Propylées et le théâtre de Dionysos. Ces excavations seront exécutées d'après le même système que j'ai suivi dans les fouilles faites sur l'Acropole de 1885 à 1889, c'est à dire que l'on ira partout jusqu'au sol vierge, et qu'on recouvrira de nouveau celui-ci, la fouille une fois finie et relevée, dans tous les endroits du moins où l'on n'aura pas retrouvé de restes de constructions anciennes. J'ai débuté par la région comprise entre l'Acropole et l'Aréopage, cette région présentant un intérêt tout particulier pour la topographie. Exactement le long du rocher de l'Aréopage, on a rencontré des fondations qui semblent celles d'une grande église byzantine. Dans l'intervalle compris entre l'Aréopage et le «mur franc», on n'a rien trouvé. Au contraire, les résultats de la fouille entre le mur franc et l'Acropole sont importants. En déblayant la grotte située à l'Est de la source Clepsydre," grotte qui était désignée jusqu'ici sous le nom de grotte de Pan, trois inscriptions ont été trouvées, dont voici l'une : Τιβ(έριος) Άντίστιος Κινέας εκ Κοίλης Άπόλλωνι δπ' ακραις βασιλεύς (c'est à dire ά'ρχων βασιλεύς). La deuxième est une dédicace gravée dans une couronne : Γ(άϊος) 'Ιούλιος Μητρο'δωρος Μαραθ(ώνιος) θεσμοθετήσας Άπόλλωνι δπό μαχραΐς άνέθηκεν; au dessus de la couronne, l'invocation 'Αγαθή τύχη. La troisième, brisée en- bas, est une liste de thesmothètes. D'après les deux premières de ces inscriptions, il faut identifier la grotte où elles ont été trouvées, non avec la grotte de Pan, mais avec la grotte de l'Apollon appelé Ύπακραΐος (CIA, III, 91), δπ'ά'κραις (CIA, III, 92, 95), ou, comme on le voit par notre deuxième inscription, Apollon Οπό μακραΐς ( Cf. Euripide, Ion, 283 et suiv.}. Près de cette grotte a été retrouvée l'inscription CIA, III, 715, qui est gravée dans le roc : "Αρχων Έρέννιος Δέξιππος. Α ΙΈ. de là, on est en train de déblayer une autre grotte, qui a une double entrée, dirigée exactement vers la partie de TAcropoleOù a été découvert en 1886 l'escalier de 27 marches, qu'on appelle aujourd'hui l'escalier de Cimon. C'est celui qui menait, ainsi que je crois, à l'entrée secrète de la forteresse, par laquelle, pendant les Panathénées, les Arréphores descendaient de nuit dans la basse ville (Pau- sanias, I, 27, 3), et par laquelle les Perses s'emparèrent de l'Acropole (Hérodote, VIII, 53; Pausanias, I, 18, 2). Comme la fouille, en ce lieu, n'est pas encore finie, on ne peut dire actuellement si l'on a trouvé une véritable grotte, ou, peut-être, un souterrain menant à l'efcalier dont il vient d'être question. Si c'est une grotte, ce serait probablement celle de Pan. En dessous de cette grotte, à l'endroit où le rocher est à pic, on trouvera sûrement le hiéron d'Agraulos, et à l'Est de ce hiéron, celui des Dioscures, le Théseion, le Prytaneion, etc. Après l'achèvement des fouilles, et quand la région déblayée aura été re-