INSCRIPTIONS D'ARGOS

I — Ε 42. Calcaire. Assise supérieure, brisée à l'arrière, d'une base quadrangulaire ayant porté une statue de marbre. Au lit de pose trou de goujon. Trouvée en 1955 dans la fouille de la scène du théâtre : cf. BCH 80 (1956), p. 399. Hauteur : 0,24 m ; largeur : 0,58 m ; profondeur maximum : 0,335 m, minimum : 0,15 m. D'après le texte gravé sur la face latérale gauche il manque à l'arrière plus d'un tiers du bloc de ce côté-là, et environ les trois quarts à droite, ce qui amène à restituer une profondeur primitive à peu près égale à la largeur. Au sommet l'encastrement ne laisse subsister qu'une marge de 0,110 m sur le long côté de la base, et de 0,07 m sur chacun des petits côtés. — Troisième quart du ive siècle ? — Fig. 1.

La pierre porte trois inscriptions : de face elle donne l'identité du personnage représenté en effigie (hauteur des lettres : 0,027 m ; interligne : 0,020 m ; stoichèdon) :

Κλεαίνετος

Έπικράτεος.

L'épigramme agonistique de six distiques élégiaques qui va faire l'objet du commentaire ci-après se lit sur le côté gauche (hauteur des lettres et interlignes : 0,01 m). Du côté opposé, enfin, subsistent deux lettres de grandes dimensions (0,06 m) :

RE[ ]

II y avait ensuite place pour cinq ou six lettres de même taille. Doit-on lire ΠΕ ou compter avec une ligature, malgré la légèreté du trait horizontal qui barre le Π à hauteur médiane? Et existe-t-il un rapport entre cette inscription et celles des deux autres côtés en dépit de la différence de gravure, et de date, ou la base a-t-elle été remployée? Je retrouve des caractères tout à fait semblables sur la dédicace de Théomnastos, BCH 27 (1903), p. 278, n. 30, que l'on date du ine siècle, environ, mais il s'en rencontre aussi au siècle suivant. S'il faut malgré tout rapprocher les trois textes ΠΕ peut représenter le début d'une abréviation ou d'un sigle pour περιοδονίκης, quelle qu'en ait été la forme exacte, et je ne verrais pour ma part qu'une façon d'expliquer cette addition : on a pu constater un jour que Cléainétos avait été périodo- nique (ou l'était devenu après l'érection du monument et la rédaction de l'épigramme) et ajouter le mot sur la base comme une acclamation. Tout cela bien sûr à simple titre d'hypothèse.

[_^]_^j_^]APAAAE [3 ou 4 /.] P.AIE

[ j I — I υι]ωι έπικράτεος

[ — — | | — ν Κλ]εαινέτωι εις εριν έλθών

4 [ — — j — — Ι — | — w] το και μεγέθει j Ι ] Πύθια εξακι δρόμωι

[ — — | — Νεμέ]ας θηροτρόφωι τεμένει