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LA ROMANISATION DE L'ITALIE DU NORD

A propos d'un livre et d'une exposition

Depuis plusieurs années l'Italie du Nord est le champ d'une intense activité archéologique (1). Un livre récent de G. A. Mansuelli (2) dresse un bilan des acquisitions. La préface souligne ce qui fait la difficulté du sujet et son originalité : le caractère continental de la Cisalpine, première province que les Romains aient eu à organiser ; la protohistoire, bien étudiée, s'y prolonge jusqu'au ine s. a. C, mais la romanisation, dont les débuts sont obscurs, s'y opère en moins de deux siècles. Sous un apparent nivellement, chaque cité a gardé des traits particuliers. L'introduction définit rapidement le milieu géographique, riche en virtualités agricoles mais seulement après sa transformation par l'homme. L'Italie du Nord est restée longtemps mal connue et enveloppée dans les brumes de la légende. L'auteur rappelle ce qu'ont été les civilisations historiques préromaines : étrusque, avec ses nuances propres dans la plaine du Pô ; celtique, moins évoluée que celle de la Tène I et II d'au delà des Alpes, en rapport avec la culture vénète ; ligure, à laquelle on ne peut attribuer de faciès archéologique.

La Ire partie retrace la conquête et les développements historiques de la romanisation. Les opérations militaires sont clairement décrites, ainsi que leurs rapports avec les guerres ligures et illyriennes et les luttes politiques internes de Rome. II. Une fois les problèmes militaires réglés, après la rapide reconquête qui suivit la guerre d'Hannibal — cette dernière en avait montré la nécessité — l'organisation de la province s'opéra lentement ; la