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James McEvoy, Robert Grossesteste et la théologie à l'Université d'Oxford (1190-1250). Traduit de l'anglais par Éliane Saint-André Utudjian

[compte-rendu]

Année 2000 98-2 pp. 365-366
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James McEvoy, Robert Grossesteste et la théologie à l'Université d'Oxford (1190-1250). Traduit de l'anglais par Éliane Saint-André Utudjian (Initiations au Moyen-Âge). Un vol. 20 x 13 de 232 pp. Paris, Éditions du Cerf, 1999. Prix: 185 FF.

Robert Grossesteste est incontestablement la figure dominante de la théologie à l'Université d'Oxford avant 1250 en même temps qu'un esprit nettement en avance sur son temps. Dans son souci d'assurer à la théologie une meilleure maîtrise de ses sources, il apprend le grec et mettra sur pied un petit atelier de traductions de commentaires patris- tiques sur l'Écriture. Comme la nature est l'œuvre de Dieu et peut contribuer à faire connaître son auteur, il s'intéresse aux sciences de la nature et écrit plusieurs traités à ce sujet. Pressentant l'importance des Ordres mendiants pour redynamiser l'Église, il met au service des franciscains ses compétences intellectuelles et les aide ainsi à s'implanter d'une façon profonde en Angleterre. Il est aussi connu comme le père d'une métaphysique de la lumière: tout ce qui existe n'est que de la lumière sous différentes formes, spirituelles ou matérielles, plus ou moins parfaite ou au contraire plus ou moins figée et dégradée. Bref il faut prendre tout à fait au sérieux le «Fiat lux» de l'acte créateur dont découle de près ou de loin toute la réalité créée.

L'ouvrage resitue avec beaucoup de clarté et de compétence cette figure centrale dans le contexte historique des écoles oxoniennes. Les points litigieux de la biographie de Grossesteste sont discutés en référence avec les travaux actuels. Enfin l'A. s'attarde sur les réactions négatives de Grossesteste, devenu évêque de Lincoln, à la mutation de la théologie vers 1250, époque où le commentaire des Sentences prend le pas sur celui de l'Écriture. Il perdit ce dernier combat, mais la théologie à Oxford garda toujours un caractère plus concret qu'à Paris et il resta incontestablement quelque chose de cette alliance caractéristique entre sciences de la nature, théologie positive et spiritualité évangélique dans les décennies et même les siècles suivants.

Un très beau petit volume qui vient nous rappeler que la théologie médiévale ne s'est pas uniquement développée à Paris, mais qu'il y a

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