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Travaux du groupe de recherches sur l'évolution des paysages littoraux durant les six derniers millénaires

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880 TRAVAUX MENÉS EN COLLABORATION AVEC L'ÉCOLE FRANÇAISE EN 1996

Travaux du Groupe de recherches

sur l'évolution des paysages littoraux de

Méditerranée orientale durant les six derniers

millénaires (MAE, EFA, CNRS)

par Rémi Dalongeville1

Les campagnes de 1995 et de 1996 ont permis d'aboutir à un certain nombre de résultats fort encourageants pour la suite de ce programme2. Un nouveau protocole d'étude est proposé et développé, qui, s'ap- puyant aussi bien sur les substrats durs que les substrats meubles, est mieux adapté que d'autres à la compréhension du milieu littoral et de ses changements récents.

À Délos, la mise en commun des observations archéologiques et géomorphologiques a conclu à un enfoncement de l'île de 2,5 m au moins depuis l'époque hellénistique3, ce qui conduit à ne plus considérer comme des quais les structures en avant des « magasins », ni celles des « bassins » situés plus au Sud. La physionomie du port de la Délos antique s'en trouve changée : une plage pouvait se développer entre le trait de côte actuel et les Rhématiaris, et il faut imaginer que le trafic se faisait alors par transbordement.

À Malia, et de manière plus générale en Crète orientale, l'étude de la diagenèse subie par les différentes calcarénites littorales du type ammouda a permis de reconnaître les affleurements et de les dater, ce qui, à terme, rendra possible la localisation des lieux d'extraction des blocs ayant servi aux constructions de l'époque minoenne4. L'environnement littoral du même secteur, au Pléistocène récent, a été reconstitué par les analyses palynologiques effectuées sur des échantillons & ammouda de l'aire du Moulin : c'était un couvert arboré dominé par le chêne sur les pentes et l'association olivier-pistachier aux altitudes plus basses, mis en place sous un climat méditerranéen, plus humide que l'actuel.

À Damnoni (Crète du Sud-Ouest), l'étude du beachrock et de ses cimentations conclut que le soulèvement subi par le littoral (de l'ordre de 1,20 m) a été lent et ne peut en aucun cas être rapporté au séisme de

1 RD : GREMMO-UMR 5647, Université Lumière - CNRS, Mai- 3 Cette évaluation doit être revue à la hausse et on peut son de l'Orient. Lyon. Les autres intervenants sont : P. Ber- penser à un enfoncement de l'ordre de 4 m. nier et V. Caron (Lyon I), E. Fouache (Paris IV), B. Keraudren 4 Cette codification des signatures diagénétiques est origi- et J. Renault-Miskovsky (I.P.H.), U. Neumeier (Genève). nale et sera appliquée pour d'autres sites, notamment pour 2 Les résultats ci-après ont été présentés au colloque de Oélos et Rhénée. Perpignan (« Les mouvements littoraux récents et rapides à l'Holocène »).

BCH 121/11(1997}

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