GEORGES DAUX, CHRONIQUE DES FOUILLES 1964 683
CHRONIQUE DES FOUILLES ET DÉCOUVERTES ARCHÉOLOGIQUES EN GRÈCE
EN 1964
La présente Chronique ne porte pas seulement sur l'année 1964 ; elle comble aussi quelques lacunes antérieures, signalées par l'addition « [1962] » (addition qui ne prétend pas à une rigoureuse exactitude chronologique) ; en effet le service compétent ayant mis à notre disposition la majeure partie de la documentation photographique — relative à l'année 1962 — de VArchaiolo- gikon Deltion tome 18 (1963) (paru en 1965), 2e partie (Chronika), nous avons retenu, du texte et de l'illustration, des éléments qui nous paraissaient importants ; répétons-le : il s'agit d'un choix, que tel ou tel spécialiste pourra trouver arbitraire. Il est indispensable, pour un dépouillement complet des rapports, parfois surabondants, dus aux éphores et aux épimélètes, de se reporter au Deltion (1).
Chaque année, au moment de rédiger cette introduction, je suis frappé par la variété du matériel mis en œuvre. Les bulldozers et les travaux publics contribuent, non sans violence, aux progrès de l'archéologie. Une découverte toute récente (début juin 1965), due à la pioche des militaires, présente un caractère sensationnel : il s'agit d'un buste-portrait d'empereur romain, en or, sorti de terre en Thrace, à Didymoteichon (ancienne Plôtinopolis) (2) : il pèse près d'un kilogramme. Ce n'est pas un unicum ; il existe un parallèle, et un seul à ma connaissance : le buste en or représentant Marc-Aurèle trouvé en Suisse le 19 avril 1939 (voir Paul Schazmann, Buste en or représentant l'empereur Marc-Aurèle trouvé à Avenches en 1939, dans Zeitschrift fur schweizerische Archâologie und Kunstgeschichte, 2, 1940, pp. 69 sqq. et planches 25-36 ; ce buste figurait à l'exposition de Bâle en 1957 : il est décrit et reproduit dans le catalogue, Die Schweiz zur Rômerzeit2, p. 132 et pi. 20). Le buste d'Avenches est plus lourd : 1589 gr. contre 980. Je ne sais s'il s'agit, en Thrace, du même empereur, car le type est assez différent ; mais on sait combien l'iconographie de Marc-Aurèle est variée. Malheureusement la trouvaille est sans contexte archéologique : exhumé par des soldats (un coup de pioche a traversé la joue gauche ; sauf cet accident, qui pourra être réparé, l'état de conservation est parfait), le buste aurait été détourné et caché pendant plusieurs jours, puis récupéré sur dénonciation.
Dans cette Chronique, limitée en principe au territoire de l'État grec, il faut cependant évoquer une découverte capitale pour l'histoire de l'hellénisme : celle de la ville hellénistique d'Aï Khanoum, sur les bords de l'Oxus (voir ci-dessus, pp. 590-657, l'article de D. Schlumberger et P: Bernard).
(1) Nous remercions également la Société archéologique dont Γ Ergon annuel (activités 1964) a paru, comme à l'ordinaire, au début du printemps, grâce au zèle de Mr An. Orlandos. Nous sommes vivement reconnaissants à nos collègues des Écoles étrangères, qui nous ont communiqué des rapports abondamment illustrés. (2) Exactement sur la colline t.'Agia Petra, cf. G. Bakalakis, 'Αρχ. έρευνες στή Θράκη, 1961,
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