GEORGES DAUX 559

LE KOUROS A 334 DU MUSÉE DE DELOS

(Planches XXVIII et XXIX)

En Août 1959 mon attention a été attirée (1) au musée de Délos sur l'étiquette qui qualifiait « Koré » le torse A 334. Il s'agit en fait — et telle est bien l'opinion de la majorité — d'un Kouros. Comme la publication du fascicule consacré à la sculpture archaïque de Délos (2) n'est pas imminente, il a paru opportun d'une part de présenter ici les clichés exécutés par le photographe Emile Séraf il y a dix ans (pi. XXVIII), d'autre part de faire l'historique d'une erreur qui a resurgi de-ci de-là pendant plus d'un demi-siècle : il y a presque toujours une leçon à tirer de ces hésitations, de ces divergences de vue ; elles nous aident à mieux définir les problèmes et à mieux interpréter les documents. La vérité n'est pas à tout moment, tout entière, du côté de ceux qui, en fin de compte, ont raison.

Trouvé dans les fouilles françaises (3), le fragment transporté à Mykonos est mentionné pour la première fois dans la liste des photographies en vente à l'Institut allemand d'Athènes, Arch. Anz. 1891, p. 85, sous la rubrique Mykonos, nos Γ b et 2 b : «Brust einer hocharchaischen Frauenstatue H. 0 m. 70 » et « Dieselbe, von der Seite ».

Cette qualification féminine est confirmée par Bruno Sauer, A M 17 (1892), p. 48, dans son grand article Altnaxische Kunst: « Oberkôrper einer weiblichen Figur in gegurtetem Chiton. Von Delos, jetzt im Museum von Mykonos. Arch. Anzeiger 1891 S. 85, Mykonos 1, 2, b. H. 0 m. 69. Weisser, grobkôrniger Marmor ».

En 1894 Giovanni Patroni publie la première étude sur ce monument dans les Bendiconti délia Beale Accademia dei Lincei (4), avec une photographie de face et de profil. S'il accepte, après Sauer, l'identité féminine,