Coup ď œil

sur l'histoire de la Science en France pendant la période 1799-1810

Le Consulat et le début du Premier Empire ont marqué pour la France une période de réorganisation et de stabilisation après la tourmente révolutionnaire. Des institutions séculaires avaient été renversées, l'ordre social profondément modifié : les idées et les mœurs avaient subi un brassage complet. Un ordre nouveau était devenu nécessaire : Bonaparte, premier Consul, devait lui imprimer la marque de sa forte personnalité et créer de nouvelles institutions dont beaucoup sont toujours debout.

Dans cette réorganisation générale, la place faite à la Science devait être très importante. N'avait-elle pas réalisé à la fin du xvine siècle et pendant la Révolution de fulgurants progrès que les dures nécessités de la guerre et les besoins d'une économie nationale bouleversée avaient rendus plus rapides encore ? Ne semblait-elle pas devoir dominer tout le développement du monde moderne qui s'annonçait ? Dans l'ordre scientifique la Convention et le Directoire avaient créé, ou ressuscité sous des noms nouveaux, de grandes institutions scientifiques : l'Institut de France, l'École polytechnique, le Bureau des Longitudes, le Conservatoire des Arts et Métiers. Dans le nouvel Institut de France, la « classe des Sciences » prolongeait brillamment l'ancienne « Académie royale des Sciences » et Bonaparte qui s'honorait d'en faire partie en avait fait la « première classe de l'Institut de France » marquant ainsi la primauté qu'il accordait aux savants dans l'ensemble de l'activité intellectuellle du pays.

Dans cette classe des Sciences, on voyait siéger d'illustres mathématiciens qui avaient déjà effectué de grandes œuvres avant

T. IV. — 1951 8