L'ARCHIDUCHESSE MARIE-ELISABETH ET LES GRANDS MAITRES DE LA COUR

Par lettres patentes du 1er septembre 1725, l'Empereur Charles VI nomma gouvernante des Pays-Bas, sa sœur, Marie- Élisabeth, fille de l'empereur Leopold et de sa troisième femme, Eleonore de NeUborg. Agée de quarante-cinq ans, elle était fort instruite, très pieuse et non moins imbue des gloires et privilèges de la « Sacrée Maison de Habsbourg ». Les « Instructions secrètes d nnées à l'Archiduchesse, en espagnol par la Sécretaire- rie espagnole d'État, en français par le Conseil Suprême des Pays-Bas, à Vienne, s'inspirèrent étroitement de celles accordées au Cardinal- Infant qui, de tous les gouverneurs-généraux du' régime espagnol, eut les pouvoirs les plus étendus i1).

De tous les bénéfices et dignités, l'Empereur se réservait uniquement le droit de conférer les titres de noblesse. Cependant, déclara-t-il, « l'on aura un juste égard à ce que vous représenterez et aviserez » (2). La Gouvernante « examine pour la nomination » des Évêques, Abbés, Conseillers Ecclésiastiques du Grand Conseil et du Conseil de Hainaut, en un mot de tous les dignitaires ecclésiastiques, à charge d'en faire un fidèle rapport à S. M., de veiller à ne point tomber dans la simonie, ou, ce qui pis est, dans une trop étroite dépendance de Rome (3). Quant aux emplois civils Marie-Elisabeth nomme 'les Gouverneurs-Généraux des Provinces, les membres des Conseils d'État,